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2,2'-Iminodiéthanol

Fiche toxicologique n° 147

Sommaire de la fiche

Édition : 2005

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [11, 14, 16]

    Le métabolisme a été peu étudié, la substance serait incorporée dans des phospholipides atypiques de l'organisme.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [5, 11-17]

    Le 2-2'-iminodiéthanol provoque des troubles digestifs et neurologiques en cas d'ingestion. L'inhalation peut provoquer un œdème pulmonaire. Il est modérément irritant pour la peau mais sévèrement pour l'œil.

    La DL50 par voie orale chez le rat est comprise entre 700 et 3 500 mg/kg. Elle est de 3 300 mg/kg chez la souris et de 2 000 mg/kg chez le cobaye.

    Aux doses létales, les animaux présentent des symptômes neurologiques (excitation puis somnolence, ataxie, spas­mes musculaires, difficultés respiratoires, coma) et une atteinte digestive (irritation intense du tractus gastro­intestinal) ; celle-ci est liée, en grande partie, à l’alcalinité du produit. Les examens biologiques et histologiques montrent, par ailleurs, des atteintes hépatiques et rénales, dès 800 mg/kg, marquées par une élévation du taux plas­matique des enzymes hépatiques, des anomalies du cyto­plasme et des mitochondries hépatocytaires et une nécrose tubulaire rénale.

    Les essais d’inhalation n’ont pas permis de déterminer la CL50 du produit. Des difficultés respiratoires apparaissent chez des rats exposés à une concentration atmosphérique de 200 ppm. L’exposition à 1400 ppm provoque l’appari­tion d’œdèmes pulmonaires et la mort de quelques ani­maux après moins de 2 h d’exposition. En revanche, tous les animaux survivent après 8 h d’exposition à une atmosphère saturée en 2,2’-iminodiéthanol (à 20 °C).

    La DL50 par voie percutanée chez le lapin est élevée: 13 000 mg/kg (sous pansement occlusif maintenu 24 h). L’irritation locale est modérée.

    L’instillation du produit pur dans l’œil du lapin provoque une irritation très sévère de la conjonctive et de la cornée, intermédiaire entre celle qu’entraîne le 2-aminoéthanol - la plus grave - et celle du 2,2’,2”-nitrilotriéthanol. L’irrita­tion est encore sévère avec une solution aqueuse à 40%, elle est modérée dans le cas d’une solution à 15%.

    Toxicité subchronique, chronique [5, 11, 12, 14, 16]

    L'ingestion répétée est à l'origine d'une altération de l'état général et d'atteintes hépatique et rénale.

    Deux études ont été réalisées chez le rat avec administra­tion du produit dans la nourriture, l’une pendant 4 semai­nes, l’autre pendant 3 mois.

    En 28 jours, la dose quotidienne de 180 mg/kg provoque une augmentation du poids relatif du foie; celle de 720 mg/kg entraîne un retard de croissance chez tous les animaux et la mort d’un animal sur dix.

    En 90 jours, la dose quotidienne de 20 mg/kg n’entraîne aucune atteinte clinique, biologique ou histologique; à 90 mg/kg/jour, on observe une augmentation du poids relatif du foie et des reins; à 170 mg/kg/jour, des modifications anatomo-pathologiques apparaissent et quelques animaux meurent. La toxicité chronique du 2,2’- iminodiéthanol est donc nettement supérieure à celle du 2-aminoéthanol (dose maximale sans effet sur 90 jours: 320 mg/kg/jour).

    Administré dans l’eau de boisson à la concentration de 0,4% pendant 7 semaines, le produit provoque des lésions hépatiques et rénales et une anémie normochrome sans réticulocytose et sans atteinte de la moelle osseuse.

    Une autre étude par voie orale (gavage gastrique), 90 jours, a été effectuée chez le rat aux doses de 0, 25, 50, 100, 200 et 400 mg/kg/j et chez la souris aux doses de 0, 50, 100, 200, 400 et 800 mg/kg/j. Les doses de 100, 200 et 400 mg/kg chez le rat ont provoqué la mort de quelques- uns des animaux. Il n’a pas été noté de mortalité chez la souris. Des anomalies rénales (minéralisation, cytoméga- lie, augmentation de l’activité mitotique) sont observées aux plus fortes doses dans les 2 espèces animales.

    Une exposition de 7 h/j, 5 j/semaine, pendant 13 semai­nes, à une concentration atmosphérique de 6 ppm entraîne chez le rat un retard de croissance, une augmen­tation du poids relatif du foie et des poumons et la mort de quelques animaux. Après 216 h d’exposition à 25 ppm, on observe une augmentation du poids du foie et une élé­vation des transaminases plasmatiques.

    L’application sur la peau de rats et de souris d’une solution à 5% dans l’éthanol pendant 16 jours provoque une inflammation locale et des lésions prolifératives cutanées, avec hyperkératose et acanthose épidermique. Une atteinte tubulaire rénale est observée avec des doses de 1000 et 2 000 mg/kg.

    Effets génotoxiques [11, 18]

    Le 2,2’-iminodiéthanol n'est pas mutagène in vitro et in vivo.

    Les essais de mutagénèse in vitro sur plusieurs souches de Salmonella typhimurium et Escherichia coli, avec ou sans activation métabolique, se sont tous révélés négatifs. Le 2,2’-iminodiéthanol n’induit, in vitro, ni aberrations chromosomiques, ni échanges de chromatides sœurs, ni transformation dans les cellules ovariennes de hamsters chinois, dans les cellules hépatiques de rat en culture ou dans les cellules d’embryon de hamster. Il n’exerce pas d’ac­tivité mutagène sur les cellules de lymphomes de souris.

    Effets cancérogènes

    Il n'existe pas de donnée concernant l'effet cancérogène de la substance.

    Certaines expérimentations animales ayant démontré le caractère cancérogène de préparations complexes conte­nant du 2,2’-iminodiéthanol (préparations phytosanitai­res ou cosmétiques, huiles de coupe...), le produit a été un moment suspecté de cancérogénicité. Il apparaît aujour­d’hui que le véritable responsable est la N-nitrosodiéthanolamine formée à partir du 2,2’-iminodiéthanol, en présence d’agents nitrosants [11, 19]. Il n’existe pas actuellement de données amenant à attribuer au 2,2’-iminodiéthanol pur, une action cancérogène. Il n’existe pas non plus d’expérimentation démontrant que la transfor­mation en nitrosamine cancérogène se réalise dans l’organisme.

    Effets sur la reproduction

    On ne dispose pas de donnée sur d'éventuels effets sur la fonction de reproduction.

  • Toxicité sur l’Homme

    Seuls des effets d'irritation des voies respiratoires et des yeux sont décrits. Une dermatose eczématiforme est observée en cas de contact cutané répété sans que le mécanisme puisse être déterminé. On ne dispose pas de donnée sur d'éventuels effets cancérogènes ou sur la fonction de reproduction.

    Toxicité aiguë [12, 16]

    Malgré l’utilisation assez large du 2,2’-iminodiéthanol en milieu industriel, aucune intoxication aiguë humaine par voie respiratoire n’a été rapportée dans la littérature.

    Les vapeurs sont irritantes pour les voies aériennes supé­rieures et pour les yeux.

    Le 2,2’-iminodiéthanol liquide et ses solutions sont irri­tants pour les yeux (risques de lésions sévères) et pour la peau (érythème avec une solution à 10%, brûlures plus profondes avec les solutions plus concentrées),

    Toxicité chronique [12, 16, 17]

    Des dermatoses eczématiformes peuvent survenir à la suite de contacts prolongés ou répétés avec des solutions de 2,2’-iminodiéthanol.

    Une action sensibilisante, cutanée et respiratoire du pro­duit a été évoquée, mais elle ne peut être considérée comme bien établie.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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