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Gestion de l'incertitude causale : un syndrome du bâtiment malade peut-il devenir chronique ?

Communication scientifique

Objectifs. En 2014, le chef d'un établissement de soins aux personnes âgées a alerté l’Agence régionale de santé de symptômes d'irritation chronique parmi les employés de bureau de cet établissement. Les symptômes ont commencé en 2009 pour 4 travailleurs de retour dans un bâtiment récemment réhabilité. De 2009 à 2014, la première analyse de la qualité de l'air intérieur a conduit au nettoyage et à la désinfection des centrales de traitement de l'air. De plus, aucun composé toxique n'a été identifié dans les matériaux utilisés. En 2014, sur 21 employés de bureau, 13 ont déclaré des symptômes d'irritation, et l'Agence nationale de santé publique française a été appelée à mener des enquêtes épidémiologiques.
Méthodes. En 2016, un groupe régional d'experts en alertes sanitaires en santé au travail a été impliqué ainsi que des experts en traitement de l'air, qualité de l'air intérieur, matériaux de construction et médecine du travail. Les investigations ont été structurées selon 4 étapes : clinique, épidémiologique, environnemental et psychosociologique, tous acceptés par le comité de pilotage local, à l'exception des investigations psychosociologiques.
Résultats. Sur 130 travailleurs de l'établissement, 24 répondaient à la définition de cas. Parmi eux, 18 travaillaient dans le bâtiment nouvellement réhabilité. Des cas se sont produits régulièrement dans ce bâtiment de 2009 à 2016. Les symptômes dont la fréquence augmente avec le temps humide étaient : fatigue (89 %), maux de tête (83 %) et irritations multi-sites (35 à 88 %). Des consultations médicales ont été signalées par 12 travailleurs. Des sources souterraines existaient sous le bâtiment et des infiltrations d'eau se sont produites après la pluie. Des moisissures en concentrations élevées dans l'air intérieur (> 1000 UFC / m3) ont été identifiées dans certains bureaux. Les systèmes de ventilation ont suivi la règlementation. Un désinfectant de surface a été retiré en raison de composés toxiques. Les alcanes ont disparu lorsque le revêtement de sol a été remplacé dans un bureau.
Conclusion. Cet épisode de syndrome du bâtiment malsain a eu une durée exceptionnelle. Bien que d'anciennes mesures d'assainissement aient été entreprises, l'humidité de l'environnement et les symptômes des travailleurs ont persisté. Cela suggère 2 voies possibles de chronicisation des symptômes : l'hyper-sensibilisation des travailleurs en raison de moisissures identifiées et / ou les facteurs psychosociologiques dans la propagation de la crise (malheureusement non étudiés).

  • Fiche technique

    Fiche technique

    • Année de publication

      2020
    • Langue

      Anglais
    • Discipline(s)

      Epidémiologie 
    • Auteur(s)

      BOURGKARD E., MEFFRE C., DOMINIQUE Y., CHATELOT J., VERNAY M.
    • Référence

      25/10/2021-MONTREAL-EPICOH 2021
Disciplines de recherche
Epidémiologie 
Etudes Publications Communications