Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Eficatt
  5. Oreillons (rubrique sélectionnée)

Oreillons

Mumps orthorubulavirus

Sommaire de la fiche

Édition : février 2023

Pathologie Guide de lecture

  • Nom de la maladie

    Oreillons
  • Synonyme(s)

    • Parotidite épidémique
    • méningite lymphocytaire ourlienne
    • orchite ourlienne.

Transmission

Mode de transmission

Par l’intermédiaire des gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures, notamment la salive, générées lors de la toux, les éternuements ou la parole d’une personne infectée. Les personnes asymptomatiques peuvent transmettre le virus.

Période de contagiosité

La période de contagiosité maximale débute 1 à 2 jours avant l'apparition des premiers symptômes et se poursuit les 5 jours suivants. Le virus a pu être isolé dans la salive 7 jours avant et 9 jours après la parotidite clinique.

La maladie [1, 7]

Incubation

15 à 24 jours (19 jours en moyenne).

Clinique

La phase prodromique est marquée par une fatigue, des céphalées, des myalgies, dans un contexte fébrile.

La forme la plus fréquente est une parotidite unie ou bilatérale fébrile, souvent précédée d'otalgies et de dysphagie, mais l’infection peut aussi être inapparente, en particulier chez l’adulte (20 à 30 % des cas). Les autres glandes salivaires peuvent être concernées dans 10 % des cas.
Des localisations glandulaires extra-salivaires peuvent survenir à tout moment de l’atteinte salivaire ou même en son absence :
- orchite : présente dans environ 15 à 30 % des formes de l'adulte, elle succède habituellement à la parotidite ; généralement unilatérale, elle peut se bilatéraliser dans 15 à 30 % des cas, mais une stérilité séquellaire est très rare ;
- pancréatite d’évolution le plus souvent favorable ;
- ovarite et mastite sont rares.

Les complications neuro-méningées sont fréquentes surtout à l’âge adulte :
- la méningite lymphocytaire aiguë, le plus souvent infra-clinique, symptomatique dans 1 à 10 % des cas ;
- l’encéphalite est présente dans 10 % des méningites ;
- exceptionnellement ont été décrites une surdité uni ou bilatérale, ou une paralysie faciale.

Diagnostic

Le diagnostic est avant tout CLINIQUE avec l'atteinte des deux glandes salivaires d'emblée ou successivement. Le recours à la biologie est recommandé en cas de doute diagnostique : forme atypique, localisation extra-salivaire cliniquement isolée ou devant des cas groupés. Les formes pauci-symptomatiques sont fréquentes, notamment en cas d'infection chez les adultes jeunes ayant reçu une vaccination incomplète ou ayant été complètement vaccinés dans la petite enfance. Une confirmation virologique du diagnostic clinique est également importante dans ces cas.

La sérologie permet d'affirmer le caractère récent de l'infection par la mise en évidence d'anticorps de type IgM. Toutefois, la sensibilité et la spécificité des tests IgM ELISA utilisés par les laboratoires varient beaucoup en fonction des kits utilisés. De plus, les cas d’oreillons survenant actuellement majoritairement chez des sujets vaccinés, la sérologie est dans ce contexte peu contributive (anticorps IgM fréquemment absents, présence d'IgG).

Dès lors, la recherche directe de l'ARN viral par PCR dans un prélèvement de salive, de gorge ou de LCR devient le diagnostic de choix. Mais il est fortement recommandé que le recueil de l'échantillon soit effectué dans les 4 premiers jours suivant le début de la clinique. Un échantillonnage tardif d'urines est néanmoins possible pour détection de l'ADN viral

Cet examen est non remboursé, toutefois des kits pour prélèvement salivaire prévus pour le diagnostic de la rougeole disponibles gratuitement dans les Agences Régionales de Santé (ARS) peuvent être utilisés et envoyés au Centre National de Référence (CNR) des oreillons à Caen pour l'analyse, accompagné de la fiche de renseignement téléchargeable depuis le site du CNR.

Traitement
Traitement uniquement symptomatique : antipyrétiques, antalgiques.

Populations à risque particulier

Terrain à risque accru d'acquisition
Néant.
Terrain à risque accru de forme grave
Sujet monorchide, ou présentant un trouble de l’audition uni ou bilatéral.
Cas particulier de la grossesse

Il existe une augmentation de fréquence des avortements lors du 1er trimestre de la grossesse uniquement. Il existe une transmission materno-fœtale avec une possibilité d'atteinte placentaire. Un cas d'atteinte des surrénales fœtales a été rapporté. Certains auteurs ont décrit une relation entre la maladie chez la mère et la survenue de cardiomyopathie chez le fœtus, mais le rôle tératogène du virus ourlien n'est pas démontré.
Par ailleurs, il a également été décrit des cas de parotidite néo-natale après infection virale de la mère à l'approche du terme 8.

Immunité et prévention vaccinale

Immunité naturelle
Immunité durable.
Prévention vaccinale
Vaccin disponible, consultez le Calendrier vaccinal.
Descriptif du vaccin

Vaccin atténué utilisable en une seule injection, couplé aux vaccins contre la rougeole et la rubéole.

Vaccination contre-indiquée tout au long de la grossesse (comme tout vaccin à virus vivant atténué); toutefois les études menées chez les femmes vaccinées accidentellement juste avant ou pendant une grossesse ne concluent pas en faveur d'une interruption de grossesse.

Immunité vaccinale

Le vaccin a une efficacité d’environ 95 % (90 à 97 %) mais qui chute à environ 85 % 10 ans après l'administration de la seconde dose. Néanmoins, les personnes vaccinées à deux doses ont un risque de complications significativement diminué R1.

Liens utiles