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Biotox Dichlorométhane

  • Nature du dosage : Carboxyhémoglobine sanguine
Autres dosages disponibles pour « Dichlorométhane » :
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Version : Octobre 2020

Généralités sur la substance

  • Nom de la substance

    Dichlorométhane
  • Famille chimique

    Hydrocarbures aliphatiques halogénés
  • Numéro CAS

    75-09-2
  • Synonyme(s)

    • Chlorure de méthylène
  • Fiche(s) toxicologique(s)

  • Fiche(s) Métropol

    • -

Renseignements utiles pour le dosage Carboxyhémoglobine sanguine

Valeurs d’imprégnation en population générale adulte

Carboxyhémoglobine sanguine < 1,5 % chez les non-fumeurs (VBR ANSES, 2018).

Carboxyhémoglobine sanguine < 1,5 % chez les non-fumeurs (95ème percentile) (FIOH, 2014).

Carboxyhémoglobine sanguine = 1 à 2 % chez les non-fumeurs (moyenne) (= 5-6 % chez les fumeurs de 1 paquet/j.) (ACGIH, 2005).

Valeurs biologiques d’interprétation établies pour les travailleurs

  • VBI françaises (VLB règlementaire, VLB ANSES)

    Carboxyhémoglobine sanguine = 3,5 % immédiatement en fin de poste pour les non-fumeurs (VLB ANSES, 2018).

  • VBI européennes (BLV)

    Carboxyhémoglobine sanguine = 4 % (moment non précisé) (dernière modification 2009).

  • VBI américaines de l'ACGIH (BEI)

    ---------valeur non déterminée---------
  • VBI allemandes de la DFG (BAT, EKA, BLW)

    ---------valeur non déterminée---------

Moment du prélèvement

  • Dans la journée

    immédiatement en fin de poste
  • Dans la semaine

    indifférent

Facteur de conversion

  • -

Coût du dosage

  • Spectrophotométrie : 9,45 €
  • UV-Vis : de 9,45 € à 11,55 €, prix moyen 9,98 €
  • CO-oxymétrie : de 8 € à 10,85 €, prix moyen 9,55 €

Renseignements utiles pour le choix d'un indice biologique d'exposition

Toxicocinétique - Métabolisme

Il existe une mention de la DFG et du SCOEL signalant le risque de passage percutané, ainsi qu'une mention peau proposée par le CES VLEP de l'ANSES pour le dichlorométhane.

Le dichlorométhane (DCM) est absorbé essentiellement et rapidement par voie respiratoire en raison de sa volatilité (30 à 75 % de la quantité absorbée selon la concentration et la durée d'exposition) mais aussi par voie cutanée (sous forme liquide environ 10 %, négligeable sous forme de vapeurs).

Il se distribue dans tout l'organisme notamment dans le tissu adipeux. Le pic plasmatique est atteint vers la 2ème heure.

Environ 95 % sont métabolisés rapidement selon deux voies principales : l'une oxydative cytochrome P450 dépendante avec formation de CO (via un intermédiaire instable le chlorure de formyle (ou chlorure de méthanoyle) HCOCL) et CO2, l'autre glutathion dépendante (GSTT1) non saturable avec formation de composés réactifs : formaldéhyde, aldéhydes et acide formiques. La voie oxydative est prépondérante aux faibles concentrations (< 100 ppm) et saturable à partir de 200 ppm. La biotransformation du DCM est dose dépendante, avec à forte exposition une faible métabolisation et une grande proportion de dichlorométhane éliminée dans l'air expiré sous forme inchangée. La demi-vie d'élimination du dichlorométhane sanguin est de moins de 1 heure (5 à 40 minutes).

Le CO formé va se lier à l'hémoglobine pour former la carboxyhémoglobine (demi-vie de 7 à 10 heures, pic d'HbCO atteint à la 2ème heure après arrêt de l'exposition).

Environ 25 à 35 % du produit absorbé par inhalation sont éliminés rapidement (en 5 heures environ après la fin de l'exposition) sous forme de CO et CO2 dans l'air expiré avec un pic après 1 à 2 heures d'exposition, environ 5 % sous forme inchangée dans l'air exhalé et pour une très faible part sous forme inchangée par voie urinaire (< 0,1 %). La demi-vie d'élimination du dichlorométhane urinaire est d'environ 3,5 à 7 heures. Le DCM ne s'accumule pas dans l'organisme.

Substances à doser - Moment du prélèvement

Le dosage du dichlorométhane urinaire immédiatement en fin de poste de travail (dans les 30 minutes) est le paramètre à privilégier car spécifique et bien corrélé avec les concentrations atmosphériques. Il reflète l'exposition des 4 dernières heures au dichlorométhane. Il existe une grande variabilité individuelle des taux de DCM urinaire. La VLB proposée par l'ANSES correspond à une exposition au dichlorométhane à la VLEP-8h de 50 ppm.

Le BEI de l'ACGIH est accompagné d'une notation SQ "semi quantitative" (voir la rubrique "Questions-réponses" de la page d'accueil de Biotox).

Le dosage de la carboxyhémoglobine (HbCO) sanguine immédiatement en fin de poste de travail, permet d'apprécier l'importance de l'exposition du jour même ; c'est un paramètre utile pour la SBE uniquement chez les non-fumeurs. Il est utile de connaître le taux d'HbCO de base avant toute exposition en raison de l'interférence avec le tabac qui augmente la carboxyhémoglobinémie. Les taux d'HbCO sont bien corrélés à l'intensité de l'exposition. Ce paramètre ne peut servir d'indicateur biologique d'exposition chez les fumeurs. Une exposition à des concentrations de 50 ppm entraîne des taux d'HbCO chez le non-fumeur en fin de poste de travail de l'ordre de 3,5 % (soit du niveau des concentrations retrouvées chez les fumeurs...). La valeur de 3,5 % d'HbCO proposée par l'ANSES correspond à une exposition à la VLEP-8h (50 ppm) pour les travailleurs non-fumeurs ; c'est une valeur considérée comme à ne pas dépasser pour éviter les effets cardiovasculaires et neurologiques centraux.

Le dosage du dichlorométhane (DCM) sur sang total immédiatement en fin de poste de travail est le témoin de l'exposition de l'heure précédente. La corrélation entre concentrations de DCM sanguin et atmosphérique est moins bonne que celle entre concentrations de DCM urinaire et atmosphérique (demi-vie du DCM sanguin très courte).

Pour la Commission allemande, lors d'une exposition au dichlorométhane à des concentrations de 10 et 50 ppm, le dichlorométhane sanguin total pendant l'exposition (au moins deux heures après le début de l'exposition) est de l'ordre de 0,1 et 0,5 mg/L respectivement (valeur EKA). La VLEP-8h réglementaire et contraignante pour le dichlorométhane est de 50 ppm.

Le dosage du CO dans l'air expiré immédiatement en fin de poste de travail (retour à la normale en moins de 2 heures), est proposé pour la surveillance biologique des sujets non-fumeurs exposés au dichlorométhane ; ce paramètre n'est pas spécifique. Chez les non-fumeurs, une valeur inférieure à 5 ppm est attendue ; chez les fumeurs, les taux de CO dans l'air expiré varient de 20 à 50 ppm. La charge de travail, l'exposition répétée et le tabac augmentent les quantités exhalées. Les difficultés de prélèvements sont un frein à son utilisation en routine.

Le HSE a établi une Biological monitoring guidance value (BMGV) à 30 ppm pour le CO dans l'air de fin d'expiration, en fin de poste (équivalent à 5 % d'HbCO).

Le dosage du dichlorométhane dans l'air expiré a pu être recommandé. Pour une exposition à 50 ppm, les concentrations de dichlorométhane dans l'air expiré sont de 15 ppm en fin de poste de travail. A noter que les taux diminuent rapidement dès les 1ères minutes après arrêt de l'exposition. Les difficultés de prélèvements sont un frein à son utilisation en routine.

Interférences - Interprétation

En raison de la volatilité du dichlorométhane, un protocole de prélèvement strict doit être établi pour le dosage du dichlorométhane urinaire. Le flacon de prélèvement en plastique sera rempli au maximum, immédiatement fermé.

Pour le dosage du dichlorométhane urinaire, on se méfiera d'une contamination ; les co-expositions au perchloroéthylène (même voie métabolique que le DCM) peuvent influencer les taux de dichlorométhane urinaire.

L'exposition au monoxyde de carbone, trichloroéthylène, perchloroéthylène, ainsi que la consommation de tabac et le tabagisme passif induisent la formation d'HbCO (le taux d'HbCO est dépendant de la concentration et de la durée d'exposition du jour même mais indépendant des expositions des jours précédents).

Pour le dosage de l'HbCO, l'arrêt du tabac 10 jours avant le prélèvement est utile afin de permettre une interprétation du résultat chez un fumeur ; le tabagisme passif devra également être pris en compte. L'analyse de l'HbCO devra être faite rapidement (dans la journée).

Bibliographie

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  • Valeurs limites d'exposition en milieu professionnel. Évaluation des indicateurs biologiques d'exposition en vue de la recommandation de valeurs limites biologiques et de valeurs biologiques de référence pour le dichlorométhane [n° CAS : 75-09-2]. Rapport d'expertise collective. Maisons-Alfort : ANSES ; 2018 : 72 p.

Historique

Fiche créée en 2003 - Mise à jour des parties "Bibliographie" en 2020, "Renseignements utiles pour le dosage" en 2018 et "Renseignements utiles sur la substance" en 2017.