Etude comparée de la cochléotoxicité et vestibulotoxicité du 3, 3’ iminodipropionitrile chez le rat par différentes approches expérimentales.
Publication scientifique
Certains composés chimiques industriels et certains médicaments sont connus pour être toxiques pour l’oreille interne. Certains ciblent préférentiellement la cochlée, d’autres affectent plutôt les structures vestibulaires, et certains sont toxiques pour les deux. À ce jour, les raisons pour lesquelles ces différents profils d’ototoxicité existent ne sont toujours pas comprises. L'absence de relation claire entre la structure d’une molécule et sa toxicité rend difficile la prédiction du potentiel ototoxique de nouveaux composés chimiques ou médicaments, ce qui implique la nécessité de réaliser des tests in vivo.
Diverses techniques existent pour évaluer séparément la toxicité vestibulaire et la toxicité cochléaire, mais il n’existe pas, à ce jour, de méthode permettant d’évaluer simultanément les déficits fonctionnels et les modifications histologiques au niveau cochléaire et vestibulaire chez les mêmes animaux. Dans cette étude, nous proposons et décrivons une telle méthode, en utilisant un composé, le 3,3’-iminodipropionitrile (IDPN), connu pour induire des pertes de cellules ciliées aussi bien dans l’épithélium cochléaire que vestibulaire dans l’oreille interne chez les rongeurs.
Des rates Long-Evans ont été traitées à différentes doses d’IDPN (0, 150, 200 ou 300 mg/kg/jour pendant trois jours, par voie intrapéritonéale). La fonction auditive a été évaluée à l’aide de la mesure des produits de distorsion acoustique (PDA), tandis que la fonction vestibulaire en mesurant le nystagmus post-rotatoire (NPR) ainsi qu’en réalisant deux tests anti-gravité : les tests de suspension par la queue et de redressement. Ces tests ont été réalisés avant et au terme des quatre semaines de traitement. Les oreilles internes ont été prélevées afin d’effectuer un comptage du nombre de cellules ciliées dans les différents épithéliums ainsi qu’une analyse en microscopie électronique à balayage (MEB) de la cochlée, de l’utricule, du saccule et des crêtes ampullaires.
Des déficits auditifs et de l’équilibre, ainsi que des lésions histologiques dans tous les épithéliums, ont été observés dès la dose de 200 mg/kg/jour, avec une forte corrélation entre les altérations fonctionnelles et histologiques. Cette méthode permet une comparaison complète et objective de la toxicité vestibulaire et cochléaire.
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Fiche technique
Fiche technique
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Année de publication
2025 -
Langue
Anglais -
Discipline(s)
Toxicologie expérimentale -
Auteur(s)
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Référence
NeuroToxicology Volume 109, July 2025, Pages 108-118
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Étude(s) de rattachement