Évaluation de l'exposition professionnelle aux substances solides : choix d'un véhicule pour les expérimentations d'absorption percutanée in vitro

L'exposition professionnelle percutanée aux toxiques industriels peut être évaluée in vitro sur des peaux humaines ou animales excisées. De nombreux facteurs peuvent influencer de manière significative le passage percutané des produits chimiques et la détermination de leur flux. Parmi eux, le choix du véhicule utilisé pour solubiliser les substances solides est une étape clé délicate. Un « substitut réaliste » aux produits auxquels est exposé le travailleur est recommandé en première intention. Lorsque la transposition fidèle des conditions d'exposition professionnelle aux expérimentations in vitro est impossible, il est recommandé d’utiliser un véhicule qui n'affecte pas la barrière cutanée (notamment en termes d'intégrité, de composition ou d'activité enzymatique). En effet, un tel effet pourrait altérer l'absorption percutanée de substances de plusieurs façons, comme nous le verrons. Les effets potentiels seront décrits pour cinq véhicules monophasiques, dont trois sont parmi les plus fréquemment utilisés : l’eau, l’éthanol et l’acétone ; et deux plus rarement utilisés, mais réalistes : le sébum artificiel et la sueur artificielle. Enfin, nous discuterons d'un certain nombre de critères à vérifier associés à des tests à réaliser lors du choix du véhicule, en gardant à l'esprit que, à terme, l’évaluation de l’exposition professionnelle dépend de la qualité scientifique des données d'absorption percutanée obtenues et de leur l'interprétation. Un certain nombre d'éléments abordés dans cette revue mériteraient d'être intégrés dans les recommandations de l'OCDE dans un objectif d’harmonisation des pratiques des expérimentations in vitro d’absorption cutanée.