Généralités sur la substance
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Nom de la substance
Indium et composés inorganiques -
Famille chimique
Métaux -
Numéro CAS
7440-74-6 -
Composé(s)
- Trioxyde de diindium (1312-43-2)
- Oxyde d'indium-étain (50926-11-9)
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Fiche(s) toxicologique(s)
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Fiche(s) Métropol
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Renseignements utiles pour le dosage Indium sanguin
Valeurs d’imprégnation en population générale adulte
Indium sérique : 0,02 µg/L (95ème percentile, FIOH, 2014) [FIOH, 2019]
Indium sanguin : 0,014 µg/L (95ème percentile) [9]
Valeurs biologiques d’interprétation établies pour les travailleurs
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VBI françaises (VLB règlementaire, VLB ANSES)
---------valeur non déterminée--------- -
VBI européennes (BLV)
--- valeur non déterminée --- -
VBI américaines de l'ACGIH (BEI)
Pour une exposition à l’indium et ses composés inorganiques, y compris l’oxyde d’indium-étain et l’oxyde d’indium : Indium sérique ou plasmatique : 1 µg/L, moment de prélèvement non critique (ACGIH, 2020) [G1]
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VBI allemandes de la DFG (BAT, EKA, BLW)
Pour une exposition à l’indium et ses composés inorganiques : Valeurs BLV et EKA : sans valeur chiffrée (DFG, 2022) [G2]
Moment du prélèvement
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Dans la journée
indifférent -
Dans la semaine
indifférent
Facteur de conversion
- 1 µmol/L = 114 µg/L
Coût du dosage
- ICP-MS : de 21,13 € à 81 €, prix moyen 51,07 €
Laboratoires effectuant ce dosage
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Laboratoires par région
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Spécificités
Renseignements utiles pour le choix d'un indice biologique d'exposition
Toxicocinétique - Métabolisme [1,2]
La principale voie d'exposition en milieu professionnel est respiratoire. L'indium semble absorbé par voie pulmonaire, mais cette absorption n'a pas été quantifiée. Elle dépend de la spéciation (ou espèce chimique), de la solubilité du composé dans le milieu biologique considéré, de la granulométrie. L'absorption par voie digestive est faible (< 2 %). L'absorption cutanée n'est pas documentée.
Dans le sérum, les ions indium sont fortement liés à la transferrine. L'indium se distribue dans les poumons (chez l'homme comme chez l'animal), le foie, la rate, les reins, les surrénales (au moins chez l'animal).
Chez 34 anciens travailleurs de la transformation d'indium (oxyde d'indium-étain) ayant cessé leur exposition depuis plus de 3 ans, une demi-vie biologique médiane de l’indium sérique de 8 ans (6 à 14 ans) a été calculée, d'autant plus longue que la concentration sérique d'indium au moment de la cessation d'activité était élevée [3].
Les composés solubles d'indium sont principalement éliminés dans les urines, parfois de façon prolongée avec des demi-vies de quelques jours à quelques années. Les composés peu solubles seraient principalement éliminés via les fèces. Une accumulation des composés d'indium à la fois faiblement solubles et solubles, notamment dans le poumon, est très probable chez l'homme.
Indicateurs biologiques d'exposition
Le dosage de l'indium sérique ou plasmatique est un indicateur intéressant pour la surveillance biologique des sujets professionnellement exposés. L'indium sérique et plasmatique sont fortement corrélés mais la corrélation avec les concentrations atmosphériques d’indium n’est pas toujours bonne. D’après certains auteurs, l’indium plasmatique serait mieux corrélé avec l’exposition cumulée qu’avec l’exposition actuelle [4]. Cet indicateur pourrait être le reflet de l’indium présent dans les poumons plutôt que de l’exposition actuelle [5]. Par ailleurs, une association a été observée entre des concentrations plasmatiques d’indium aussi basses que 1 µg/L et des effets averses pulmonaires.
Le moment de prélèvement n’est pas critique après une exposition d'environ 6 mois en raison de la longue demi-vie de l’indium dans les poumons. Des concentrations sériques ou plasmatiques élevées d’indium peuvent être mesurées des années après arrêt de l'exposition professionnelle. Chez des anciens employés, retirés de l’exposition depuis 4,9 ans en moyenne (0,2-16,8 ans), des concentrations moyennes d’indium sériques similaires à celles d’employés actuels ont été mesurées [6].
Il semble préférable de mesurer l’indium dans le plasma ou le sérum plutôt que dans le sang total en raison de la variabilité plus importante de l’indium sanguin.
La valeur BEI de l’ACGIH est établie sur la base de la relation entre les concentrations sériques ou plasmatiques d’indium et des effets adverses pulmonaires [1].
Des concentrations moyennes (écart-type) d'indium plasmatique, sérique et sanguin total respectivement de 3,5 (3,8), 3,9 (4,2) et 4,7 (5,3) µg/L sont mesurées chez 50 salariés de la production d'oxyde d'indium-étain aux Etats-Unis [7].
Chez 9 employés d'un site de transformation d'indium en Belgique (exposés au trioxyde de diindium In2O3 principalement, mais aussi à l'hydroxyde d'indium In(OH)3, à l'indium métal et au chlorure d'indium InCl3, depuis 5,7 ans en moyenne (1 mois - 12 ans), concentration atmopshérique médiane 55 µg/m3 (10 à 1030 µg/m3)), la concentration plasmatique médiane (minimum-maximum) d'indium est de 2,5 µg/L (0,3-12,6) (prélèvements en début et fin de poste, le lundi et le vendredi, ainsi qu’en début de poste le lundi suivant, après un week-end sans exposition). Il n’y a pas d’augmentation constatée durant la journée ou la semaine de travail. Au niveau individuel, la concentration plasmatique d’indium baisse après le week-end sans exposition, sans toutefois atteindre le niveau d’exposition des témoins (concentrations plasmatiques < LOQ de 0,08 µg/L chez les 20 témoins non exposés). Chez 5 anciens salariés, 3,5 à 14 ans après la dernière exposition, la concentration plasmatique médiane (minimum-maximum) d'indium est de 1,3 µg/L (< 0,08-4,4) [8].
Le dosage de l'indium urinaire, moment de prélèvement indifférent, serait également le témoin de l'exposition à long terme. Il présente une plus grande variabilité intra-individuelle que l'indium plasmatique. Aucune corrélation avec les concentrations atmosphériques d'indium n'a été montrée mais une corrélation est retrouvée entre indium urinaire et plasmatique.
Moins de données sont disponibles pour cet indicateur en milieu professionnel.
Dans l’étude belge précédemment citée, la concentration urinaire médiane (minimum-maximum) d’indium est de 1,2 µg/g de créatinine (0,2-3,5) (moments de prélèvement identiques) chez les 9 employés, de 0,3 µg/g de créatinine (< 0,05-0,7) chez les anciens employés et < 0,05 µg/L (LOQ) chez les témoins. L’ajustement sur la concentration urinaire de créatinine diminue la variabilité inter- et intra-individuelle. Comme pour l’indium plasmatique, il n’y a pas d’augmentation constatée durant la journée ou la semaine de travail [8].
Interférences - Interprétation
Les contaminations métalliques étant le principal écueil lors de l'analyse des éléments traces, il est nécessaire de prendre certaines précautions lors du prélèvement (aiguille, tubes, bouchons, antiseptiques...) et de l'acheminement (conservation, transport) au laboratoire. Pour cela, il est primordial que le médecin du travail prenne contact avec le laboratoire effectuant l'analyse (mais également avec celui qui fait le prélèvement s'il est différent) afin de se faire préciser les procédures de prélèvement et d'acheminement et les pièges à éviter. Dans tous les cas, les prélèvements doivent être réalisés en dehors des locaux de travail, au mieux après une douche et au minimum après lavage des mains pour limiter le risque de contamination, par un laboratoire participant au contrôle de qualité pour cet élément trace.
Bibliographie
- Indium and indium inorganic compounds including indium tin oxide and indium oxide. 2020. In : Documentation of the TLVs and BEIs with Worldwide occupational exposure values. Cincinnati : ACGIH ; 2020.
- Hoët P. Indium et composés. Encyclopédie médico-chirurgicale. Toxicologie-Pathologie professionnelle 16-002-I-10. Paris : Elsevier SAS ; 2010 : 3 p.
- Amata A, Chonan T, Omae K, Nodera H et al. High levels of indium exposure relate to progressive emphysematous changes: a 9-year longitudinal surveillance of indium workers. Thorax. 2015 ; 70 (11) : 1040-46.
- Cummings KJ, Virji MA, Park JY, Stanton ML et al. Respirable indium exposures, plasma indium, and respiratory health among indium-tin oxide (ITO) workers. Am J Ind Med. 2016 ; 59 (7) : 522-31.
- Iwasawa S, Nakano M, Miyauchi H, Tanaka S et al. Personal indium exposure concentration in respirable dusts and serum indium level. Ind Health. 2017 ; 55(1) : 87-90.
- Nakano M, Omae K, Tanaka A, Hirata M et al. Causal relationship between indium compound inhalation and effects on the lungs. J Occup Health. 2009 ; 51 : 513-21.
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Harvey RR, Virji MA, Edwards NT, Cummings KJ. Comparing plasma, serum and whole blood indium concentrations from workers at an indium-tin oxide (ITO) production facility. Occup Environ Med. 2016 ; 73 (12) : 864-67.
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Hoët P, De Graef E, Swennen B, Seminck T et al. Occupational exposure to indium: what does biomonitoring tell us? Toxicol Lett. 2012 ; 213 (1) : 122-28.
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Heitland P, Köster HD. Biomonitoring of 37 trace elements in blood samples from inhabitants of northern Germany by ICP-MS. J Trace Elem Med Biol. 2006 ; 20(4) : 253-62.
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Heitland P, Köster HD. Biomonitoring of 30 trace elements in urines of children and adults by ICP-MS. Clin Chim Acta. 2006 ; 365(1-2) : 310-18.
TLVs and BEIs based on the documentation of the threshold limit values for chemical substances and physical agents and biological exposure indices. 2025. Cincinnati : ACGIH ; 2023 : 279 p.
List of MAK and BAT Values. Permanent Senate Commission for the Investigation of Health Hazards of Chemical Compounds in the Work Area. Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) (https://www.dfg.de/en/about-us/statutory-bodies/senate/health-hazards).
Historique
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