Dermatoses professionnelles aux produits phytosanitaires
Article de revue
Les dermatoses professionnelles aux produits phytosanitaires sont essentiellement des dermatites de contact d'irritation, parfois sévères à type de brûlures et plus rarement des dermatites de contact allergiques. Les professions les plus exposées sont de loin les agriculteurs utilisant des phytosanitaires ou travaillant sur des cultures traitées. Les pesticides autorisés en France ayant une toxicité cutanée sont nombreux : - parmi les fongicides : le chlorothalonil, les thiophtalimides, les carbamates, dithiocarbamates et thiurames, le soufre, le sulfate de cuivre. Les fongicides arsenicaux sont actuellement en usage très restreint ; - parmi les insecticides : les organophosphorés, les pyréthrinoïdes de synthèse, la propargite, l'abamectine, la roténone, le fipronil (et l'imidaclopride), les dérivés organiques de l'étain, l'amitraze et les organochlorés ; - parmi les herbicides : les bipyridiles (paraquat...), les aminophosphates (glyphosate...), les phythormones de synthèse, l'aminotriazole, les diazines et triazines, les urées substituées, les benzonitriles et le chlorate de sodium ; - autres : les fumigants à l'origine de brûlures (chloropicrine, bromure de méthyle, dazomet et métamsodium, dichloroproprène...). Le diagnostic étiologique repose sur l'anamnèse, l'examen clinique et les tests allergologiques avec les produits professionnels en cas de suspicion d'allergie. La prévention technique doit mettre en oeuvre toutes les mesures susceptibles de réduire l'exposition. La prévention médicale nécessite, devant toute dermatose, de rechercher des signes d'intoxication systémique. Ces affections sont réparées au titre de plusieurs tableaux de maladies professionnelles dans le Régime général de la Sécurité sociale, en fonction des produits chimiques utilisés, et au titre du tableau n° 44 pour le Régime agricole.