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Le travail émotionnel comme moyen de saisir l’expérience des atteintes à la santé et l’engagement en prévention. Un exemple dans l’aide à domicile

Communication scientifique

Notre communication vise à présenter les résultats d’une recherche récente menée dans le secteur de l’aide à domicile. Dans une mise en abime de la question du « care », nous mettons en évidence des formes de mobilisation typiques repérées chez les professionnelles de l’aide à domicile face à des situations de risques professionnels. Les exigences de la relation d’aide sont tant façonnées par l’expérience de la maladie du public bénéficiaire (souvent des personnes âgées) que de celle des professionnelles intervenantes elles-mêmes au gré de leur vulnérabilité et leur capacité à se préserver ou non, donnant lieu à diverses formes d’engagement en prévention. L’enjeu est majeur car le secteur de l’aide à domicile qui figure en tête des secteurs d’activité les plus sinistrés en France du point de vue des risques professionnels devant le BTP (bâtiment et travaux publics) (Gayet, 2016) est particulièrement touché par l’absentéisme et le turn-over. Ce secteur cumule des conditions de travail délétères avec une population fragile concentrant les inégalités sociales de genre, de classe ou d’origine ethnique. L’analyse de l’activité de prévention donne à voir néanmoins plusieurs types de pratiques et de stratégies d’engagement au travail plus ou moins favorables à la santé que l’on ne peut comprendre que par des transactions identitaires liées à l’expérience des risques, des accidents ou de la maladie. Les portraits d’intervenantes que nous avons pu établir en décrivant notamment « celles qui réussissent à se préserver », « celles qui tiennent en luttant pour la préservation de leur santé », « celles qui décrochent et partent suite à des atteintes » et « celles qui sont exclues », sont autant de reflets de dynamiques culturelles qui permettent de comprendre les parcours professionnels et les bifurcations biographiques de ces salariées fragilisées par l’âge ou l’emploi. De nombreuses intervenantes répondent au modèle de la santé sacrifiée au profit de l’emploi (Hélardot, 2008) ou quittent le milieu après avoir éprouvé les contraintes physiques et mentales du métier. A l’inverse, nous avons aussi observé des intervenantes investir dans un travail émotionnel avec les bénéficiaires et l’agence employeuse pour négocier leurs conditions de travail. Nous souhaiterions présenter ces résultats de recherche qui permettent de comprendre non seulement les inégalités de santé au travail mais aussi les changements et l’adaptation des mesures de prévention. Notre étude repose sur une enquête traitant des cultures organisationnelles de prévention dans plusieurs métiers, dont l’aide à domicile. La méthodologie a été qualitative. Elle a reposé sur une immersion de 41 jours d’ethnographie passés dans deux agences d’une grande entreprise du secteur. Nous nous appuyons sur plus de 328h d’observation et plus de 63 h d’entretiens. Cette communication s’inscrit dans le premier axe de l’appel, propre au RT19, traitant de l’expérience de la maladie et du handicap comme facteur de changement.

  • Fiche technique

    Fiche technique

    • Année de publication

      2021
    • Langue

      Français
    • Discipline(s)

      Sociologie
    • Auteur(s)

      DRAIS E., BONNET T.
    • Référence

      6/7/2021-LILLE-9ème congrès de l’Association Française de Sociologie (AFS)
Disciplines de recherche
Sociologie
Etudes Publications Communications