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Relation entre différents profils de travail de nuit et la santé perçue chez les travailleurs français de la cohorte Constances

Communication scientifique

Introduction Selon le Code du Travail, « tout travail entre 21 heures et 6 heures est considéré comme travail de nuit (TN) » sauf dispositions particulières. Si le recours au TN doit rester exceptionnel et se justifier par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale, il concerne environ 13 % des hommes et 6 % des femmes de manière habituelle en France en 2017. Il existe une abondante littérature épidémiologique argumentant l’impact négatif à plus ou moins long terme du TN sur la santé mais il reste nécessaire de s’intéresser à des marqueurs de santé peu étudiés, par exemple, la santé perçue. L'objectif de cette étude était d’estimer l'association entre le TN avec ou sans travail posté et la santé perçue physique et mentale chez des volontaires issus de la cohorte française Constances.
Méthodes 3 groupes d’exposition au TN durant toute la carrière professionnelle ont été définis à l'inclusion : les travailleurs de nuit permanents actuels (TNP), les travailleurs postés alternants nuit et jour actuels (TNA) et les travailleurs de jour avec un passé de travail de nuit (anciens TN). Les travailleurs de jour n’ayant jamais travaillé de nuit étaient le groupe de référence. La santé perçue a été évaluée à l'aide du SF-12 (Short Form Health Survey), qui établit des scores pour chaque dimension interrogée, un score plus élevé signifiant une meilleure santé perçue. Des modèles de régression linéaire multiple ont été construits pour tester l’association entre les différentes expositions au TN et la santé perçue physique et mentale. La relation entre la durée cumulée de TN et les scores de santé perçue a été analysée à l’aide de modèles additifs généralisés (GAM).
Résultats Le score physique moyen le plus élevé était observé chez les TNA (51,9 ± 8,3) et le score mental moyen le plus élevé chez les TNP (48,2 ± 6,6). Les scores physique et mental les plus faibles étaient observés chez les anciens TN (50,4 ± 9,0) et les travailleurs de jour (47,0 ± 7,2) respectivement. Après ajustement complet, les anciens TN présentaient un score physique significativement inférieur à celui des travailleurs de jour (â[95%CI] : -0,92 [-1,54 ; -0,29], p=0,004), alors que les TNP présentaient un score mental significativement supérieur (â[95%CI] : 1,17 [0,002 ; 2,33], p=0,05). Chez les anciens travailleurs de nuit, une diminution significative du score physique de 5 à 10 ans de TN cumulé environ était observée. Concernant les travailleurs de nuit actuels ou anciens, le score mental ne semblait pas évoluer significativement en fonction de la durée cumulée de travail de nuit.
Conclusion Les anciens TN avaient une santé physique perçue plus faible contrairement aux TNP et TNA qui avaient un niveau de santé perçue physique et mentale similaire voire supérieur à celui des travailleurs de jour, suggérant l’effet connu du travailleur sain. Ainsi, les travailleurs de nuit actuels mais également les travailleurs de jour ayant un passé de travail de nuit nécessitent un suivi régulier et spécifique axé sur les composantes physiques de la santé.

Disciplines de recherche
Epidémiologie 
Etudes Publications Communications