Evaluation du champ induit à l’intérieur du corps humain exposé à un champ magnétique basses fréquences

Les opérateurs de nombreux procédés industriels (soudage, électrolyse, …) sont exposés à des champs magnétiques basses fréquences. En conséquence, leurs corps sont soumis à un champ électrique interne, dont le niveau doit être évalué et comparé à des valeurs limites définies dans le code du travail. Ce champ ne pouvant pas être mesuré in vivo, il doit être évalué au moyen de méthodes numériques reposant principalement sur des modèles d’induction électromagnétique de corps humain. Les modèles actuellement utilisés sont simplistes, ce qui peut conduire à une mauvaise estimation de ce risque.
L’objectif de cette étude est de développer de nouveaux modèles d’induction électromagnétique plus représentatifs des réponses du corps humain. Deux approches numérique et expérimentale seront conduites en parallèle. Les expériences consisteront à soumettre des mannequins en gel à des champ magnétiques basses fréquences, à reproduire les distributions de champ électrique induites dans le corps humain et à en mesurer les niveaux. L’ensemble des développements numériques seront réalisés dans un environnement logiciel de type open source afin d’une part de maitriser l’ensemble des techniques de résolution numériques mises en oeuvre et d’autre part de rendre accessible les outils développés aux préventeurs non spécialistes.
Pour rendre compte de la diversité des expositions réelles rencontrées en entreprises, différentes sources de champ, différentes morphologies et postures humaines seront considérées. Une des originalités de l’approche sera donc de se situer à une échelle intermédiaire de complexité, à mi-chemin entre un modèle très simple de corps humain (comme le disque utilisé aujourd’hui dans certaines normes) et d’autres très complexes comme des fantômes voxelisés (abordables avec des compétences fortes en calcul numérique).
Une partie des travaux de cette étude seront réalisés dans le cadre d’une thèse, elle donnera lieu à des publications scientifiques. Ils pourront être valorisés d’un point de vue méthodologique en normalisation et conduiront à un outil numérique d’aide à l’évaluation de ce risque à destination des préventeurs.