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Poussières alvéolaires (locaux à pollution spécifique)

Mise à jour : 01 février 2024

Substance revue par les experts de l'INRS, 2020.

Mise à jour valeur (2024).

Généralités

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire contraignante
  • VLEP-8h

    • 0,9 mg/m³
  • Mentions

    Concentration réglementaire moyenne à ne pas dépasser sur 8 heures pour les poussières de l'atmosphère inhalée par un travailleur, elle s'applique à l'intérieur des locaux à pollution spécifique.

Classifications

  • CIRC

    -
  • DFG

    • Cancérogène : -
    • Reprotoxique : -
    • Mutagène : -

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Les effets locaux sur le poumon résultent d'une surcharge pulmonaire définie par une rétention des particules associée à une clairance pulmonaire insuffisante : dépôt et clairance déterminent la rétention des particules inhalées. Leur déposition du nasopharynx aux alvéoles se fait en fonction du diamètre aérodynamique, et est différente selon les espèces ; leur épuration se fait par clairance mucociliaire mais elles peuvent aussi être internalisées dans le tissu conjonctif pulmonaire (interstitium) ou subir une translocation notamment vers des ganglions lymphatiques locaux (ANSES 2019).

Chez l’homme, quelles que soient leurs tailles, les particules se déposent massivement au niveau de la carina et des aires proches des bifurcations bronchiques. Chez le rat et le chien, un dépôt plus intense et plus uniforme est observé dans la périphérie pulmonaire, bronchioles terminales et zones alvéolaires immédiatement adjacentes, ce qui expliquerait que les tumeurs chez le rat soient observées dans cette région (MAK 2012). 

Chez l'homme, la clairance pulmonaire se divise en 2 phases : clairance mucociliaire avec une demi-vie comprise entre quelques heures et quelques jours et clairance alévolaire avec une 1/2 vie d'environ 400 jours (MAK 2012).

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes oculaires Irritation des yeux

van Rooy et al. (2011)

 

- 152 fondeurs dans la production d'aluminium aux Pays-Bas. Exposition aux poussières totales fraction inhalable de 0,76 (min 0,05-max 5,79) mg/m3, dont la plupart de l'aluminium (47-90%).

- Les travailleurs appartenant au groupe le plus exposé aux irritants ont rapporté plus de symptômes oculaires (sans précision) que le groupe le moins exposé aux irritants.

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

MAK (2012)

 

- Rats, 10-50-250 mg/m3, 6 h/j, 5 j/sem, 2 ans, TiO2 particulaire

- Pour tous les groupes : augmentation de l'incidence de rhinite et métaplasie de l'épithélium respiratoire ; inflammation et métaplasie squameuse au niveau de la cavité nasale antérieure

Atteintes des voies respiratoires supérieures Autres atteintes des voies respiratoires supérieures

Riechelmann et al. (2003)

 

  • - 32 volontaires sains exposés à des doses progressives (0, 500, 1000 et 5000 µg/m3) de carbonate de calcium pendant 3 h.

- Accélération du transport mucociliaire (mécanisme de défense non immunologique des voies aériennes supérieures pour éliminer les particules inhalées) ; diminution du flux nasal (transformation du flux laminaire en flux turbulent, probablement en rapport avec une inflammation nasale conduisant à un oedème de la muqueuse) ; inconfort nasal (sensation d'obstruction et de sécheresse nasale, diminution des sécrétions nasales).

À noter l'absence d'irritation nasale.

Atteintes des voies respiratoires inférieures Pneumoconiose

Suarthana et al. (2011)

 

- 12408 mineurs en activité aux EU suivis entre 2005 et 2009 pour le développement d'une pneumoconiose. Mesures atmosphériques de poussières de charbon entre 0,55 et 1,14 mg/m3 (médianes). Ces concentrations reflètent les expositions actuelles après l'implémentation en 1970 de la valeur limite de 2 mg/m3 dans les mines (6 mg/m3 avant 1970).

- Prévalence observée versus attendue des pneumoconioses significativement élevée dans certaines régions, surtout chez les mineurs plus agés et avec plus d'ancienneté, travaillant dans des mines avec moins de 200 mineurs et avec une moindre hauteur des filons.

Atteintes des voies respiratoires inférieures Autres atteintes des voies respiratoires inférieures

ANSES (2019)

 

Chez l'animal, des réactions inflammatoires, une fibrose (et des tumeurs) apparaissaient dans le poumon après une inhalation répétée ou l’instillation intratrachéale de poussières biopersistantes.

 

Tavakol et al. (2017)

 

- 85 travailleurs du bâtiment en Iran exposés à la silice cristalline et aux poussières (1,46% silice), comparés aux 40 contrôles, durée > 1 an de travail.

- Altération des paramètres fonctionnels respiratoires (diminution de la capacité vitale forcée - CVF et du volume expiratoire maximal par seconde - VEMS) en rapport avec l'exposition aux poussières (8,9 mg/m3, avec 0,13 mg/m3 de silice en moyenne) chez les exposés. Globalement, les travailleurs exposés présentaient un trouble ventilatoire restrictif modéré pour 51,8% et un trouble obstructif pour 4,70%.

 

Kuempel et al. (1997)

 

- Étude nécropsique, chez 131 mineurs de charbon, des relations entre la charge pulmonaire en poussières, les effets pulmonaires et l'exposition aux poussières (3 +/- 0,8 mg/m3)

Effets pulmonaires étudiés: présence de macules de charbon (macrophages chargés de poussières autour des bronchioles), micronodules, macronodules, fibrose progressive massive.

- La charge pulmonaire en poussières a été un meilleur prédicteur que l'exposition pour tous les effets. Le meilleur prédicteur des macules a été la charge pulmonaire en poussières de charbon alors que le meilleur prédicteur des nodules et de la fibrose pulmonaire a été la charge en poussières de silice (charge en poussières totales dans les poumons 69,1 mg/g, avec 1,9 mg/g de silice).

 

 

Green (2000)


- Expositions environnementales et professionnelles aux particules peu solubles (dont kaolin, mica, talc, TiO2, charbon) comparées aux expositions à l'amiante et silice cristalline. Revue des réponses pulmonaires chez l'Homme vs rongeurs.

- Les expositions aux particules peu solubles sont associées à une morbi-mortalité élevée liées aux pathologies pulmonaires non malignes particulièrement les pneumoconioses et la BPCO, mais elles semblent moins fibrogéniques que l'amiante et la silice à des niveaux d'exposition similaires.

Bibliographie

ANSES - Recommandations de Valeurs Limites d’Exposition Professionnelle (VLEP) pour les Poussières dites sans effet spécifique (PSES) à partir de recommandations scientifiques existantes. Rapport d'expertise collective, 2019.

Green FHY - Pulmonary responses to inhaled poorly soluble particulate in the human. Inhalation Toxicol. 2000 ; 12 : 59-95.

Kuempel ED et al. - Relationships between lung dust burden, pathology and lifetime exposure in an autopsy study of US coal miners. Ann Occup Hyg. 1997 ; 41(suppl.1) : 384-389.

MAK documentation - General threshold limit value for dust (R fraction), 2012.

Riechelmann H et al. - Effets of low-toxicity particulate matter on human nasal function. J Occup Environ Med. 2003 ; 45 : 54-60.

Suarthana E et al. - Coal workers' pneumoconiosis in the United States: regional diffrences 40 years after implementation of the 1969 Federal Coal Mine Health and Safety Act. Occup Environ Med. 2011 ; 68 : 908-913.

Tavakol E et al. - Risk evaluation of construction workers' exposure to Silica dust and the possible lung function impairments. Tanaffos. 2017 ; 16(4) : 295-303.

van Rooy F et al. - A cross-sectional study of exposures, lung function and respiratory symptoms among aluminium cast-house workers. Occup Environ Med. 2011 ; 68 : 876-882.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).