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Prévention des risques professionnels liés à la Collaboration Homme-Robot

Communication scientifique

Présentés comme une clé de compétitivité, les robots « collaboratifs » (cobots) suscitent un grand intérêt de la part des entreprises de tous les secteurs. Au vue des caractéristiques distinctives des cobots par rapport aux robots classiques, ils sont conçus pour ouvrir la voie à la personnalisation de masse, diminuer l’encombrement au sol, augmenter l’efficacité de la production et de la qualité produit, favoriser la flexibilité et la reconfiguration des situations de travail et améliorer les conditions de travail des humains. De ce point de vue, il s’agit d’automatiser les tâches à faible valeur ajoutée répétitives et pénibles pour l’opérateur, et recentrer ce dernier sur des tâches à forte valeur ajoutée. Comme toute nouvelle technologie, l’introduction de la robotique collaborative constitue un changement au niveau de l'organisation, du travail collectif et de l'activité des opérateurs. Dans ce contexte, et en lien avec sa mission de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) a conduit une étude ergonomique afin de mieux comprendre la Collaboration Homme-Robot et d’élaborer des recommandations pour prévenir les risques liés. La Collaboration Homme-Robot (CHR) fait référence à des scénarios d’application dans lesquels un cobot et un homme partagent le même environnement de travail et collaborent pour réaliser des tâches. Trois modes de collaboration sont différenciés en fonction de la proximité de l’opérateur et du robot : Le partage d’espace : l’opérateur et le cobot travaillent indépendamment sur différentes tâches. La collaboration indirecte : l’opérateur et le cobot travaillent à tour de rôle. Chacun d’entre eux déroule des procédés de fabrication séquentiels sur la même pièce. La collaboration directe se produit lorsque l’opérateur et le cobot travaillent simultanément sur la même tâche (la même pièce au même moment). Comme n’importe quelle machine, ces cobots comportent des éléments en mouvement (bras, outils, pièce manipulée) susceptibles de blesser les opérateurs évoluant à proximité. Puisque les cobots sont conçus pour des interactions étroites avec l’homme, ils doivent répondre à des normes strictes de sécurité, telles que la limitation de puissance et d’effort (ISO-TS 15066, 2016). A ces risques peuvent s’ajouter des contraintes physiques et psychiques. Lorsqu’une CHR est introduite, qu’elle soit directe ou indirecte, l’opérateur passe d’un rôle de coopérant à un rôle de superviseur de la situation de travail. En conséquence, cela peut par exemple augmenter la charge mentale, diminuer l’expertise et l’adaptabilité. Ces points constituent des facteurs de risque psycho-sociaux. L’étude ergonomique a été réalisée auprès d’une entreprise agro-alimentaire. Les robots collaboratifs sont intégrés sur deux lignes de production. Tous les trois sont installés à des postes de conditionnement (emballage). Les opérateurs travaillant avec ces cobots ont été observés afin de réaliser une analyse d’activité. De plus, 9 entretiens ont été menés avec ces opérateurs. La CHR observée était de nature indirecte, sur les deux lignes de production. Les opérateurs travaillent avec les cobots de façon séquentielle. Ils gèrent des tâches d’approvisionnement et d’évacuation, aussi bien que des tâches de supervision. Ils ont aussi gagné en autonomie dans leur activité. Ils ont majoritairement un ressenti positif concernant le travail avec les cobots : ils ressentent moins de douleurs (aux dos, jambes et bras) et ont plus de temps pour organiser leur travail (meilleures anticipation et régulation d’incidents). Cependant, des risques de contact et de choc ont également été observés. Une analyse de risques en amont devrait être réalisée afin d’éviter les situations à risques. Cette étude devrait être complétée par d’autres, prenant en compte d’autres types de collaborations, en particulier la collaboration directe.

Disciplines de recherche
Ergonomie
Etudes Publications Communications
Psychologie du travail
Etudes Publications Communications