Caractérisation des dangers liés aux toxines d'Alternaria afin d'identifier les lacunes en matière de données toxicologiques et d'améliorer l'évaluation des risques pour la santé humaine

Les champignons du genre Alternaria sont des pathogènes de végétaux et des saprophytes omniprésents, capables de se développer dans des conditions de température et d'humidité variables, ainsi que sur une large gamme de substrats. Un spectre de métabolites secondaires structurellement divers ayant un potentiel toxique a été identifié, mais l'occurrence et la proportion relative des différents métabolites dans des mélanges complexes dépendent de la souche, du substrat et des conditions de croissance. Cette étude rassemble les connaissances disponibles sur l'identification des dangers et la caractérisation des toxines d'Alternaria. L'alternariol (AOH), son monométhyl éther AME et les quinones de pérylène altertoxine-I (ATX-I), ATX-II, ATX-III, alterperylenol (ALP) et stemphyltoxine-III (STTX-III) ont montré des propriétés génotoxiques et mutagènes in vitro. De toutes les toxines d'Alternaria identifiées, les analogues époxydiques ATX-II, ATX-III et STTX-III présentent le potentiel cytotoxique, génotoxique et mutagène le plus élevé in vitro. Dans des conditions de sensibilité hormonale, l'AOH et l'AME agissent comme des xénoestrogènes modérés, mais la modélisation in silico prédit que d'autres toxines d'Alternaria auraient des activités œstrogéniques potentiels. Des études récentes indiquent également un rôle immunosuppresseur de l'AOH et de l'ATX-II, mais aucune donnée n'est disponible pour la majorité des toxines d'Alternaria. Dans l'ensemble, la caractérisation des dangers des toxines d'Alternaria s'est concentrée jusqu'à présent principalement sur les dibenzo--pyrones AOH et AME et l'acide ténuazonique (TeA) disponibles dans le commerce. Des données limitées sont disponibles pour l'altersétine (ALS), l'altenuène (ALT) et la tentoxine (TEN). L'occurrence et les propriétés toxicologiques des toxines d'Alternaria à base de pérylène quinone n'ont pas encore été entièrement élucidées. Nous avons identifié des lacunes dans les données relatives à l'identification et à la caractérisation des dangers, qui sont essentielles pour améliorer l'évaluation des risques liés aux mycotoxines d'Alternaria pour les consommateurs et les travailleurs exposés professionnellement.