Généralités sur la substance
-
Nom de la substance
Iode et composés inorganiques -
Famille chimique
Halogènes -
Numéro CAS
7553-56-2 -
Composé(s)
- Iode (7553-56-2)
- Monochlorure d'iode (7790-99-0)
-
Fiche(s) toxicologique(s)
-
Fiche(s) Métropol
- -
Renseignements utiles pour le dosage Iode urinaire
Valeurs biologiques d'interprétation (VBI) issues de la population générale adulte
Iode urinaire : sans valeur définie: valeur de référence dans la population en âge de travailler non professionnellement exposée (valeur BAR, DFG 2018) [G1]
Voir « Indicateurs biologiques d’exposition »
Valeurs biologiques d'interprétation (VBI) pour le milieu de travail
-
VBI françaises (VLB règlementaire, VLB ANSES)
---------valeur non déterminée--------- -
VBI européennes (BLV)
---------valeur non déterminée---------
-
VBI américaines de l'ACGIH (BEI)
---------valeur non déterminée--------- -
VBI allemandes de la DFG (BAT, EKA, BLW)
---------valeur non déterminée---------
Moment du prélèvement
-
Dans la journée
fin de poste -
Dans la semaine
fin de semaine
Facteur de conversion
- 1 µmol/L = 127 µg/L
Coût du dosage
- ICP-MS : de 24 € à 81 €, prix moyen 36,91 €
- ICP-SM/CCT : 24,3 €
Laboratoires effectuant ce dosage
-
Laboratoires par région
-
Spécificités
Renseignements utiles pour le choix d'un indice biologique d'exposition
Toxicocinétique - Métabolisme [1, 2]
Il existe une mention de la Commission allemande DFG signalant le risque de passage percutané pour l'iode.
L’iode est un élément essentiel. Il est rapidement absorbé par voie respiratoire, l’absorption digestive est quasi complète pour les sels solubles comme les iodures de potassium ou de sodium. L’absorption percutanée est faible mais augmente si la peau est lésée.
Après absorption, l’iode est rapidement réduit en iodure et distribué dans tout l’organisme. Il s’accumule dans la thyroïde qui contient environ 70-90% de la teneur en iode de l’organisme, les glandes salivaires et mammaires, la muqueuse gastrique. La concentration sérique d’iode est habituellement d’environ 50-100 µg/L, 5% de l’iode étant sous forme inorganique (iodures) et 95% sous forme organique, principalement associée aux complexes protéiques des hormones thyroïdiennes T3 et T4.
Dans la thyroïde, l’iode sert de substrat pour la production d’hormones thyroïdiennes. Le catabolisme des hormones thyroïdiennes T3 et T4 implique des réactions de désiodation conduisant à la libération d’iode qui sera, soit de nouveau capté par la thyroïde, soit excrété dans les urines.
L’iode absorbé est majoritairement excrété dans les urines (plus de 90%) et, pour une moindre part, dans les fèces, la salive, la sueur. La demi-vie d’élimination du corps entier est estimée à environ 31 jours mais la variabilité inter-individuelle est importante.
Indicateurs biologiques d'exposition
L’iode urinaire a été proposé comme indicateur biologique de l’exposition à l’iode. Il reflète l’exposition récente.
L’iodurie des 24 heures est considérée comme la mesure de référence pour estimer l’apport d’iode [3]mais le prélèvement des urines de tout un nycthémère est difficilement réalisable et sa réalisation en ambulatoire expose à des contaminations externes.
La mesure de la concentration d’iode dans un échantillon urinaire est souvent préférée. En raison de sa grande variabilité intra-individuelle, au cours d’une journée et d’un jour à l’autre, son interprétation est plus aisée au niveau d’une population qu’au niveau individuel. La concentration urinaire médiane d’iode sur un échantillon urinaire est retenue comme indicateur pour estimer le statut en iode d’une population, une concentration médiane de 100-200 µg/L correspondant à un statut adéquat (moment de prélèvement non spécifié) [4]. L’association entre la prise d’iode et la survenue de désordres thyroïdiens dans la population est décrite par une courbe en forme de U et des effets sanitaires peuvent être observés pour des concentrations urinaires en iode à la fois en-dessous et au-dessus de cet intervalle [5]. Au niveau individuel, des mesures répétées de la concentration urinaire d’iode seraient nécessaires pour une évaluation acceptable du statut en iode [6].
Par ailleurs, aucune relation quantitative reproductible entre l’exposition à l’iode et la concentration urinaire d’iode n’a été établie.
En 2015, la commission allemande DFG a conclu qu’il n’est pas possible d’établir de valeur biologique d’interprétation professionnelle. De plus, chez les sujets de la population générale, la concentration urinaire d’iode est très variable selon la zone géographique, les apports individuels étant influencés notamment par la teneur en iode des sols, la concentration dans l’eau de boisson associée, les habitudes alimentaires. La commission a ainsi jugé impossible de définir une valeur de référence issue de la population générale [7].
Peu de données sont disponibles en milieu professionnel. Dans une étude réalisée chez des personnels de bloc opératoire effectuant un lavage chirurgical des mains avec une solution à base d’iode, l’iodurie médiane (min-max) en début de poste et fin de semaine était plus élevée chez les sujets exposés (117 chirurgiens et infirmiers de bloc) que chez les témoins (92 personnels hospitaliers appariés sur l’âge) : 142 µg/L (12-822) versus 89 µg/L (10-429) [8].
Il n’y a pas de données pertinentes disponibles en ce qui concerne le dosage sérique ou plasmatique d’iode.
Interférences - Interprétation
Lors du prélèvement, des précautions doivent être prises pour éviter une contamination externe de l’échantillon : prélèvement dans un local non pollué, après lavage des mains, changement de vêtements et douche. L’utilisation d’antiseptiques iodés au moment du prélèvement est à éviter. La prise ou l'administration d'autres spécialités pharmaceutiques contenant de l'iode (amiodarone, produits de contraste iodés) est à prendre en compte.
Bibliographie
- Iodine. Toxicological Profiles. ATSDR, 2004 (https://www.atsdr.cdc.gov/).
- Hartwig A, MAK Commission. Iodine and inorganic iodides. Molecular iodine. MAK Value Documentation. The MAK Collection for Occupational Health and Safety. 2017 ; Vol 2(2). DFG, Deutsche Forschungsgemeinschaft. 2017 Wiley-VCH (http://www.dfg.de/en/dfg_profile/statutory_bodies/senate/health_hazards/index.html).
- Perrine CG, Cogswell ME, Swanson CA, Sullivan KM et al. Comparison of population iodine estimates from 24-hour urine and timed-spot urine samples. Thyroid. 2014 ; 24(4) : 748-57.
- WHO. Urinary iodine concentrations for determining iodine status in populations. Vitamin and Mineral Nutrition Information System. Geneva : World Health Organization ; 2013 (https://www.who.int/publications/i/item/WHO-NMH-NHD-EPG-13.1).
- Laurberg P, Cerqueira C, Ovesen L, Rasmussen LB et al. Iodine intake as a determinant of thyroid disorders in populations. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab. 2010 ; 24(1) : 13-27.
- König F, Andersson M, Hotz K, Aeberli I et al. Ten repeat collections for urinary iodine from spot samples or 24-hour samples are needed to reliably estimate individual iodine status in women. J Nutr. 2011 ; 141(11) : 2049-54.
- Nasterlack M, Drexler H, Hartwig A, MAK Commission. Iodine and inorganic iodides. BAT Value Documentation. The MAK-Collection for Occupational Health and Safety. 2018 ; Vol 3(3). DFG, Deutsche Forschungsgemeinschaft. 2018 Wiley-VCH (http://www.dfg.de/en/dfg_profile/statutory_bodies/senate/health_hazards/index.html).
- Erdoğan MF, Tatar FA, Unlütürk U, Cin N et al. The effect of scrubbing hands with iodine-containing solutions on urinary iodine concentrations of the operating room staff. Thyroid. 2013 ; 23(3) : 342-5.
List of MAK and BAT Values. Permanent Senate Commission for the Investigation of Health Hazards of Chemical Compounds in the Work Area. Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) (https://www.dfg.de/en/dfg_profile/statutory_bodies/senate/health_hazards/index.html).
Historique
Création de la fiche | 2003 |
Dernière mise à jour
| 2023 |