Passage percutané du bisphenol S et modélisation

Le bisphénol A (BPA) est massivement employé comme révélateur dans les papiers thermiques. Les propriétés de perturbateur endocrinien du BPA sont aujourd’hui bien connues et un passage percutané chez les salariés exposés a été démontré. Ces effets sur la santé ont conduit la Commission européenne à interdire à partir de janvier 2020 la mise sur le marché de papiers thermiques contenant plus de 0,02% en masse de BPA. De nombreuses études récentes ont permis d’identifier d'autres révélateurs employés dans ces papiers, parmi lesquels le bisphénol S (BPS). En France, il apparaît comme étant le plus utilisé après le BPA.
Les résultats d’une première étude de passage percutané réalisée in vitro chez l’homme ont montré que le flux de passage percutané du BPS est plus faible que celui du BPA, avec constitution possible d’un réservoir au niveau de la peau exposée.

Cette étude comportera une triple approche :
- in vitro: expérimentations sur cellules de Franz avec de la peau animale et humaine,
- in vivo: études de biodistribution après administration percutanée chez le rat),
- in silico: création d’un modèle numérique visant à simuler la toxicocinétique du BPS après administration percutanée.

Ces travaux permettront d’appréhender les phases d’absorption, de distribution, de métabolisme et d’excrétion du BPS après une exposition par voie cutanée et ainsi d’évaluer les risques professionnels auxquels sont exposés les agents de caisse manipulant les papiers thermiques.

Les résultats (passage percutané, modèle toxicocinétique) devraient également permettre d’estimer le passage percutané d’autres substituts du bisphénol A ; ils seront proposés pour publication dans des revues internationales à comité de lecture.