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Le chrome urinaire est-il spécifique d’une exposition au chrome hexavalent en situation de co-exposition à d’autres composés du chrome ? Une étude de biométrologie dans le secteur du chromage électrolytique

Publication scientifique

Les procédés de chromage électrolytique sont largement utilisés dans les industries pour améliorer les propriétés de résistance des pièces métalliques manufacturées. Dans cette industrie, les travailleurs sont potentiellement exposés à la fois au chrome hexavalent (Cr(VI)) et à d'autres composés du chrome (principalement le chrome trivalent Cr(III)), en raison de l'utilisation de bains d'acide chromique. Le but de cette étude était de valider le chrome urinaire comme biomarqueur d'exposition au Cr(VI) en présence d'une exposition à d'autres composés du chrome.
Des recueils urinaires et des prélèvements atmosphériques ont été réalisés durant une semaine de travail chez 93 travailleurs de neuf entreprises de chromage électrolytique. Les concentrations de chrome ont été mesurées dans toutes les urines de chaque volontaire pendant la semaine de travail. Les concentrations atmosphériques individuelles de Cr(VI) soluble et insoluble ainsi que de Cr(III) ont été mesurées cette même semaine de travail.
La principale analyse statistique a consisté à modéliser, dans un cadre bayésien, le chrome urinaire (début de poste et fin de poste) en fonction du Cr(III) et du Cr(VI), en tenant compte du jour de la semaine et du moment de collecte des urines (avant ou après le poste de travail).
Des analyses préliminaires ont montré une augmentation du chrome urinaire de début de poste au cours de la semaine de travail. Les modèles ont montré une augmentation du chrome urinaire au cours de la journée, lié à la concentration atmosphérique de Cr(VI) spécifique au poste. Ils ont montré une augmentation du chrome urinaire au cours de la semaine, et une relation avec la moyenne hebdomadaire de Cr(VI), censée refléter l'exposition chronique. En tenant compte de l'exposition au Cr(VI), il n'y pas été mis en évidence d'un effet de l'exposition du Cr(III) sur le chrome urinaire. Une valeur limite biologique (VLB) a été dérivée de ces modèles, sur la base de la valeur limite d'exposition professionnelle française (VLEP) du Cr(VI) de 1 µg / m3. Cette VLB a été estimée entre 1,9 et 2,6 µg/g de créatinine pour un échantillon urinaire prélevé en fin de poste, en fin de semaine. Ainsi, dans un contexte d'exposition mixte au Cr(III) et au Cr(VI) dans l’industrie du chromage électrolytique, cette étude a montré que le chrome urinaire ne dépendait que des concentrations de Cr(VI) dans l'air, justifiant l'utilisation d'une BLV pour évaluer l'exposition des travailleurs. La BLV estimée était proche de la BLV française recommandée, qui est de 1,8 µg/g de créatinine, dans l'industrie de la chromage électrolytique.

  • Fiche technique

    Fiche technique

    • Année de publication

      2021
    • Langue

      Anglais
    • Discipline(s)

      Biométrologie
    • Auteur(s)

    • Référence

      Annals of Work Exposures and Health, Vol. 65, Issue 3, April 2021, pp. 332–345, https://doi.org/10.1093/annweh/wxaa107
Disciplines de recherche
Biométrologie
Etudes Publications Communications