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Diéthylènetriamine

Fiche toxicologique n° 143

Sommaire de la fiche

Édition : 2006

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [9, 10, 13]

    La substance est absorbée par voie orale et cutanée ; son absorption par inhalation n'est pas documentée. Elle est métabolisée avant d'être éliminée en partie par les reins et l'autre par les fèces.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [9-13]

    Elle provoque de graves lésions au niveau des muqueuses digestives, oculaires et respiratoires. Elle est corrosive pour la peau et induit des lésions oculaires sévères.

    La DL50 par voie orale chez le rat est comprise entre 1080 et 2330 mg/kg. Par voie percutanée, elle est de 1090 mg/kg chez le lapin, mais seulement de 162 mg/kg chez le cobaye. Par voie intrapéritonéale, le produit est toxique chez la souris comme chez le rat (DL50 respecti­ves de 71 et 74 mg/kg).

    Les symptômes observés sont essentiellement dus à l'alcalinité du produit se traduisant par une irritation intense :

    • du tractus gastro-intestinal dans le cas de l'adminis­tration orale (vomissements, diarrhées hémorragiques, foyers nécrotiques au niveau des muqueuses gastriques et intestinales) ;
    • du tractus respiratoire (rhinorrhée, dyspnée, trachéite, bronchite, pneumonie et éventuellement œdème pulmo­naire) et des yeux (larmoiement, conjonctivite, œdème et opacité de la cornée) dans le cas de l'inhalation.

    Aux doses létales, on note également des convulsions, mais pratiquement pas d'autres effets systémiques. Il semble notamment qu'il n'y ait pas d'action néphro­toxique, contrairement à ce que l'on observe dans la série des éthylamines et aussi avec certaines diamines (éthylènediamine et surtout spermine).

    Localement, le produit exerce une action corrosive mar­quée :

    • 0,01 ml de liquide pur, déposé sur la peau du lapin et maintenu 24 heures sous pansement occlusif, détermine une irritation sévère (nécrose cutanée importante) ;
    • même dilué à 15% dans l'eau, le produit provoque sur les yeux du lapin des lésions cornéennes sévères; une solution à 5% entraîne encore un œdème cornéen [14].
    Toxicité subchronique, chronique

    On ne dispose pas de donnée sur les effets chroniques de cette substance.

    Effets génotoxiques [10]

    Elle n'induit pas d'effets génotoxiques in vitro.

    La diéthylènetriamine n'induit pas de mutation génique sur Salmonella typhimurium dans les conditions du test d'Ames, ni sur cellules ovariennes de hamster chinois en culture (avec ou sans activation métabolique).

    Elle n'augmente pas la fréquence des échanges de chromatides sœurs dans les lymphocytes, ni la synthèse non programmée de l'ADN.

    Effets cancérogènes [10]

    Les études disponibles limitées ne montrent pas d'effet cancérigène de cette substance.

    Chez la souris, l'application cutanée de 25 µl d'une solu­tion aqueuse à 5% de diethylènetriamine, 3 jours/ semaine, pendant toute la vie des animaux, est sans effet sur l'incidence des tumeurs cutanées ou internes.

    Effets sur la reproduction

    Aucune donnée n’est disponible chez l’annimal à la date de publication de cette fiche toxicologique.

  • Toxicité sur l’Homme

    La substance provoque des lésions d'irritation des muqueuses respiratoires et des yeux. En cas de projection, des lésions sévères sont observées sur la peau et les yeux. Le contact répété peut induire des réactions de sensibilisation de la peau (eczéma) et des bronches (asthme). On ne dispose pas de donnée sur d'éventuels effets cancérogènes ou sur la fonction de reproduction.

    Toxicité aiguë [9-11, 14]

    En raison de la faible volatilité de la diéthylènetriamine, le risque d'inhalation de vapeurs à température ordinaire est faible. On a cependant observé des cas d'irritation de la gorge. À forte concentration, notamment si le produit est chauffé, les troubles sont plus marqués, avec irritation des yeux et des voies respiratoires supérieures, accompa­gnée de toux, parfois de nausées et de vomissements. Les seuils d'action du produit n'ont pas été précisés.

    Les projections sur la peau du liquide pur ou de ses solu­tions provoquent des brûlures dont la gravité dépend de la concentration des solutions, de l'importance et du temps de contact (brûlures du premier ou du second degré). Pour les solutions, le seuil caustique semble se situer vers 10%. Les projections oculaires sont particuliè­rement redoutables car elles entraînent des lésions qui peuvent être irréversibles. Selon l'importance et la durée du contact, les brûlures cornéennes peuvent aller, dans le cas de solutions à 15% ou plus, jusqu'à des lésions pro­fondes laissant une ulcération très lente à cicatriser et une perte totale de sensibilité. Les solutions à 5% sont encore faiblement irritantes (lésions superficielles de la cornée avec œdème, sans séquelle grave).

    Toxicité chronique [9-11, 13, 15]

    L'exposition répétée à de faibles concentrations de dié­thylènetriamine (liquide ou vapeurs) peut provoquer des réactions allergiques cutanées se traduisant par des der­matoses eczématiformes. Celles-ci prédominent le plus souvent sur les mains et les avant-bras, mais peuvent atteindre également toutes les zones découvertes, accompagnées parfois d'un œdème de la face; elles peu­vent succéder à des lésions primitives dues à l'action irri­tante primaire du produit.

    L'inhalation répétée de vapeurs ou d'aérosols est suscep­tible d'entraîner des manifestations respiratoires aller­giques se traduisant par un asthme. L'action irritante du produit sur les muqueuses bronchiques peut faciliter la survenue d'une sensibilisation. Des cas d'asthme ont été signalés après exposition unique mais importante.

    Les observations de sensibilisation, cutanée ou respira­toire, ont été particulièrement fréquentes dans les fabri­cations de résines époxydiques où la diéthylènetriamine était utilisée comme durcisseur [15] ; dans ces installa­tions, on considère qu'une majorité des travailleurs expo­sés chroniquement développent une hypersensibilité. En revanche, une surveillance hématologique de ces mêmes travailleurs n'a jamais montré d'anomalie notable même après des expositions très prolongées.

    Aucun autre effet systémique à long terme n'a été rapporté.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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