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Acide peracétique

Fiche toxicologique n° 239

Sommaire de la fiche

Édition : Décembre 2018

Pathologie - Toxicologie

La majorité des études disponibles ont été réalisées après dilution de solutions commerciales contenant de l’acide peracétique, de l’acide acétique et du peroxyde d'hydrogène, en proportions variables ; les effets toxiques ne peuvent donc être rapportés à l'acide peracétique seul.

  • Toxicocinétique - Métabolisme [5]

    L'acide peracétique pénètre par ingestion, par inhalation et par voie cutanée. In vitro, il est dégradé, par une catalase, en acide acétique et peroxyde d’hydrogène avec libération d'oxygène. Son élimination via l’air exhalé est majoritaire.

    Chez l'animal
    Absorption

    Même si aucune donnée quantitative n’est disponible pour les voies orale et respiratoire, les effets rapportés suite à des expositions subchronique ou chronique mettent en évidence l’absorption de l’acide peracétique.

    Une étude de pénétration percutanée in vitro a été réalisée sur de la peau de cochon. Une solution d’acide peracétique à 0,8 % non corrosive (dilution d’une solution à 40 % d’acide peracétique, 5 % de peroxyde d’hydrogène et 40 % d’acide acétique) a été appliquée sur de la peau intacte : une absorption très limitée, non quantifiable, est observée à la suite d’une exposition pendant 24 heures à 37 °C.

    Métabolisme

    Chez le rat, l’acide peracétique est très rapidement métabolisé par une catalase en acide acétique, peroxyde d’hydrogène (H2O2), eau et oxygène. Sa demi-vie sanguine est de quelques secondes.

    Aucune distribution dans l’organisme n’est attendue.

    Excrétion

    L’acide peracétique est éliminé dans les 72 heures après une exposition cutanée, principalement via l’air exhalé sous forme de CO2 (58 %), puis dans les urines (17 %) et les fèces (6 %).

    Chez l'Homme

    Aucune donnée n’est disponible chez l’homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [5]

    A la suite d’une exposition aiguë, les symptômes observés au niveau des tractus gastro-intestinal et respiratoire sont liés au puissant caractère irritant de l’acide peracétique. Les contacts cutanés et oculaires avec les formes liquides peuvent provoquer des effets corrosifs. Aucun potentiel de sensibilisation cutanée n’est rapporté.

    Par voie orale, de nombreuses études ont été réalisées avec des solutions contenant de 0,15 à 35 % d’acide peracétique. A la plus faible concentration testée chez le rat (7,5 mg/kg pc d’une solution à 0,15 %), aucune toxicité n’est rapportée. Pour des concentrations comprises entre 2,6 et 6,11 %, les DL50 déterminées varient de 9 à 239 mg/kg pc d’acide peracétique. Les principaux effets rapportés sont une piloérection, des difficultés respiratoires, une diminution de l’activité et des diarrhées. Les autopsies ont surtout révélé des effets gastro-intestinaux (inflammation de la muqueuse gastro-intestinale, distension et présence de sang dans l’estomac, coloration noire du foie et la rate). Lorsque les concentrations en acide peracétique sont supérieures à 10 %, les DL50 varient de 76 à 271 mg/kg pc d’acide peracétique. En plus des effets liés à l’irritation du tractus gastro-intestinal, les animaux présentent une détresse respiratoire, des écoulements oraux et nasaux, une salivation importante et une distension de l’abdomen.

    Par voie cutanée, plusieurs études ont été réalisées chez le rat et le lapin, sans aucune mortalité ou signe de toxicité. Seules deux études (solutions aqueuses sous pansement occlusif pendant 24 heures, 24-49 ou 99 mg/kg pc et 58-236 ou 268 mg/kg pc d’acide peracétique) ont rapporté une mortalité chez le lapin, avec des DL50 de 56,1 et 228,8 mg d'acide peracétique/kg pc. Les animaux présentaient des écoulements nasaux, probablement liés à une exposition par inhalation simultanée.

    Chez le rat, les CL50 varient en fonction de la concentration en acide peracétique présent dans la solution : elles sont comprises entre 76 mg/m3/ 4 h d'acide peracétique (aérosol d’une solution à 15 % d’acide peracétique, 22 % de peroxyde d'hydrogène et 15 % d’acide acétique) et 204 mg/m3/ 4 h d’acide peracétique (aérosol d’une solution à 5 % d’acide peracétique, > 19 % de peroxyde d'hydrogène et 10 % d’acide acétique). Les symptômes observés sont liés au caractère irritant de l’acide peracétique : éternuement, écoulement nasal, détresse respiratoire et apathie. Les autopsies ont révélé des atteintes du tractus respiratoire (congestion de la cavité nasale et de la trachée, épaississement du larynx, œdème pulmonaire) et une inflammation de la muqueuse intestinale.

     

    Irritation, sensibilisation [5]

    Appliquée sur la peau du lapin (0,5 mL pendant 24 h), une solution aqueuse à 0,03 % d’acide peracétique n'est pas irritante, une solution à 0,34 % est légèrement irritante et une solution à 3,4 % est corrosive. Les solutions à 5 – 40 % sont toutes corrosives en quelques minutes (3 minutes) ou quelques heures (4 heures) ; la peau présente un érythème sévère, un œdème modéré, une nécrose et une coloration jaunâtre du site d'application.

    Instillé dans l'œil du lapin (0,1 mL), il est légèrement irritant à 0,03 % (légère conjonctivite pendant 24 h), fortement irritant à 0,34 % (conjonctivite intense, iritis* marqué et kératite ulcéreuse ; réversible en 7 jours) et corrosif à 3,4 % (conjonctivite intense, iritis marqué et opacité cornéenne toujours ulcéreuse, lésions irréversibles sans lavage ; diminution de la gravité après lavage).

    La RD50 (concentration induisant une baisse de 50 % de la fréquence respiratoire), indicateur de l'irritation respiratoire, est égale à 21,5 - 24,1 mg/m3 d’acide peracétique (exposition par le nez seulement pendant 25 min chez le rat, avec une solution contenant 15 % d’acide peracétique). Suite à l’exposition de souris à des vapeurs d’acide peracétique seul (exposition par le nez seulement, pendant 60 minutes), une RD50 de 17 mg/m3 a été déterminée [25].

    L'acide peracétique ne possède aucun potentiel de sensibilisation cutanée [3].

    *Iritis : inflammation de l'iris.

    Toxicité subchronique, chronique [5]

    L'exposition répétée à l’acide peracétique est responsable d’irritations cutanées, gastriques ou respiratoires en fonction de la voie d’absorption. Des atteintes hématologiques ont de plus été relevées.

    Des rats ont été exposés par gavage à 0,25-0,75 et 2,5 mg/kg pc/j d’acide peracétique, pendant 13 semaines (solution aqueuse diluée à 5 %, contenant 5,5 % d’acide peracétique, 15,3 % de peroxyde d’hydrogène et 16,6 % d’acide acétique). Aucun effet n’a été rapporté aux deux plus faibles doses testées (correspondant à 0,018 et 0,055 % d’acide peracétique). A la plus forte dose (soit 0,18 % d’acide peracétique), les animaux présentaient une respiration bruyante, une dyspnée, un gonflement de l’abdomen et une hypersalivation. Les autopsies des animaux sacrifiés avant la fin de l’étude ou retrouvés morts ont révélé une inflammation nécrosante de la trachée, une dilatation des poumons et une distension de l’estomac. La salivation et les reflux gastriques seraient à l’origine des effets locaux observés au niveau de la trachée et des poumons.

    Par inhalation chez la souris (exposition corps entier à un aérosol, 70 - 281 - 1 125 - 2 252 mg/m3, 5, 10 ou 15 min/j pendant 29 jours), l’acide peracétique occasionne, outre une baisse de poids corporel, une excitation suivie d'une léthargie de sévérité croissante avec la concentration, et, aux deux plus fortes concentrations, une détresse respiratoire persistant plusieurs heures, une létalité, des modifications hématologiques (augmentation du nombre d'érythrocytes, de l'hématocrite, de la teneur globulaire moyenne en hémoglobine et du nombre de globules blancs) et des atteintes histopathologiques au niveau des poumons (inflammation). Selon les auteurs, la modification du nombre de globules blancs et rouges serait une conséquence des dommages pulmonaires (phénomène compensatoire) [3].

    Effets génotoxiques [3, 5]

    Certains tests de génotoxicité in vitro et in vivo sont positifs. 

    L'acide peracétique est utilisé comme désin­fectant, antibactérien et antiviral ; il est moins mutagène que le peroxyde d'hydrogène, mais sa toxicité pour les souches bactériennes est supérieure [10].

    In vitro

    Le test d'Ames est négatif avec les souches bactériennes TA 98, 100, 102, 1535, 1537 et 1538 de S. typhimurium, avec et sans activation métabolique. Un test de réparation de l’ADN (synthèse non programmée) est négatif dans les cellules pulmonaires fœtales humaines, sans activation métabolique [26]. De même, un test de mutation génique réalisé sur fibroblastes de hamster chinois donne aussi des résultats négatifs, même pour des concentrations cytotoxiques, avec ou sans activation métabolique [3].

    Des aberrations chromosomiques sont observées dans des lymphocytes humains seulement aux plus fortes doses testées, modérément toxiques pour les cellules (207 ou 78 µg/mL d’acide peracétique pendant 20 heures, en absence d’activation métabolique ; 259 µg/mL d’acide peracétique pendant 3 heures, en présence d’activation métabolique). Ces effets cytotoxiques et génotoxiques seraient liés à la production d’espèces réactives de l’oxygène, non détoxifiées aux fortes concentrations.

    L’acide peracétique augmente le nombre de métaphases aberrantes dans les lymphocytes humains à partir de 5 mg/mL avec activation métabolique, dose pour laquelle la cytotoxicité est évidente[3].

    In vivo

    Une préparation germicide contenant 0,1 % d'acide peracétique, obtenue par dilution d'une solution aqueuse concentrée d'acide peracétique (40 % d'acide peracétique, 14 % de peroxyde d'hydrogène, 27 % d'acide acétique) et injectée quotidiennement par voie intra-péritonéale pendant 35 jours chez la souris, provoque le doublement du nombre d'anomalies de la tête des spermatozoïdes à une dose correspondant à 2,6 mg/kg/j d'acide peracétique.

    Par gavage chez la souris (dose unique de 0,041 – 1,8 ou 7,8 mg/kg pc d’acide peracétique), l'acide peracétique n'induit ni micronoyau, ni modification de la proportion d’érythrocytes polychromatiques de la moelle osseuse, traduisant une absence de toxicité à ce niveau.

    Effets cancérogènes [7]

    Par voie cutanée, aucun potentiel cancérogène n’est mis en évidence. Par contre, lorsqu’il est appliqué après du diméthylbenzanthracène, l’acide peracétique possède une activité promotrice.

    L'acide peracétique n'est pas cancérogène par voie cutanée chez le lapin (application de 1 mL de 0,2 % d’acide peracétique, 3 fois par semaine, pendant 12 mois, sur la peau du dos ou sur les muqueuses orale ou vaginale). L'examen histologique n’a révélé ni dysplasie, ni inflammation, ni formation d'escarre ; seul apparaît un œdème local [27].

    Cependant, c'est un promoteur cutané chez la souris ; après traitement avec du DMBA (diméthylbenzanthracène) à dose non cancérogène, l'application de solutions d’acide peracétique à 3 % dans l'eau (5 j/sem pendant 1 an), augmente le nombre de tumeurs cutanées [28]

    Effets sur la reproduction [5]

    Très peu d’études sont disponibles à ce jour. Aucun effet sur les organes reproducteurs n’a été observé ; concernant le développement, seules une diminution du poids des fœtus et une ossification anormale sont rapportées, en présence de toxicité maternelle.

    Fertilité

    Très peu d’informations sont disponibles concernant les effets de l’acide peracétique sur la fertilité. Chez des rats mâles et femelles exposés par gavage à une solution aqueuse de 5 % pendant 13 semaines, aucun effet sur les organes reproducteurs n’est observé.

    Développement

    Des rates gestantes ont été exposées à 12,5 - 30,4 - 48,1 mg/ kg pc/j d’acide peracétique dans l’eau de boisson, du 5ème au 20ème jour de gestation (solution aqueuse contenant 32 à 38 % d’acide peracétique et 10 à 14 % de peroxyde d’hydrogène). Dès la 1ère dose, la consommation d’eau des mères est diminuée ; à la plus forte dose, la consommation de nourriture est aussi fortement réduite, entraînant une baisse significative de leur poids. Le poids corporel des fœtus exposés à la plus forte dose est légèrement diminué ; à cette même dose, l’ossification est perturbée, conséquence de la toxicité maternelle. Aucun autre effet sur le développement des fœtus n’a été mis en évidence dans cette étude. A partir de ces résultats, un NOAEL de 30,4 mg/kg pc/j d’acide peracétique a pu être déterminé pour les effets sur le développement.

  • Toxicité sur l’Homme

    Les données retrouvées chez l’Homme sont limitées et concernent le plus souvent l’exposition à de l’acide peracétique mélangé avec du peroxyde d’hydrogène et de l’acide acétique. L’exposition aiguë peut provoquer une irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires, plus ou moins sévère selon la concentration. En milieu hospitalier, l’exposition chronique a été associée à des symptômes d’irritation des voies respiratoires, à une dyspnée, voire à de l’asthme. Il n’a pas été retrouvé de données de mutagénicité, de cancérogénicité ou de reprotoxicité chez l’Homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.

    Toxicité aiguë

    Il n’a pas été retrouvé de cas d’intoxication par ingestion, ni de cas d’intoxication systémique.

     

    • Irritation respiratoire

    L'exposition à des vapeurs d'acide peracétique à des concentrations de 0,13 à 0,17 ppm (0,40 à 0,53 mg/m3) pendant 3 heures a été décrite comme tolérable et non désagréable. Une concentration entre 1,56 et 1,87 mg/m3 n’a pas été considérée comme immédiatement irritante mais comme désagréable pour des expositions prolongées (sans précision) [6].

    L'exposition aux aérosols d’une solution commerciale appelée « Peratol » (5 % d’acide peracétique) a été associée à un inconfort extrême et une irritation des muqueuses à partir de 2 ppm (6,23 mg/m3) (5 à 10 minutes) ; à un larmoiement à 5 ppm (15,6 mg/m3) (≤ 7 minutes) ; à un inconfort entre 3,12 et 4,67 mg/m3 (15 à 20 minutes) ; à un inconfort modéré entre 1,56 et 3,12 mg/m3 (30 minutes) ; à une absence d’inconfort pour des concentrations inférieures ou égales à 1,56 mg/m3 (35 à 45 minutes). Une concentration de 6,23 mg/m3 était rapportée dans un cas comme insupportable lors d’une exposition de 5 à 10 minutes, et dans un autre cas comme tolérable lors d’une exposition de 2 minutes. Le nombre de sujets exposés et la méthode utilisée pour analyser les prélèvements n’étaient pas précisés [6].

    Une irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures ainsi qu’une rougeur et un prurit de la peau des mains et du visage ont été rapportés par le personnel d’un hôpital (n= 150) utilisant des solutions de désinfection et stérilisation (de 0,12 à 2 %) préparées à partir d’un mélange d’acide peracétique 40 %, de peroxyde d'hydrogène 3,5 % et d’acide acétique 46 %. Sur une période de 8 heures, la concentration d’acide peracétique variait de moins de 0,005 mg/m3 (seuil de détection) à 1,84 mg/m3 (60 % des mesures étaient inférieures à 0,1 mg/m3 ; 5 % dépassaient 1 mg/m3). Des signes de gingivites des arcades dentaires antérieures ont également été observés chez les personnes exposées à plus de 0,4 mg/m3 d’acide peracétique[7].

    Des symptômes d’irritation aiguë au niveau des yeux (chez 44 % des sujets), des voies respiratoires supérieures (chez 58 %), et des voies respiratoires inférieures (chez 34 %) ont été rapportés par le personnel de nettoyage (n=50) d’un hôpital lors de l’utilisation d’un produit sporicide contenant de l’acide peracétique, du peroxyde d'hydrogène et de l’acide acétique (proportions non précisées). Une association positive est retrouvée entre l’irritation aiguë des yeux et du nez et l’intensité de l’exposition au mélange des deux oxydants acide peracétique et peroxyde d'hydrogène, et au mélange global acide peracétique, peroxyde d'hydrogène et acide acétique. Les symptômes d’irritation nasale étaient 3,5 fois plus fréquents dans les groupes les plus exposés au mélange d’oxydants et au mélange global ; et les symptômes d’irritation oculaire étaient 6,5 à 6,4 fois plus fréquents dans les groupes les plus exposés respectivement au mélange global (p=0,005) et au mélange d’oxydants (p=0,006) ; en comparaison avec les groupes les moins exposés. La concentration atmosphérique d’acide peracétique variait entre 1,1 et 48 ppb (49 prélèvements réalisés, moyennes pondérées sur 8 heures) [31].

    Une étude rapporte des symptômes d’irritation oculaire et nasale (larmoiement, augmentation des sécrétions nasales, une perte temporaire d’odorat) lors d’une exposition à un aérosol d’une solution d’acide peracétique à 0,8 % dans une chambre close. Il n’est pas donné plus de précision sur les conditions d’exposition [7].

    • Irritation cutanée

    Une solution à 5 % est caustique pour la peau humaine [32].

    Des symptômes d’irritation cutanée ont été rapportés par 15 chirurgiens après s’être désinfectés les mains pendant 5 minutes avec une solution contenant 0,5 % d’acide peracétique (la procédure de lavage des mains comprenait : savonnage, brossage, rinçage pendant 3 minutes ; puis désinfection avec la solution pendant 5 minutes ; et environ 5 autres désinfections avec la solution sur la journée entre chaque opération). Trois sujets sur 15 ont présenté un érythème immédiatement et 6 sur 15 une dermatose (type non précisé) après une semaine d’utilisation[3].

    Il n’a pas été rapporté d’intolérance cutanée par 20 chirurgiens après désinfection des mains et des avants bras avec une solution contenant 0,2 % d’acide peracétique, hormis des sensations de brûlure en cas de petites plaies associées [3, 5]. Une légère desquamation a été décrite 1 à 2 jours après la désinfection des mains avec une solution d’acide peracétique à 0,2 %[3].

    L'exposition cutanée à des désinfectants contenant 0,1 % d'acide peracétique peut entraîner une irritation modérée, avec érythème et desquamation de la peau.

     

    • Irritation oculaire

    Une solution d’acide peracétique à 0,1 % a été appliquée avec une compresse sur les paupières de 4 sujets pendant 5 à 10 minutes. Une sensation de brûlure légère et transitoire a été décrite. Il n’a pas été rapporté d’irritation oculaire dans ce cas, mais l’application s’est faite uniquement sur la paupière [5].

    Un larmoiement et un inconfort extrême ont été décrits après exposition à 7 mg/m3 d’un aérosol d’oxygène actif (mélange d’acide peracétique et de peroxyde d’hydrogène, proportions non précisées) pendant 3 minutes. Un inconfort extrême sans larmoiement a été rapporté pour une exposition de 3,5 à 4,2 mg/m3 pendant environ 5 minutes, et pour une exposition de 2,8 mg/m3 jusqu’à 10 minutes. L’exposition à 2,8 mg/m3 d’oxygène actif pendant 4 minutes provoquait une irritation insupportable (tolérée pendant 2 minutes) [5].

     

    Toxicité chronique

    En 2007, Cristofari - Marquand et al. rapportent deux cas d’asthme professionnel chez des infirmiers réalisant la désinfection de matériel médical avec un mélange à base d’acide peracétique et de peroxyde d’hydrogène. Les symptômes rythmés par le travail, ont débuté 5 mois à quelques années après le début de l’exposition quotidienne aux vapeurs du mélange. Dans un cas, la réaction asthmatique a été confirmée par un test de provocation au mélange acide peracétique - peroxyde d'hydrogène réalisé 3 mois après le début des symptômes. Seule la concentration atmosphérique en acide acétique était précisée, les valeurs les plus élevées variaient entre 1,6 et 9,7 ppm[30].

    Des symptômes à type de dyspnée ont été rapportés par le personnel de nettoyage (n=79) d’un hôpital, interrogé rétrospectivement sur les symptômes survenus au cours d’une année d’utilisation d’un produit sporicide contenant de l’acide peracétique, du peroxyde d'hydrogène et de l’acide acétique (proportions non précisées). Une association positive a été observée entre ces symptômes et l’exposition au mélange d’oxydants peroxyde d'hydrogène /acide peracétique (p=0,017), et au mélange global d'acide peracétique, de peroxyde d'hydrogène et d'acide acétique (p=0,026). Les concentrations atmosphériques en acide peracétique variaient entre 1,1 et 48 ppb (49 prélèvements réalisés, moyennes pondérées sur 8 heures) [31].

    En 2017, Casey et al. ont étudié les symptômes rapportés par le personnel d’un hôpital dans lequel un nouveau désinfectant surfacique contenant un mélange d'acide peracétique, de peroxyde d'hydrogène et d'acide acétique (proportions non précisées) a été mis en place. Dans cette étude menée par questionnaire auprès de 163 sujets, la prévalence des sifflements et des larmoiements rythmés par le travail était plus élevée chez ceux qui utilisaient le produit (p<0,05). La prévalence du larmoiement était significativement plus élevée dans les départements où les concentrations atmosphériques d'acide peracétique, de peroxyde d'hydrogène et d'acide acétique étaient les plus élevées (taux de prévalence = 2,88 ; IC 95 % 1,18-7,05) par rapport aux départements où les concentrations étaient plus faibles (concentrations exactes non précisées). De plus, le personnel du département où les concentrations atmosphériques étaient les plus élevées, présentait plus de trois fois plus d’asthme que la population des Etats-Unis (SMR = 3,47 ; IC 95 % 1,48-8,13) [29].

    L’utilisation quotidienne pendant 3 ans d’une solution d’acide peracétique à 0,2 % mélangée à de l’alcool pour la désinfection des mains n’a pas été associée à des effets nocifs cutanés ni à une hypersensibilité cutanée[5].

    Effets génotoxiques

    Il n’a pas été retrouvé de donnée chez l’Homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.

    Effets cancérogènes

    Il n’a pas été retrouvé de donnée chez l’Homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.

    Effets sur la reproduction

    Il n’a pas été retrouvé de donnée chez l’Homme à la date de publication de cette fiche toxicologique.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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