Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. INRS
  3. Activités de recherche
  4. Evaluer le potentiel sensibilisant des produits chimiques : apport de l'étude des mécanismes intracellulaires dans un modèle in vitro. (rubrique sélectionnée)

Evaluer le potentiel sensibilisant des produits chimiques : apport de l'étude des mécanismes intracellulaires dans un modèle in vitro.

Communication scientifique

Objectifs: De nombreux produits chimiques utilisés dans l'industrie peuvent provoquer des allergies professionnelles. La réglementation européenne sur la classification, l'étiquetage et l'emballage classe ces agents sensibilisants dans deux catégories de risques : les sensibilisants cutanés et respiratoires. Des stratégies préventives appropriées ne peuvent être développées que si le potentiel sensibilisant des substances industrielles est correctement évalué. Notre équipe de l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) a développé un test in vitro de cellules dendritiques dérivées de la moelle osseuse (BMDC) pour prédire le pouvoir sensibilisant de nombreux produits chimiques sur la base de la modification d’expression des marqueurs membranaires. Cependant, le test actuel ne permet pas de faire la distinction entre les sensibilisants cutanés et les sensibilisants respiratoires. Des voies de signalisation intracellulaires spécifiques, telles que celles impliquant les MAPK, semblent être activées dans les DC selon la catégorie du sensibilisant. Le but de la présente étude était d'analyser de nouveaux marqueurs, tels que ceux impliqués dans les voies de signalisation spécifiques aux sensibilisants, dans les BMDC pour améliorer l'identification des sensibilisants cutanés ou respiratoires.
Matériels et méthodes: Les BMDC ont été exposées au dinitrofluorobenzène (DNFB, un sensibilisant cutané), à l'hexachloroplatinate d'ammonium (HCP, un sensibilisant respiratoire) et au sodium dodécyle sulfate (SDS, un irritant non sensibilisant). Après diverses durées d’exposition au produit, les cellules ont été fixées, perméabilisées et marquées avec un anticorps anti-CD11c - pour identifier les DC - et plusieurs anticorps dirigés contre les MAPK phosphorylées (p38, ERK ou JNK). Les profils de marquage ont été analysés par une méthode de cytométrie en flux.
Résultats: La phosphorylation de p38 augmente dans les BMDC exposées aux deux sensibilisants. Cependant, la cinétique de cette activation varie selon la catégorie du sensibilisant. Ainsi, le DNFB induit une activation maximale de p38 après une exposition de 15 minutes, tandis que l'activation après une exposition au HCP est la plus forte après 4 h d’exposition. Aucune activation de la voie MAPK est observée dans les BMDC exposées au SDS irritant non sensibilisant.
Conclusion: Ces premiers résultats identifient la cinétique d'activation de p38 comme un indicateur potentiellement spécifique de la catégorie du sensibilisant. Bien que ces résultats devront être confirmés avec d'autres sensibilisants, l'étude des mécanismes intracellulaires dans les cellules dendritiques peut révéler de nouveaux marqueurs pour discriminer les sensibilisants cutanés des sensibilisants respiratoires dans le test BMDC.

Disciplines de recherche
Toxicologie expérimentale
Etudes Publications Communications