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Coqueluche

Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis.

Sommaire de la fiche

Édition : juin 2023

Que faire en cas d'exposition ? [R1, R2] Guide de lecture

Définition d'un sujet exposé

Sujet ayant été en contact avec une personne infectée par la coqueluche (diagnostic confirmé, documenté) pendant sa phase contagieuse (3 semaines suivant le début de la phase catarrhale).

Principales professions concernées

Travail au contact de très petits enfants (moins de 6 mois) non vaccinés.

Personnels de santé

NB : Le risque est surtout pour les nouveau-nés qui peuvent présenter des formes graves.

Conduite à tenir immédiate

Dès la connaissance du cas, identifier les sujets exposés non protégés par la vaccination ou sujets pouvant transmettre secondairement l'infection à des sujets à risques ou à des populations pouvant être vecteurs dans certains milieux de soins.
Pendant la période de contagiosité, s’assurer de l’éviction du cas source de la collectivité et/ou de son isolement (à l’hôpital, au domicile…) avec port du masque chirurgical et hygiène des mains. La durée de l’isolement est de 3 semaines en l’absence de traitement et de 5 jours si traitement antibiotique adapté (3 jours si traitement par azithromycine) (10, 11, R1). Pas d’éviction pour les sujets contacts asymptomatiques.

Évaluation du risque

Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition

Caractéristique du cas source :

  1. Vérifier que le sujet source est bien un cas confirmé de coqueluche. Un cas suspect est confirmé s'il présente :
    • une toux avec quintes évocatrices d'au moins 14 jours en l'absence d'une autre étiologie = cas clinique ;
    • ou une toux avec culture positive et/ou une PCR positive = cas biologique ;
    • ou  une toux avec quintes évocatrices et si un de ses contacts dans les 3 semaines avant le début de sa toux (contaminateur potentiel) a été confirmé biologiquement ou si une personne en contact avec lui pendant sa période de contagiosité (cas secondaire potentiel) a été elle aussi confirmée au laboratoire = cas épidémiologique.
  2. Évaluer la contagiosité du cas source : sujet très contagieux pendant 3 semaines après le début des signes ou jusqu'au 5ème jour de traitement par un antibiotique adapté (ou 3ème jour si le malade est traité par azithromycine).
  3. Préciser si B. Pertussis ou B. Parapertussis en cause.

Produit biologique : prélèvements rhino-pharyngés et sécrétions des muqueuses des voies respiratoires des sujets infectés.

Type d'exposition

Contamination par gouttelettes.

Spécificité de l'exposition au laboratoire

RAS

Selon les caractéristiques du sujet exposé

Immunité, risques particuliers :

- On considère comme non protégés contre la coqueluche les adultes dont la dernière dose remonte à plus de 5 ans. Cette recommandation est justifiée par la diminution possible mais non quantifiable de l'efficacité vaccinale au-delà de 5 ans.

- Sont considérés à risque :

  • les nourrissons non vaccinés, les sujets souffrant de pathologie respiratoire chronique (asthme, BPCO...), les immunodéprimés ;
  • les personnes en contact avec ces sujets fragiles : femmes enceintes, parents ou fratrie des nourrissons non vaccinés...

Prise en charge du sujet exposé [R1, R2]

Mesures prophylactiques

1. Antibioprophylaxie :

Si cas confirmé à B. Pertussis :

Le traitement prophylactique est à débuter le plus tôt possible et maximum 21 jours après le dernier contact avec le cas source.

Le traitement antibiotique en prophylaxie permet d’éviter d'acquérir la maladie et d’atténuer sa gravité ou sa durée.

  • Indication de l’antibioprophylaxie :
    • En cas de contacts proches avec le cas source (sujet vivant sous le même toit, même section en crèche/halte-garderie) : antibioprophylaxie chez tous les sujets exposés non immunisés contre la coqueluche (sans immunité post-infectieuse ou post-vaccinale) ;
    • En cas de contacts occasionnels (même classe, même bureau ou équipe et en établissement de santé ou EHPAD), tout patient ayant reçu des soins d’un membre du personnel atteint, ainsi que ses collègues ayant des contacts face à face ou prolongés avec lui et tout soignant ou patient exposé à un sujet coquelucheux pendant sa phase contagieuse) : antibioprophylaxie, uniquement chez les sujets exposés non immunisés contre la coqueluche (sans immunité post-infectieuse ou post-vaccinale) ET à risque d’avoir une forme grave de la maladie (cf. paragraphe plus haut) ou de transmettre l’infection à des sujets à risque de forme grave.
  • Modalités de l’antibioprophylaxie : traitement antibiotique identique au traitement curatif (voir plus haut).

 

Si cas confirmé à B. Parapertussis :

Il est recommandé de traiter les sujets contacts proches, uniquement s’il existe dans leur entourage un sujet à risque de forme grave. Dans cette situation, tous ces sujets contacts, quels que soient leurs antériorités de vaccination contre la coqueluche et leurs facteurs de risque, doivent recevoir une antibioprophylaxie, selon les mêmes modalités que pour les infections à B. pertussis.

 

2. Vaccinations des sujets contacts : il est recommandé de mettre à jour leur vaccination, sachant que la vaccination post-exposition n'a aucune efficacité pour prévenir la coqueluche chez la personne déjà contaminée mais a pour but de prévenir une contamination utlérieure. Chez l’adulte, il est recommandé de respecter un intervalle minimal de 1 mois avec un vaccin comportant les valences dT.

3. Dans les collectivités : où la population à risque est nombreuse (crèche, maternité, établissement hospitalier, établissement de personnes âgées), les mesures de contrôle sont les mêmes mais elles doivent être entreprises particulièrement rapidement dès la confirmation de la coqueluche. Une conduite à tenir détaillée selon les différentes collectivités est disponible dans le rapport du Haut Conseil de la santé publique relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluches (R1).

Suivi médical

Vérifier l'absence de signe clinique (toux), pendant toute la durée potentielle de l'incubation (21 jours).

Si apparition de toux dans les 3 semaines suivant le dernier contact avec le cas source, le sujet doit être considéré comme cas suspect en cas de toux ou quintes évocatrices depuis plus de 7 jours et en l'absence d'une autre étiologie. Une recherche de Bordetella par tests PCR spécifiques doit être réalisée.

En cas de grossesse

En cas de grossesse

  • Mêmes indications à antibioprohylaxie (voir ci-dessus) ;
  • On s’attachera tout particulièrement à proposer la vaccination selon les recommandations du calendrier vaccinal (cf. paragraphe vaccination).
Pour l'entourage du sujet exposé
  • En l'absence de signe clinique (toux) : pas de risque pour l'entourage sauf très proche (nouveau-né).
  • En cas d'apparition de signes cliniques : risque important de contagion si présence dans l'entourage d’un sujet à risque notamment nourrissons non-immunisés, c’est-à-dire :
    • les nourrissons de moins de 11 mois n’ayant pas reçu 2 injections de vaccin ;
    • les nourrissons âgés de plus de 11 mois n’ayant pas reçu 3 injections de vaccin.

Éviter le contact avec les nourrissons non ou insuffisamment protégés au domicile ou les autres personnes à risques de formes graves sinon port du masque.

Vérifier la mise à jour du calendrier vaccinal pour les enfants et les adultes de l’entourage.

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