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Styrène

Fiche toxicologique n° 2

Sommaire de la fiche

Édition : Novembre 2019

Recommandations

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le styrène stabilisé dans des locaux frais (de préférence au-dessous de 15 °C) et bien ventilés, à l’abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d’ignition (flammes, étincelles…) et à l’écart des produits oxydants, des acides forts, des catalyseurs de polymérisation.
  • Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Interdire de fumer.
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l’accumulation d’électricité statique.
  • Mettre le matériel, notamment le matériel électrique y compris l’éclairage, en conformité avec la réglementation en vigueur.
  • Contrôler régulièrement la concentration de l’inhibiteur de polymérisation.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le styrène. En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Interdire l’emploi d’oxygène ou d’air comprimé pour le transvasement ou la circulation du produit.
  • Éviter l’inhalation de vapeurs. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée, à caractère exceptionnel ou pour des interventions d’urgence.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l’atmosphère en styrène.
  • Éviter tout contact du produit avec la peau et les yeux.
  • Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables (par exemple en polyalcool vinylique (PVL), Viton®, Viton®/caoutchouc butyle, Barrier®, Silver Shield/4H®, Trellchem® HPS ou VPS, Tychem® CPF 3, F, BR/LV, Responder ou TK ; certaines matières telles que le caoutchouc naturel, les caoutchoucs butyle, néoprène ou nitrile, le polyéthylène, le polychlorure de vinyle sont déconseillées [23]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Prévoir l’installation de douches ou fontaines oculaires.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du styrène sans prendre les précautions d’usage [24].
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le styrène.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l’avoir recouvert de matériau absorbant inerte. Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d’ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • A l’examen d’embauche et lors des examens périodiques, rechercher plus particulièrement des signes d’atteintes cutanées et neurologiques (syndrome psycho-organique débutant, atteinte du système vestibulaire). L’examen clinique d’embauche pourra être complété par des examens complémentaires qui serviront d’examen de référence.                          
    • La fréquence des examens médicaux périodiques  et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (tests psychométriques, test de vision des couleurs, audiogramme, ..) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition. 

 

  • On exposera le moins possible au styrène les femmes enceintes ou désireuses de débuter une grossesse. Dans tous les cas, l’exposition ne devra pas dépasser le niveau déterminé en appliquant les recommandations de la Société française de médecine du travail (soit 10% de la VBI). Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.

 

  • Surveillance biologique de l’exposition
    • Le dosage du styrène urinaire en fin de poste de travail est à privilégier. Paramètre spécifique, sensible, il reflète l’exposition au styrène du jour même. La corrélation entre la concentration urinaire de styrène et l'intensité de l'exposition au styrène est bonne.

      Le dosage urinaire combiné des acides mandélique (AM) et phénylglyoxylique (PG) en fin de poste de travail est bien corrélé à l’exposition au styrène du jour même et des deux jours précédents. Ces paramètres, non spécifiques, apparaissent bien corrélés aux effets sur la santé ; ils sont valables au niveau d'un groupe de travailleurs, en raison des larges variations individuelles.

      Dans la population générale non professionnellement exposée, des taux d’AM + PG urinaires non nuls sont retrouvés.

      Des propositions de valeurs biologiques d’interprétation (VBI) ont été publiées par l’Anses, l’ACGIH et la DFG.  Le CES VLEP de l'ANSES recommande une valeur limite biologique (VLB) de 40 µg/L  pour le styrène urinaire en fin de poste de travail (quel que soit le jour de la semaine) et de 600 mg/g. créatinine pour les acides mandélique (AM) et phénylglyoxylique (PG) urinaires en fin de poste, en basant cette VLB sur une exposition à la VLEP-8h de 100 mg/m3. L’ACGIH a également établi des VBI pour le styrène urinaire et l’AM + PG urinaires et la DFG pour l’AM + PG urinaires.

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  • Lors d’accidents aigus, demander dans tous les cas l’avis d’un médecin ou du centre antipoison régional ou des services de secours médicalisés d’urgence.
  • En cas de contact cutané, retirer les vêtements souillés et laver la peau à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si la zone contaminée est étendue et/ou s’il apparaît des lésions cutanées, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l’eau, les paupières bien écartées, pendant au moins 10 à 15 minutes. Une consultation ophtalmologique sera indispensable s’il apparaît des signes d’irritation oculaire (douleur, rougeur oculaire ou gêne visuelle).
  • En cas d’inhalation massive, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants. Si nécessaire, commencer une décontamination cutanée et oculaire.
  • En cas d’ingestion, faire rincer immédiatement la bouche avec de l'eau.
  • Dans les deux derniers cas, si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Même si l’état initial est satisfaisant, faire transférer la victime, en milieu hospitalier pour bilan des lésions, surveillance et traitement symptomatique si nécessaire.
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