Plausibilité biologique des relations entre l'exposition et la santé pour les mycotoxines déoxynivalénol (DON) et la fumonisine B1 (FB1) chez l'homme en utilisant les AOP

Les populations sont exposées de manière chronique aux mycotoxines déoxynivalénol (DON) et fumonisine B1 (FB1), comme l'indique leur présence généralisée dans les aliments et les expositions occasionnelles sur le lieu de travail. Cette exposition est confirmée par des études de biosurveillance humaine (HBM) sur (les métabolites de) ces mycotoxines dans des matrices biologiques. Nous avons évalué la relation exposition-santé des mycotoxines chez l'homme en faisant une revue de la littérature disponible. Étant donné que les études chez l’homme n'ont pas permis l'identification d'effets chroniques sans équivoque sur la santé lors de l'exposition au DON et au FB1, le cadre AOP (adverse outcome pathways) a été utilisé, à partir d'études in vitro et animales, pour identifier des preuves mécanistiques des effets indésirables. En plus d'un premier AOP pour DON résultant à l’effet indésirable "réduction du gain de poids corporel", nous avons développé un AOP plus élaboré pour FB1, à partir de l'événement initiateur moléculaire (MIE) "inhibition des céramides synthases" conduisant à l'effet indésirable 'anomalies du tube neural'. Les preuves mécanistiques à partir des AOP peuvent être utilisées pour étayer les résultats des études épidémiologiques et pour identifier des biomarqueurs d'effet associés aux expositions aux mycotoxines FB1 et DON. Afin d'établir à l'avenir des relations entre l'exposition humaine et la santé, des recommandations sont données pour optimiser les informations pouvant être obtenues à partir des études de biosurveillance humaine HBM.