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Silice cristalline

Fiche toxicologique n° 232

Sommaire de la fiche

Édition : Juillet 2022

Recommandations

La prévention des risques liés à l’exposition aux poussières de silice cristalline repose sur les règles générales de prévention du risque chimique

Chaque fois que l’usage et le procédé le permettent, l’employeur doit en priorité chercher à substituer la silice cristalline ou le procédé en générant par des produits ou procédés pas ou moins dangereux. Par exemple, de la farine de quartz présente dans un produit peut être remplacée par un minéral moins dangereux [32].

Dans de nombreux cas la silice cristalline est présente dans des produits naturels (granulats…) qui sont difficilement substituables. Dans ce cas, des mesures de prévention et de protection adaptées aux risques s’imposent. Elles visent à éviter ou tout au moins à réduire au minimum les expositions professionnelles.

Au point de vue technique

  • Instruire le personnel du risque silicoti­que auquel il est exposé et des moyens mis en œuvre pour l'éviter.
  • Effectuer les opérations générant une exposition dans des systèmes clos mis en dépression et aussi étanches que possible (par exemple des broyeurs et des bandes transporteuses soigneusement capotés et mis en dépression dans les carrières).
  • Adopter si possible des méthodes de travail ne générant pas ou peu de poussières comme le travail à l’humide. Dans le cas d’outils tournants comme les scies circulaires, le travail à l’humide permet de diminuer les émissions de poussières mais pas de les supprimer et les expositions peuvent rester significatives.
  • Équiper les postes de travail d’un dispositif de captage à la source des poussières (dispositif intégré au procédé ou à l’outillage) lorsque les opérations ne peuvent être effectuées en système clos ; raccorder les outils aspirants à des système d’aspiration à haute dépression.
  • Effectuer les travaux exposant aux poussières de silice dans des locaux séparés avec un accès restreint (cabine de ponçage ventilée).
  • Vérifier régulièrement le fonctionnement des dispositifs de ventilation.
  • Le contrôle du respect des valeurs limites réglementaires doit être réalisé par un organisme accrédité.
  • Lorsque les conditions de travail le nécessitent et que les mesures de protection collective ne suffisent pas à éliminer le risque (par exemple sur les chantiers), mettre à la disposition du personnel des EPI adaptés : appareil de protection respiratoire (en fonction de l’exposition attendue et de la durée des travaux, il est conseillé d’utiliser un appareil filtrant à ventilation libre ou assistée, équipé de filtre antiparticules de classe 3 ou un appareil isolant), combinaison à capuche jetable de type 5, lunettes.
  • Contrôler régulièrement l’empoussièrement de l’atmosphère de travail et à chaque changement important de modes opératoires.
  • Procéder au nettoyage régulier des lieux de travail (à l’aide d’un aspirateur équipé d’un filtre à très haute efficacité ou de linges humides).
  • Mettre en œuvre les mesures d’hygiène (ranger et laver les vêtements de travail séparément des autres vêtements).
  • Des mesures de protection spécifiques sont à mettre en œuvre pour les opérations de décapage, dessablage et dépolissage au jet (voir § réglementation).

Au point de vue médical

Lors des visites initiales et périodiques :

Examen clinique : rechercher plus particulièrement des signes en faveur de pathologies initiées ou aggravées par l’exposition à la silice cristalline. Il s’agira notamment de rechercher des antécédents médicaux (de type asthme, bronchite chronique, BPCO, silicose, pleurésie, tuberculose, emphysème ou autres pathologies respiratoires, maladies de systèmes, maladies rénales, maladies rhumatologiques, vascularites), des facteurs de risque d’insuffisance rénale chronique, une consommation tabagique, des signes généraux (anorexie, perte de poids, asthénie), respiratoires (toux, expectoration, bronchite chronique, hémoptysie, essoufflement inhabituel, sifflement thoracique,…), rhumatologiques (douleurs articulaires,…) ou dermatologiques [SFMT 2021]. Une co-exposition à des cancérogènes broncho-pulmonaires (ex : amiante) devra également être recherchée.

Examens complémentaires : la fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition, en s’appuyant sur les recommandations de bonnes pratiques en vigueur. En 2021, la Société Française de Médecine du Travail (SFMT) a publié des recommandations de bonne pratique labellisées par la Haute Autorité de santé sur la surveillance médico-professionnelle des travailleurs exposés ou ayant été exposés à la silice cristalline [SFMT 2021]. Le suivi proposé comprend notamment :

  • un bilan de référence avec un entretien individuel ainsi que la réalisation d’une courbe débit-volume, d’une radiographie thoracique (interprétée selon la classification du Bureau International du Travail), d’un test « Interferon-Gamma-Release-Assay » (IGRA) ou une intradermo-réaction à la tuberculine pour tout travailleur faisant partie des populations à risque d’Infection Tuberculeuse Latente, et d’un dosage de la créatininémie (sauf si le travailleur en a bénéficié dans le cadre d’un autre bilan biologique au cours des 5 dernières années).
  • un suivi longitudinal avec un entretien individuel tous les 2 ans ainsi que la réalisation d’examens complémentaires modulés selon le niveau d’exposition cumulée à la silice cristalline :
    • pour un niveau d’exposition considéré comme intermédiaire (< 1 mg/m3.année) : une radiographie thoracique (interprétée selon la classification du Bureau International du Travail) 20 ans après le début de l’exposition puis renouvelée tous les 4 ans, une courbe débit-volume tous les 4 ans, un dosage de la créatininémie 20 ans après le début de l’exposition puis renouvelé tous les 4 ans (sauf si le travailleur en a bénéficié au cours des 4 dernières années).
    • pour un niveau d’exposition considéré comme fort (≥ 1 mg/m3.année) : une radiographie thoracique (interprétée selon la classification du Bureau International du Travail) 10 ans après le début de l’exposition puis renouvelée tous les 2 ans, une courbe débit-volume tous les 2 ans, un dosage de la créatininémie 20 ans après le début de l’exposition puis renouvelé tous les 4 ans (sauf si le travailleur en a bénéficié au cours des 4 dernières années).

        Ce suivi longitudinal pourra être adapté en cas de co-exposition (en particulier à l’amiante), de présence de symptômes et/ou d’anomalies constatées sur la radiographie de thorax et/ou la courbe débit/volume.

  • une viste "dite de fin de carrière" ou "de départ",
  • un suivi post exposition et/ou post professionnel. En effet, la personne qui cesse d'être exposée à la silice cristalline (susceptible d'entraîner une affectation mentionnée au tableau de maladies professionnelles n°25) peut bénéficier, à sa demande, d'une surveillance médicale post-professionnelle                    dans le cadre de l'article D. 461-23 du Code de la sécurité sociale.

Pour plus d’informations, consulter les recommandations de bonne pratique à l’adresse suivante : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3215112/fr/label-surveillance-medico-professionnelle-des-travailleurs-exposes-ou-ayant-ete-exposes-a-la-silice-cristalline [32].

 

  • Informer le salarié sur les risques liés à l’exposition à la silice cristalline, sur les mesures de prévention à respecter, et sur le suivi organisé en santé au travail (notamment sur la nécessité de consulter si des signes fonctionnels apparaissent : dyspnée progressive, toux, ...).
  • Tracer le suivi et les expositions : les expositions (antérieures et actuelles) ainsi que le suivi en santé au travail sont tracés dans le dossier médical en santé au travail. Pour les expositions aux agents ou procédés cancérogènes antérieures au 1er février 2012, une attestation d'exposition aux Agents Chimiques dangereux (ACD) doit être remise au salarié.
  • En cas d'urgence, transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. En cas de gêne respiratoire, faire transférer en milieu hospitalier pour bilan des lésions, surveillance et traitement symptomatique si nécessaire.
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