Recyclage des piles/batteries/accumulateurs : évaluation biologique des expositions aux métaux.

La France est l’un des plus gros opérateurs européens de recyclage de piles et accumulateurs. Toutes les étapes du recyclage (tri, démontage, broyage, traitement) génèrent des fumées ou poussières exposant les recycleurs à des métaux potentiellement toxiques. Pourtant ces expositions professionnelles n’ont pas été décrites dans la littérature à ce jour. Cette étude, inscrite dans l’activité socle Risques Chimiques, avait pour objectif principal de caractériser des expositions professionnelles aux métaux dans la filière du recyclage, par biométrologie et métrologie de l’atmosphère. Un objectif secondaire était d’identifier d’éventuels effets liés à une exposition aux métaux, par la recherche d’indicateurs d’effets précoces d’atteinte rénale et de stress oxydant dans les urines des travailleurs.
Des campagnes de prélèvements ont été organisées dans 3 entreprises. Les 86 salariés volontaires ont recueilli leurs urines en début et fin de poste durant 5 jours consécutifs. En parallèle, des prélèvements atmosphériques et sur la peau ont été réalisés. Qu’ils soient urinaires, atmosphériques, ou surfaciques, 33 métaux ont été dosés dans les échantillons, auxquels il faut rajouter le dosage d’indicateurs biologiques d’effets précoces d’atteinte rénale et de stress oxydant dans les urines. Les analyses statistiques ont permis de comparer des groupes d’expositions similaires entre eux, afin d’identifier les postes les plus exposants.

Les résultats ont mis en avant une poly-exposition aux métaux des opérateurs de traitement (thermique et chimique) et de maintenance, avec des concentrations atmosphériques et urinaires ponctuellement élevées en cadmium, cobalt et manganèse. Les salariés administratifs et les trieurs étaient les moins exposés. Les indicateurs d’effets ont peu évolué au cours des postes de travail, et n’étaient que faiblement corrélés avec certains métaux. Cette étude a mis en évidence le besoin d’améliorer les dispositifs de prévention, et notamment les équipements de protection collective. Trop d’usines font reposer leur politique de prévention essentiellement sur le port de masques de protection respiratoire. Des études complémentaires seraient nécessaires pour affiner l’interprétation des poly-expositions.

Valorisations :
Un article paru dans une revue nationale à destination des préventeurs et un poster présenté dans un congrès scientifique international. Un article est en cours de rédaction à destination d’une revue internationale à comité de lecture. Deux communications orales sont envisagées dans des congrès nationaux et internationaux, ainsi qu’un second article dans une revue internationale à comité de lecture