Batterie lithium-ion de capacité intermédiaire : comment prévenir le risque incendie ?

Les batteries lithium-ion d’énergie intermédiaire (entre 100 Wh et 1 kWh) sont de plus en plus présentes sur les lieux de travail. Utilisées pour alimenter des équipements électroportatifs (marteau piqueur, débroussailleur, tronçonneuse, etc.), des équipements de manutention ou encore des équipements de petite mobilité comme des vélos ou des trottinettes, ces batteries présentent des risques d’incendie qui sont encore mal connus des entreprises.

Afin de les aider à mettre en place des actions de prévention adaptées, l’INRS publie la fiche pratique de sécurité  : Batteries lithium-ion des équipements sur les lieux de travail. Prévention du risque incendie (ED 160).

Un risque important en cas de défaillance

La défaillance des batteries, appelée emballement thermique, peut conduire de manière rapide à un feu violent. Les effets peuvent atteindre plusieurs mètres autour de la batterie, avec des risques de propagation significatifs.

« Ces batteries présentent des énergies supérieures à celles des batteries équipant des ordinateurs, téléphones et autres petits appareils portables, amenant de fait des conséquences plus importantes en cas d’emballement thermique », précise Pierre-Nicolas Mauger, expert d’assistance conseil à l’INRS. « De plus, elles sont généralement amovibles et peuvent ainsi être chargées dans des endroits divers qui ne sont pas toujours appropriés, ce qui augmente le risque. » 

La fiche pratique de sécurité publiée par l’INRS présente dans sa première partie les spécificités de ces batteries vis-à-vis du risque d’incendie et rappelle les notions essentielles à connaître. Elle donne ensuite des conseils pour charger et entreposer les batteries d’énergie intermédiaire en sécurité afin de limiter la survenue et les conséquences d’un emballement thermique. 

Des mesures de prévention spécifiques

« Compte tenu de la nature du phénomène et des risques pour les salariés, la première intervention en cas d’incendie, notamment à l’aide d’un extincteur, n’est pas recommandée », indique Pierre-Nicolas Mauger. « La stratégie de mise en sécurité proposée repose sur l’isolement du risque et l’évacuation des locaux. Elle permet également de faciliter l’intervention des secours. »

Parmi les principales préconisations, le local ou l’armoire de charge ou d’entreposage doivent notamment être dédiés, résistants au feu, ventilés et équipés d’un système de surveillance ou de détection permettant de rapidement donner l’alarme. Ils doivent de plus être conçus pour permettre l’évacuation de la très grande quantité de gaz toxiques et inflammables générés dans un temps court pendant l’emballement thermique. L’installation électrique doit également être conforme aux normes en vigueur, avec des circuits dédiés correctement dimensionnés, et équipée d’un dispositif permettant une coupure d’urgence des circuits.

En complément, il est nécessaire de prévoir les mesures organisationnelles. Il s’agit notamment de sensibiliser les salariés aux risques, d’établir des consignes de sécurité et de former à l’utilisation de la zone de charge. 

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