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Acétate de n-butyle

Mise à jour : 02 février 2023

Substance revue par les experts de l'INRS, 2023.

Généralités

Identification

  • CAS

    123-86-4
  • Synonymes

    • Acétate de butyle
    • Acétate de 1-butyle
    • Ethanoate de butyle
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire contraignante
  • VLEP-8h

    • 241 mg/m³
    • 50 ppm
  • VLEP-15mn

    • 723 mg/m³
    • 150 ppm

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • EUH066
    • H226
    • H336
  • DFG

    • Reprotoxique : C

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

L’acétate de n-butyle est bien absorbé dans l’organisme, rapidement hydrolysé en n-butanol et acide acétique et exhalé sous forme de CO2.

Il est principalement absorbé par le tractus gastro intestinal et les poumons. Il est distribué dans tout l'organisme, surtout dans les tissus adipeux. L'injection intraveineuse, chez le rat, d'acétate de n-butyle radiomarqué révèle une distribution systémique et une élimination très rapide (demi-vie plasmatique = 41 secondes).   

Il est hydrolysé, par les estérases présentes dans les poumons, la peau, le sang et le tractus gastro-intestinal, en acide acétique et n-butanol. Le n-butanol formé est rapidement métabolisé par l'alcool et l'aldéhyde déshydrogénases en acide butyrique ; il n'est plus détectable dans le sang après 20 minutes. Les acides butyrique et acétique sont ensuite oxydés en CO2 par la voie du cycle de Krebs et exhalés dans l'air expiré. À la dose de 20 mg/kg per os, l'hydrolyse de l'acétate de n-butyle est complète, chez le rat, à 99 % en 2,7 minutes.

Chez l'homme, 50 % de l'acétate de n-butyle inhalé est retrouvé dans l'air exhalé.

Coefficient de perméabilité cutanée faible (1,6 g/m²/h).

FT 31 (2021), ACGIH (2016), GESTIS (2004).

Métabolites

Acide acétique, n-butanol, acide butyrique, CO2

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

Iregren et al. 1993

- Étude expérimentale menée chez 24 volontaires sains exposés par voie aérienne à l'acétate de n-butyle selon trois scénarios d'exposition: 

I - 4 sessions de 20 min à 350, 700, 1050 et 1400 mg/m3 (espacées de 24 h) 

II - 2 sessions de 20 min à 70 et 1400 mg/m3 (espacées de 7 jours) 

III - 2 sessions de 4 h à 70 et 700 mg/m3 (espacées de 7 jours)

 

Les symptômes d'irritation (yeux, nez, gorge, peau, mauvaise odeur) ont été évalués par les volontaires à l'aide d'une échelle numérique de 0 à 9. Des mesures pour objectiver ces symptômes ont été réalisées pour l'irritation des yeux mais pas pour l'irritation du nez et de la gorge. 

 

- Faible potentiel irritatif des voies aériennes supérieures (nez et gorge)

L'irritation du nez et de la gorge a été rapportée dans les 3 scénarios expérimentation, statistiquement significative pour l'irritation de la gorge dans les 3 expérimentations et pour l'irritation du nez dans l'expérimentation II. Dans les 3 expérimentations, l'auto-évaluation à l'aide de l'échelle numérique indique des scores bas, avec des moyennes ≤ 1.  À noter que dans l'expérimentation II la perception d'une mauvaise odeur décroit après 20 min d'exposition pour la dose élevée (1400 mg/m3) et augmente pour la dose contrôle (70 mg/m3), expliquée probablement par une adaptation à des niveaux élevés d'exposition. 

Atteintes des voies respiratoires supérieures Autres atteintes des voies respiratoires supérieures

David et al. 2001

- Rats, 500-1500-3000 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, 13 semaines.

 

- 1500 et 3000 ppm : irritation nasale et nécrose de l'épithélium olfactif, dont la sévérité est liée à la concentration

Atteintes oculaires Irritation des yeux

Iregren et al. 1993

- Étude expérimentale menée chez 24 volontaires sains exposés par voie aérienne à l'acétate de n-butyle selon trois scénarios d'exposition: 

I - 4 sessions de 20 min à 350, 700, 1050 et 1400 mg/m3 (espacées de 24 h) 

II - 2 sessions de 20 min à 70 et 1400 mg/m3 (espacées de 7 jours) 

III - 2 sessions de 4 h à 70 et 700 mg/m3 (espacées de 7 jours)

 

Les symptômes d'irritation (yeux, nez, gorge, peau, mauvaise odeur, difficultés à respirer) ont été évalués par les volontaires à l'aide d'une échelle numérique de 0 à 9. Des mesures pour objectiver ces symptômes ont été réalisées pour l'irritation des yeux selon différents tests (clignement, rougeur des yeux, couche lipidique, couche de larmes, lésion conjonctivale ) (et pour les difficultés respitratoires par les tests de la fonction pulmonaire). 

Irritation des yeux (auto-rapportée et mesurée).

 

- L'irritation des yeux a été rapportée par les volontaires dans l'expérimentation II. La plupart des tests ont globalement confirmé une tendance vers l'irritation dans  l'experimentation III, bien que le faible nombre de sujets n'a pas toujours permis d'atteindre la significativité statistique pour tous les tests. A noter que la plus faible concontration de 70 mg/m3, considérée comme dose contrôle dans les expérimentations II et III, était suffisante pour produire de signes observables d'irritation des yeux. 

Atteintes du système nerveux central Dépression du système nerveux central

CLP H336

 

David et al. 2001

- Rats, 500-1500-3000 ppm, 6 h/j, 5 j/sem, 13 semaines.

 

- A partir de 1500 ppm, hypoactivité et sédation ; narcose temporaire observée pendant l'exposition, suivie d'une récupération rapide après exposition, sans effet cumulatif.

 

Orbræk et al. 1998

- Étude expérimentale menée dans 3 groupes de 12 sujets: 2 groupes de sujets présentant une encéphalopathie toxique 2A et 2B (exposés pendant 22 ou 23 ans à des solvants) et un groupe non exposé antérieurement. 

Exposition pendant 2 h au total à des doses progressives d'acétate de n-butyle (de 0 à 48 ppm) pendant 7 sessions (20 min à 0 ppm, 10 min à 3 ppm et 6 ppm, 20 min à 12 ppm, 10 min à 24 ppm, 20 min à 48 ppm puis 10 min à 0 ppm).

 

Les sujets ont évalué à l'aide des échelles visuelles analogiques (0 à 100) la somnolence, les maux de tête, les difficultés de concentration (les 3 indicateurs utilisés pour calculer un score de fatigue) et la perturbation due aux facteurs environnementaux (lumière, température, humidité, niveau sonore).

 

- Fatigue

Comparé au toluène, l'exposition à l'acétate de n-butyle produit plus de fatigue aussi bien chez les sujets avec encéphalopathie que chez les sujets non exposés antérieurement. Par ailleurs, tous les symptômes ont été rapportés dès le 1er niveau d'exposition, de 14 mg/m3

Atteintes des voies respiratoires inférieures Autres atteintes des voies respiratoires inférieures

Iregren et al. 1993

- Étude expérimentale menée chez 24 volontaires sains exposés par voie aérienne à l'acétate de n-butyle selon trois scénarios d'exposition: 

I - 4 sessions de 20 min à 350, 700, 1050 et 1400 mg/m3 (espacées de 24 h) 

II - 2 sessions de 20 min à 70 et 1400 mg/m3 (espacées de 7 jours) 

III - 2 sessions de 4 h à 70 et 700 mg/m3 (espacées de 7 jours)

 

Les symptômes d'irritation (difficultés à respirer) ont été évalués par les volontaires à l'aide d'une échelle numérique de 0 à 9. Des mesures pour objectiver ces symptômes ont été réalisées pour les difficultés respitratoires par les tests de la fonction pulmonaire. 

 

- Légères modifications de type obstructif de la fonction pulmonaire 

 

Les difficultés respiratoires ont été rapportées dans les trois scénarios, mais avec des scores bas sur l'échelle numérique. Les modifications de la fonction respiratoires ont été mises en évidence dans l'expérimention II après exposition à 1400 mg/m3 : diminution de la capacité vitale, du VEMS et débit de pointe comparé aux valeurs pré-exposition. Une augmentation de la réactivité bronchique mesurée par le test à la méthacoline a été observée pour les expérimentations II et III (diminution du VEMS de 3,9% avant l'exposition et de 14,3% après).  

 

CICAD (2005)

- Rats, 270 ou 515 ppm, 4 h, n=5 par sexe et par groupe

 

- Congestion, une hémorragie alvéolaire, une desquamation de la muqueuse bronchiolaire, une nécrose des cellules épithéliales alvéolaires et un œdème. 

Bibliographie

Acétate de n-butyle - Fiche Toxicologique n°31. INRS, 2021.

Butyl acetates - Concise International Chemical Assessment Document 64. IPCS INCHEM, 2005.

David et al. - Evaluation of subchronic toxicity of n-butyl acetate vapor. Food Chem Toxicol. 2001 ; 39 : 877–886.

Iregren et al. - Irritation effects from experimental exposure to n-Butyl acetate. Am J Ind Med. 1993 ; 24 : 727-742.

Butyl acetates, all isomers - TLV documentation. ACGIH, 2016.

n-Butyl acetate - GESTIS Database, 2004.

Ørbræk P et al. - Suprathreshold intensity and annoyance reactions in experimental challenge to toluene and n-butyl acetate among subjects with long-term solvent exposure. Scand J Work Environ Health. 1998 ; 24 : 432–438.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).