Utiliser des méthodes basées sur la théâtralisation pour appréhender les impacts négatifs du numérique

Du point de vue de la santé au travail, les pratiques numériques actuelles constituent un problème ardu : de nombreux effets négatifs sont régulièrement pointés du doigt et des solutions tardent à être trouvées.
Certains auteurs considèrent ainsi que l'e-mail est devenu le métronome de l'activité des cadres (Bretesché & al., 2012) : il a un impact considérable sur leurs pratiques professionnelles, qui en viennent à être assez largement organisées autour de la gestion et de la hiérarchisation continue des informations reçues par ce canal, ceci en mode « flux tendu ».
Des déterminants personnels et subjectifs, mais aussi des normes collectives et des choix organisationnels constituent le réseau étroitement imbriqué des causes qui induisent cet état de fait, à tel point que les travailleurs en arrivent à considérer qu'ils n'ont pas d'autre choix que de faire comme ils font, bien qu’ils soient de plus en plus conscients des conséquences négatives des pratiques dominantes actuelles.
Les tentatives pour réduire ces conséquences négatives ont le plus souvent peu d'impact. Notre hypothèse ici est que cette absence de succès pourrait peut-être être partiellement surmontée en mobilisant des approches qui sont assez radicalement différentes de celles traditionnellement employées.