Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Outils
  4. MiXie France
  5. Morpholine (rubrique sélectionnée)

Morpholine

Mise à jour : 02 août 2022

Substance revue par les experts de l'INRS, 2022.

Généralités

Identification

  • CAS

    110-91-8
  • Synonymes

    • 1-Oxa-4-azacyclohexane
    • Tétrahydro-2H-1,4-oxazine
    • Oxyde de diéthylèneimide
    • Diéthylène-oximide
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire contraignante
  • VLEP-8h

    • 36 mg/m³
    • 10 ppm
  • VLEP-15mn

    • 72 mg/m³
    • 20 ppm
  • Mentions

    Peau (ACGIH)

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • H226
    • H302
    • H312
    • H314
    • H332
  • CIRC

    3
  • ACGIH

    • A4

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Chez l'homme comme chez l'animal, la morpholine est absorbée par toutes les voies. Le métabolisme de la morpholine n’est pas connu chez l’homme ; il semble que la morpholine soit très peu métabolisée, et elle est éliminée essentiellement sous forme inchangée dans les urines (FT 265).

Chez le rat : 2 h après administration (i.v. // p.o.), elle est majoritairement retrouvée dans les intestins (29 % // 19 %)  et les muscles (19 % // 28 %). Ensuite, excrétion très rapide via les urines (>80 % après 24 h et > 90 % après 72 h) (Tanaka et al. 1978).

Chez le lapin : 30 min après injection, la morpholine est surtout retrouvée dans les reins (Van Stee et al. 1981).

Métabolites

Chez le rat, le lapin et le hamster : morpholine majoritairement excrétée non métabolisée (1- 6 % de N-méthylmorpholine-N-oxyde). Chez cochon d'inde : ~20 % de morpholine métabolisée par N-méthylation puis par N-oxydation (métabolite obtenu : N-méthylmorpholine-N-oxyde) (Tanaka et al 1978, Van Stee et al, 1981, Sohn et al 1982).

Chez les rongeurs, en présence de nitrites, nitrates et NOx, la morpholine peut être convertie en N-nitrosomorpholine (NMOR), classée par le CIRC comme cancérogène 2B (NRC 1983).

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes oculaires Irritation des yeux

CLP H314

 

Conaway et al., 1984

Rats (20 mâles et 20 femelles par groupe), inhalation, 0-25-100-250 ppm, 6 h/j, 13 semaines

 

Croûtes rougeatres observées sporadiquement au niveau des yeux après 1 sem de traitement à 250 ppm.
Augmentation des secrétions de la glande de Harder à 250 ppm (5/10 mâles).

 

Harbison et al. 1989

rats (70m + 70f Sprague-Dawley)/ inhalation/ 0-10-50-150 ppm, 6h/jour, 5j/sem, 104 semaines

 

10-50 ppm : augmente l'incidence de l'irritation autour des yeux

Atteintes oculaires Autres atteintes oculaires

Testud, 2018 (citant Jang 2016)

L'exposition pendant plusieurs heures à des concentrations non irritantes (< 5 ppm) d'amines tertiaires ou de morpholine entraine des troubles visuels isolés, sous forme de sensation de brouillard gris bleuté avec halos colorés (glaucopsies).

 

Harbison et al. 1989

rats (70 mâles et 70 femelles), 0-10-50-150 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, 104 semaines

 

150 ppm : nécrose locale autour des yeux ; kératite (2 sexes)

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

Harbison et al. 1989

Rats (70 mâles et 70 femelles), 0-10-50-150 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, 104 semaines

 

150 ppm : nécroses cutanées, métaplasie de l'épithélium respiratoire (avec infiltration de neutrophiles) et nécrose des os des fosses nasales

 

NRC 1983

Homme, exposition par voie aérienne, à 16 mg/m3 (4-5 ppm) pendant 1 min

 

Sensation d'irritation (d'après Ivanov & Germanova 1973)

Atteintes des voies respiratoires supérieures Autres atteintes des voies respiratoires supérieures

Conaway et al. 1984

Rats (20 mâles et 20 femelles par groupe), inhalation, 0-25-100-250 ppm, 6 h/j, 13 semaines (sacrifice intermédiaire à 7 sem : 10 / cc / sexe)

 

100 ppm : foyers de nécrose et débris cellulaires nécrotiques dans la cavité nasale (chez 2/10 femelles à 13 sem) 

250 ppm : écoulement/croûtes rougeatres au niveau du nez et de la bouche après 1 sem ; ulcération et nécrose de l'épithélium respiratoire du septum nasal et des cornets nasaux (entre les sacrifices à 7 et 13 semaines, augmentation de l'incidence et de la sévérité).

 

Harbison et al. 1989

Rats (70 mâles et 70 femelles), 0-10-50-150 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, 104 semaines

 

10 - 50 ppm : augmentation l'incidence de l'irritation autour du nez

Atteintes cutanées Autres atteintes cutanées

CLP H314

Atteintes cutanées Irritation de la peau

NRC 1983

Homme, exposition par voie aérienne, à 16 mg/m3 (4-5 ppm) pendant 1 min

 

Sensation d'irritation (d'après Ivanov & Germanova 1973)

Bibliographie

Conaway et al. - Subchronic inhalation toxicity of morpholine in rats. Fund Appl Toxicol. 1984 ; 4 : 465-472.

Harbison et al. - Chronic morpholine exposure in rats. Fund Appl Toxicol. 1989 ; 12 : 491-507.

Morpholine - Fiche toxicologique 265. INRS, 2007.

National Research Council - An assessment of the health risks of morpholine and diethylaminoethanol. National Academy Press, Whashington DC, 1983.

Tanaka et al. - Excretion and distribution of morpholine salts in rats. J Food Hyg Soc. 1978 ; 19(3) : 329-334.

Testud F - Toxicologie médicale professionnelle et environnementale. 5ème édition. Paris : Éditions ESKA ; 2018 : 697 p.

Sohn et al. - Metabolism and disposition of morpholine in the rat, hamster and guinea pig. Toxicol Appl Pharmacol. 1982 ; 64 : 486-491.

Van Stee et al. - Distribution and disposition of morpholine in the rabbit. Toxicology. 1981 ; 20 : 53-60. 

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).