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Diphtérie

Corynebacterium du complexe diphtheriae

3 espèces : Corynebacterium diphtheriae, Corynebacterium ulcerans et C. pseudotuberculosis, potentiellement porteuses du gène tox codant pour la toxine diphtérique.

Sommaire de la fiche

Édition : avril 2022

Données épidémiologiques [R3] Guide de lecture

Population générale

La vaccination généralisée contre la diphtérie a permis une disparition des cas autochtones de diphtérie dues à C. diphtheriae dans les pays de l’Europe de l’Ouest. Pour autant, la maladie reste un problème majeur de santé publique dans d’autres régions du monde, sources de cas importés pour les autres pays (34).

Ce sont en particulier le Sud-Est asiatique (Thaïlande, Inde, Indonésie, Népal, Philippines) et, à un moindre degré, l'Amérique du Sud (Brésil, Equateur), le Moyen-Orient (Yémen actuellement) et l'Afrique (Algérie, Madagascar, Zambie, Nigeria).

Alors que moins d’une dizaine de cas de diphtérie était rapportée en Europe de l’Ouest chaque année entre 2000 et 2010, plus d’une dizaine de cas d'infections à C. diphtheriae sont maintenant rapportés par an avec une tendance à la hausse, bien que les cas de diphtérie dans sa forme grave classique ORL restent rares. Les raisons en sont l’arrivée de cas d’importation (voyages internationaux, migrants, particulièrement réfugiés et demandeurs d’asile). Il est possible aussi que cette hausse soit en partie due à une identification plus facile de C. diphtheriae du fait de l’usage de plus en plus répandu du MALDI-TOF (voir rubrique diagnostic). 

Même si la diphtérie reste exceptionnelle, on constate la même tendance en France (3, R3) :

  • pour C. diphtheriae, 56 cas d’infection ont été déclarés entre début 2003 et fin 2020, 34 étaient importés et 22 étaient autochtones (21 à Mayotte et 1 en Guyane).
  • pour C. ulcerans tox+, 69 cas, dont 4 d'évolution fatale, tous autochtones, ont été déclarés entre début 2003 et fin 2020, survenus dans 90 % des cas après un contact animalier avéré.

À noter que la déclaration obligatoire des cas de diphtérie a été élargie à C. ulcerans en 2003 et à C. pseudotuberculosis en 2011, uniquement pour ceux porteurs du gène codant pour la toxine diphtérique (tox+).

Des infections liées à des bactéries tox- sont décrites depuis la fin du XXème siècle. Ces bactéries peuvent co-exister avec des bactéries tox+ et tendent à les remplacer. Ainsi, en 2018, le CNR a reçu ou isolé 59 isolats tox- : 54 C. diphtheriae et 5 C. ulcerans (4).

Milieu professionnel

Cas historiques de décès liés à la diphtérie parmi les personnels de santé avant la vaccination. Plus aucun cas décrit dans cette population depuis la vaccination systématique.
Un cas de zoonose d'origine professionnelle chez un vétérinaire présentant une diphtérie à C. ulcerans tox+ au Royaume Uni en 2010 (5).

Rares lymphadénites nécrosantes liées à une inoculation à partir de plaies cutanées chez des bouchers, agriculteurs ou vétérinaires au contact d’animaux infectés (1).

En laboratoire

Quelques dizaines de cas historiques, recensés avant les années 70.

Un cas en 1996 chez un technicien de laboratoire ayant manipulé une culture d’une souche hautement toxinogène de Corynebacterium diphtheriae sans qu’un incident évident de manipulation n’ait pu être retrouvé. Il a été suspecté de ne pas avoir reçu un schéma vaccinal complet (6).

Un cas d’infection avec une souche toxinique de C. diphtheriae publié en 1998 en Angleterre chez un technicien de laboratoire qui avait préparé une suspension bactérienne riche en germes sans PSM (7).

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