Prise en compte du passage percutané lors d’expositions à la n-méthyl-2-pyrrolidone (NMP) : analyse de treize campagnes de mesures

Treize campagnes de mesures d’exposition à la N-méthyl-2-pyrrolidone (NMP) ont été réalisées par l’INRS sur divers sites avec l’appui des médecins du travail. Elles ont permis de confirmer que ce composé était toujours très utilisé en France, dans une grande variété d’activités. Des surveillances atmosphériques et biométrologiques ont été menées auprès de 122 salariés exposés. Les recueils urinaires ont été réalisés en début (DP) et fin de poste (FP), ainsi qu’en début de poste le jour suivant (DP+1). La concentration urinaire en 5-HNMP (C 5-HNMP), métabolite majeur de la NMP, a été déterminée dans les échantillons urinaires. Les résultats obtenus aux valeurs limites réglementaires. L’étude des postes de travail a permis de classer les salariés en deux groupes, selon la voie de contamination à la NMP : voie inhalatoire uniquement, ou voie inhalatoire et cutanée (dite « mixte »). De telles expositions par voie cutanée ont en effet pu être mises en évidence. La relation entre les concentrations urinaires en 5-HNMP en FP et les expositions atmosphériques en NMP a été confirmée, quelles que soient les voies d’exposition. Il a par ailleurs été constaté que, pour les salariés exposés de manière « mixte », la concentration urinaire en 5-HNMP (C 5-HNMP) était plus élevée en DP + 1 qu’en FP. Ainsi, réaliser une étaient majoritairement inférieurs surveillance biologique du salarié en se limitant à la mesure de la C 5-HNMP en FP conduirait à sous-estimer l’exposition réelle pour plus du tiers d’entre eux. L’amélioration de la protection de ces salariés devrait comprendre plusieurs étapes : une étude approfondie des postes de travail permettrait d'identifier la ou les voies d’exposition à prendre en compte, la correction des différents défauts de protection mis en évidence, et enfin la mise en place d’une surveillance biologique basée sur des recueils urinaires aussi bien en FP qu’en DP+1, et ceci dès qu’il y a suspicion de passage cutané.