Exposition sonore et fatigue auditive chez les professionnels exposés à la musique amplifiée

Contexte : Les professionnels du secteur de la musique qui travaillent dans l’espace de diffusion sont exposés à des forts niveaux sonores. L'évaluation de la fatigue auditive pourrait permettre d'identifier les situations délétères pour l'audition, et de déployer des mesures préventives avant que des pertes permanentes ne surviennent. Cependant, en dehors de la dose de bruit, on connaît mal les facteurs qui influencent la fatigue auditive lors d'une exposition professionnelle.
Objectifs : Observer les pratiques des professionnels et déterminer les paramètres d'exposition sonore pouvant influencer la fatigue auditive.
Conception : La fatigue auditive a été mesurée en calculant la variation, au cours d'une journée de travail, du seuil audiométrique et du seuil du réflexe acoustique. L'exposition au bruit a été enregistrée pendant la journée de travail. Les informations sur les volontaires ont été obtenues grâce à un questionnaire.
Résultats : 31 témoins non exposés et 55 professionnels exposés à de la musique amplifiée ont été inclus dans le protocole. Près de la moitié des professionnels étaient exposés au-delà de la limite réglementaire de 87dB(A). L’utilisation de protections auditives était anecdotique. La prévalence des acouphènes était élevée parmi les techniciens son, lumière ou plateau. La fatigue auditive dépendait de l'énergie sonore et de sa distribution temporelle, mais aussi des seuils auditifs au repos.
Conclusion : À énergie constante, l’instabilité du bruit liée à la fragmentation de l’exposition conduit à une fatigue auditive moindre en fin de journée. Ainsi, des pauses en zone calme permettraient de réduire l'accumulation de fatigue et diminer ainsi le risque de troubles auditifs permanents. Des actions de prévention collectives et individuelles doivent également être promues, notamment auprès des employeurs à l’égard des intermittents.

Valorisations
Un article scientifique dans une revue internationale en cours de soumission ;
deux article dans des revues française destinées aux préventeurs ;
un guide assistance ;
Un manuscrit de thèse ;
trois newsletters ;
et sept communications dans des congrès nationaux.