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Relation entre différents profils d'exposition au travail de nuit ou posté et la qualité de vie liée à la santé

Communication scientifique

Objectif : En France, environ 40 % des salariés travaillent selon des horaires atypiques. Parmi ceux-ci, le travail de nuit et le travail posté présentent un intérêt particulier en raison de leurs effets délétères sur la santé. De plus, la qualité de vie liée à la santé (QVLS), définie comme le bien-être perçu dans les domaines physique, mental et social de la santé, est un fort prédicteur des événements de santé. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'association entre le travail de nuit et le travail posté et la qualité de vie liée à la santé (QVLS) en différenciant différents profils d'exposition au travail de nuit et posté.
Méthodes : Cette étude a été menée auprès de 11 629 travailleurs inclus entre 2012 et 2013 dans la cohorte Constances et ayant rempli le questionnaire de suivi en 2014. La QVLS a été mesurée en 2014 à l'aide du questionnaire standardisé SF-12. Les variables à expliquer correspondantes consistaient en deux scores résumés: PCS pour score résumé de la composante physique et MCS pour score résumé de la composante mentale, les scores les plus élevés indiquant une meilleure QVLS. Quatre profils de travail de nuit/posté ont été définis à l'inclusion : (1) travailleurs de nuit permanents, (2) travailleurs de nuit alternants, (3) travailleurs de jour alternants (4) anciens travailleurs de nuit/posté (travailleurs de jour ayant travaillé de nuit/de nuit dans le passé). Des modèles de régression linéaire multiples ont été réalisés pour évaluer les associations entre les deux scores de QVLS et ces quatre groupes d'exposition, en comparaison avec les travailleurs de jour n'ayant jamais travaillé de nuit/posté pendant toute leur carrière (groupe de référence).
Résultats : Parmi les quatre groupes d'exposition, le score résumé physique (PCS) le plus élevé a été trouvée chez les travailleurs de nuit alternants (51,9 ± 8,3) et le score résumé mental (MCS) le plus élevé chez les travailleurs de nuit permanent (48,2 ± 6,6). Les scores PCS et MCS les plus faibles ont été observés chez les travailleurs de jour alternants (49,9 ± 9,2 et 46,6 ± 7,2, respectivement).
Le score PCS ne différait pas significativement entre les travailleurs de jour et les travailleurs de nuit permanents (â [95%CI] : -0,70 [-2,00 ; 0,60]) ou les travailleurs de nuit alternants (â [95%CI] : 0,58 [-0,58 ; 1,73]), respectivement. Les anciens travailleurs de nuit/posté (â [95%CI] : -0,92 [-1,55 ; -0,29], p=0,004) et les travailleurs de jour alternants (â [95%CI] : -1,14 [-1,61 ; -0,67], p<0,001) présentaient un score PCS statistiquement significativement plus faible que les travailleurs de jour. Seuls les travailleurs de nuit permanents présentaient un score MCS plus élevé de manière statistiquement significative (â [95%CI] : 1,16 [0,002 ; 2,33], p=0,05), par rapport aux travailleurs de jour. Aucune différence concernant le score MCS n'a été observée pour les autres groupes d'exposition.
Conclusion : Les anciens travailleurs de nuit/posté avaient une santé physique perçue plus faible, contrairement aux travailleurs de nuit permanents et alternants qui avaient des niveaux de QVLS similaires à ceux des travailleurs de jour, ce qui suggère l'effet bien connu du travailleur sain. Pourtant, non seulement les travailleurs de nuit, mais aussi les travailleurs de jour qui ont cessé le travail de nuit/posté (anciens) ont encore besoin d'un suivi régulier et spécifique axé sur les composantes physiques de la santé. D'autres horaires de travail non standard, comme les travailleurs de jour alternants, devraient également bénéficier d'un tel suivi.

Disciplines de recherche
Epidémiologie 
Etudes Publications Communications