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Acétonitrile

Fiche toxicologique n° 104

Sommaire de la fiche

Édition : Novembre 2017

Recommandations

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker l’acétonitrile dans des locaux frais et bien ventilés, de préférence à l’extérieur, à l’abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d’ignition (flammes, étincelles...) et à l’écart des produits oxydants.
  • Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Interdire de fumer.
  • Le matériel électrique sera conforme à la réglementation en vigueur, notamment par rapport au risque d’explosion et aux atmosphères potentiellement explosives [24].
  • Prendre toutes dispositions pour éviter l’accumulation d’électricité statique.
  • Fermer hermétiquement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Prévoir, à proximité des locaux, des combinaisons et des appareils de protection respiratoire autonomes isolants pour intervention d’urgence.
Manipulation
  • Instruire le personnel des dangers présentés par le produit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident.
  • Éviter l’inhalation de vapeurs. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A lors de la manipulation de la substance. Pour les interventions d’urgence, le port d’un appareil respiratoire isolant autonome est nécessaire.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l’atmosphère en acétonitrile (cf. § propriétés chimiques).
  • Éviter le contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables [par exemple en caoutchouc butyle ; certaines matières telles que le caoutchouc naturel, le polychloroprène, le caoutchouc nitrile, sont à éviter [22, 23]] et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas utiliser d’air ou d’oxygène comprimé pour effectuer le transvasement ou la circulation du produit.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’acétonitrile sans prendre les précautions d’usage [25].
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l’avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, terre). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d’ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l’acétonitrile.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

  • Eviter d’exposer à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée les sujets atteints d'affections cutanées ou respiratoires chroniques.
  • Lors des visites initiales et périodiques:
    • Examen clinique : Lors des examens périodiques, rechercher particulièrement des signes d’irritation cutanée ou oculaire, ou des signes d’atteinte neurologique (sensation d’ébriété, vertiges, …).
    • Examens complémentaires : La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentaires seront déterminées par le médecin du travail en fonction des données de l’examen clinique et de l’appréciation de l’importance de l’exposition.

 

Plan d’intervention

L’exposition aiguë à l'acétonitrile peut rapidement conduire à une intoxication grave (d’autant plus que le délai d’apparition des symptômes est bref) qui doit être considérée comme une urgence médicale absolue. Dans ce contexte, afin d’assurer l’efficacité de la prise en charge de la victime, un protocole précis d’organisation des secours en cas d’accident doit être établi de façon anticipée, par écrit, par le médecin du travail en collaboration avec les responsables de l'en­treprise, le CHSCT, les secouristes et les orga­nismes extérieurs de secours d'urgence. Ce protocole doit notamment comporter les précautions à prendre pour éviter les accidents en chaine (intoxications des premiers intervenants), les coordonnées des personnes et organismes à contacter en ur­gence, les modalités des premiers soins à donner aux victimes (matériel de 1er secours nécessaire et modalités d’utilisation des produits).

L’information et la formation régulière du personnel aux gestes de première urgence à appliquer lors de ce type d’accidents doit-être organisée. La présence de secouristes formés, entraînés et périodiquement recyclés doit également être prévue dans les ateliers où sont effectués des travaux dangereux.

Le matériel de secours nécessaire doit être placé à proximité des ateliers, en dehors des zones à risque, et doit être vérifié et entretenu régulièrement. Il comprend notamment des appareils de protection individuelle pour les secouristes, des douches pour la décontamination cutanée et oculaire, du matériel de venti­lation assistée et surtout d’oxygénothérapie avec masque, ainsi qu’une trousse d’urgence dont le contenu et l’utilisation seront précisés par le médecin du travail. La mise à disposition éventuelle d’antidotes sur place sera décidée par le médecin du travail en collaboration avec les organismes extérieurs de secours d'urgence. En cas d’accident, la décision d’administration des antidotes et des traitements associés (oxygénothérapie notamment) ne sera prise qu’après avis médical, sur la base de la symptomatologie et/ou de la forte présomption d’intoxication et selon l'éloignement des services d'urgence.

 

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané, appeler rapidement un centre anti poison. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Si une irritation apparaît, si la contamination est étendue ou prolongée ou si la décontamination a été trop tardive, consulter rapidement un médecin.
  • En cas de projection oculaire, rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées. En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Consulter un ophtalmologiste et le cas échéant signaler le port de lentilles
  • En cas d'inhalation, appeler rapidement un centre anti poison. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation, en évitant de pratiquer la ventilation assistée au bouche à bouche. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). En cas de symptômes, consulter rapidement un médecin
  • En cas d'ingestion, appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, pas tenter de provoquer des vomissements. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation , en évitant de pratiquer la ventilation assistée au bouche à bouche.  
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