Expositions professionnelles aux métaux chez les recycleurs de batteries en France : biométrologie et doses externes

Dans les usines de recyclage de batteries, des expositions aux métaux peuvent survenir par inhalation de poussières ou de vapeurs contaminées émanant des procédés de traitement. Ainsi, une approche double, par biométrologie et mesurages atmosphériques, apparaît pertinente pour une évaluation des expositions de ces salariés. Alors que les expositions au plomb ont été largement couvertes dans la littérature, des données d’expositions aux autres métaux font défaut. L’objectif de cette étude était de caractériser les expositions aux métaux des recycleurs de batteries en France. Un total de 86 salariés a participé, et des recueils urinaires ont été réalisés en début et fin de poste durant une semaine de travail, en parallèle de prélèvements atmosphériques. Sept métaux ont été analysés par ICP-MS dans les deux types d’échantillons : Cd, Co, Cr, Li, Mn, Ni, Pb. Les résultats ont indiqué que les recycleurs étaient principalement exposés au Cd, Co, Li, Mn et Ni. Les analyses des échantillons urinaires ont montré des expositions importantes en Cd et Co, avec des niveaux d’exposition jusqu’à 27,6 et 3,34 µg/g de créatinine, respectivement. Du Cd, Co, Li, Mn, Ni ont été détectés à des hauts niveaux dans les échantillons atmosphériques, en particulier aux abords des unités de traitement, avec des concentrations en Cd pouvant atteindre 79,4 µg/m3 malgré le port d’appareils respiratoires. Les personnels administratifs et les trieurs étaient moins exposés que les travailleurs en maintenance, traitement et démontage. Les données présentées mettent en avant le besoin d’améliorer les mesures de prévention collective et individuelle, qui se sont avérés insuffisantes dans les entreprises participantes.