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Peroxyde d'hydrogène et solutions aqueuses

Fiche toxicologique n° 123

Sommaire de la fiche

Édition : Janvier 2022

Recommandations

Des mesures de sécurité rigoureuses sont nécessaires lors du stockage et de la manipulation du peroxyde d’hydro­gène ou de ses solutions aqueuses particulièrement dans le cas de solutions concentrées.

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • N’utiliser que des réservoirs équipés d’évents munis de filtre pour le dégagement de l’oxygène pouvant être libéré par la décomposition du peroxyde d’hydrogène et éviter les entrées d’impuretés.
  • Inspecter régulièrement les stockages afin de noter tout signe anormal : corrosion, déformation d’un réservoir, élévation de température.
  • Prévoir, à proximité et à l’extérieur, un poste d’eau à débit élevé et des équipements de protection, notam­ment des appareils de protection respiratoire isolants autonomes pour des interventions d’urgence.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs, brouillards. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [20].
  • Réduire le nombre de personnes exposées au peroxyde d’hydrogène et ses solutions aqueuses.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de peroxyde d’hydrogène.
  • Evaluer régulièrement l’exposition des salariés au peroxyde d’hydrogène présent dans l’air (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air).
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du peroxyde d’hydrogène sans prendre les précautions d’usage [21].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels.

Les EPI ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [22]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [23, 24].

  • Appareils de protection respiratoire : si un appareil filtrant peut être utilisé lors de la manipulation de la substance, vous devez vous adresser à votre fournisseur habituel d’appareils de protection respiratoire et l'interroger sur le filtre qu'il recommande pour la protection contre le peroxyde d'hydrogène [25].
  • Gants : Les matériaux préconisés pour un contact prolongé (pour les solutions de peroxyde d'hydrogène de 30% à 70% en poids) sont en caoutchouc  naturel, nitrile, butyle, néoprène [26, 27].
  • Vêtements de protection : Quand leur utilisation est nécessaire (en complément du vêtement de travail), leur choix dépend de l’état physique de la substance. Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [28].
  • Lunettes de sécurité : La rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [29].

 

Stockage

  • Stocker les solutions aqueuses de peroxyde d’hydrogène dans des locaux frais et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Stocker les solutions aqueuses de peroxyde d’hydrogène dans des containers en acier inoxydable ou en aluminium soigneusement décapés et passivés. Certaines matières plastiques telles que le poly­éthylène sont compatibles et peuvent être utilisées pour des récipients de moindre contenance à condition que la concentration en peroxyde d’hydrogène ne dépasse pas 60 %. Le polytétrafluoroéthylène (PTFE) sera utilisé pour des accessoires (joints...). Le verre borosilicaté teinté est également. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer les solutions aqueuses de peroxyde d’hydrogène, des produits combustibles ou inflammables. Si possible, la stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne rejeter les déchets de peroxyde d’hydrogène à l’égout ou en milieu naturel qu’après neutralisation ou forte dilution à l’eau.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de liquide, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte (sable, diatomite, liant d'acides, liant universel). Laver à grande eau la surface ayant été souillée [30].
  • Si le déversement est important, aérer la zone et évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entrainés et munis d’un équipement de protection approprié. Supprimer toute source d’inflammation potentielle.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité.
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

Les précautions et les recommandations s’avèrent diffé­rentes selon la concentration du produit et son mode d’utilisation. La manipulation de préparations officinales classiques (titre inférieur ou égal à 10 volumes) destinées aux soins des malades est peu dangereuse. Les préparations contenant 6 % ou plus de peroxyde d’hy­drogène (titre supérieur ou égal à 20 volumes) présentent par contre des caractères corrosifs dont l’intensité croit avec la concentration et avec le temps de contact avec la peau et les muqueuses.

  • Eviter d'affecter à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée les sujets atteints de dermatoses chroniques évolutives ou présentant des signes évolutifs de bronchopneumopathie chronique obstructive avérée.
  • Lors des visites initiale et périodiques :
    • Examen clinique : rechercher particulièrement des atteintes cutanées, oculaires et pulmonaires.
    • Examens complémentaires : l'examen clinique initial peut être complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) qui serviront d'examen de référence. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires (EFR) seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.
  • Autres : Déconseiller le port de lentilles de contact souples hydrophiles lors de travaux pouvant potentiellement exposer à des vapeurs ou aérosols de cette substance.

 

Conduites à tenir en cas d’urgence :

  • En cas d’ingestion, appeler rapidement un centre antipoison. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, pas tenter de provoquer des vomissements. En cas de symptômes, consulter un médecin.
  • En cas d’inhalation, appeler rapidement un centre antipoison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin.
     
  • En cas de projection oculaire :
    • Pour les préparations contenant 6 % ou plus de peroxyde d’hydrogène (titre supérieur ou égal à 20 volumes) : appeler immédiatement un SAMU. Rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Dans tous les cas consulter un ophtalmologiste, et le cas échéant signaler le port de lentilles.
    • Pour les autres préparations : Rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Si une irritation oculaire apparait consulter un ophtalmologiste.

 

  • En cas de projection cutanée : 
    • Pour les préparations contenant 6 % ou plus de peroxyde d’hydrogène (titre supérieur ou égal à 20 volumes) : appeler immédiatement un SAMU. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Dans tous les cas consulter un médecin.
    • Pour les autres préparations : Retirer les vêtements souillés et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparait ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
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