Etude des variations de la concentration potassique d'explants d'utricule exposés à des solvants

La littérature scientifique suggère que des solvants aromatiques utilisés dans l'industrie peuvent affecter l'audition et l'équilibre après une exposition chronique. Des études réalisées chez l’animal ont en effet montré que l’exposition à certains d’entre eux endommageait le récepteur auditif, la cochlée. Cependant, aucune donnée n'est disponible quant à leurs effets sur le vestibule localisé aussi dans l’oreille interne, qui présente pourtant des similitudes structurelles avec la cochlée.
Le but de cette étude était d'évaluer, par une approche in vitro, la vestibulo-toxicité de solvants aromatiques, très utilisés dans l’industrie, dont les propriétés cochléo-toxiques (toluène, éthylbenzène, styrène, p-xylène) ou non cochléo-toxiques (m- et o-xylène) avaient été préalablement démontrées chez l’animal. Pour ce faire, un modèle in vitro de culture d'explant vestibulaire de rat présentant des épithéliums sensoriel et sécréteur fonctionnels, et contenant un liquide riche en potassium (K+), a été utilisé. Les marqueurs de toxicité étaient la variation de la concentration en K+ et les dommages histologiques observés au niveau des épithéliums vestibulaires.
L’exposition au styrène à différentes concentrations (0,25 à 1mM) pendant 2 et 72h a provoqué une diminution dose-dépendante de la concentration de K+, significative à partir de 0,75mM. Les cultures vestibulaires ont été exposées aux autres solvants à la concentration de 0,75mM pendant 2 et 72h. Seuls l’o-xylène et l’éthylbenzène ont généré des baisses de K+, mais seulement après 72h de traitement. Des dommages histologiques ont été observés avec le styrène et l’o-xylène.
Les résultats de cette étude in vitro suggèrent que l’ortho-xylène, le styrène et l’éthylbenzène sont vestibulo-toxiques, que la variation de concentration du potassium est un marqueur de toxicité vestibulaire plus précoce et sensible que les dommages histologiques, et que les solvants cochléo-toxiques chez l’animal, ne sont pas nécessairement vestibulo-toxiques et vice versa.
Valorisations réalisées
- un article paru dans une revue française d'histologie,
- un article paru dans une revue scientifique internationale à comité de lecture,
- deux communications en congrès,
- un article en cours de soumission dans une revue scientifique à comité de lecture.