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Dioxyde de manganèse

Fiche toxicologique n° 52

Sommaire de la fiche

Édition : 2015

Recommandations

En raison de la nocivité du dioxyde de manganèse pour l'homme, des mesures strictes de prévention et de protec­tion s'imposent lors de son utilisation.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le produit à l'écart des substances facilement oxydables, dans des récipients soigneusement fermés et étiquetés. Reproduire l'étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
  • Le sol et les murs des locaux de stockage et des ateliers où est manipulé le produit seront lisses, faciles à nettoyer. Ces locaux seront maintenus en parfait état de propreté par des nettoyages quotidiens (aspiration mécanique, puis lavage).
Manipulation
  • Informer le personnel des risques présentés par le dioxyde de manganèse, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
  • Éviter l'inhalation de poussières ou de fumées. On choi­sira de préférence les procédés de travail par voie humide. Toute opération industrielle qui s'y prête sera effectuée en appareil clos. Si cela est techniquement impossible, pré­voir une aspiration aux postes de travail pour capter les émissions à leur source.
  • Séparer les postes et locaux où s'effectuent des opéra­tions pouvant donner lieu à une émission de poussières ou de fumées. Des appareils de protection respiratoire adaptés pour certains travaux de courte durée, à carac­tère exceptionnel, ou pour des interventions d'urgence, doivent être prévus.
  • Contrôler la teneur de l'atmosphère en manganèse fré­quemment et régulièrement (voir le chapitre 'Méthode de détection et de détermination dans l'air'). Seront contrôlées également les surfaces sur lesquelles le produit est susceptible de se déposer.
  • Éviter le contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des vêtements de protection individuelle adaptés : combinaison avec ser­rage au cou, aux poignets et aux chevilles, bottes, coiffe, gants et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et lavés quotidiennement sur place après dépoussiérage par aspiration mécanique.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : lavage des mains et du visage avant les repas, passage à la douche et changement de vêtements après le travail. À cet effet, chaque ouvrier devra disposer de deux armoires vestiaires séparées pour éviter toute contamination des vêtements de ville par les vêtements de travail.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du dioxyde de manganèse sans prendre les précautions d'usage[36].
  • En cas de souillure sur le sol, récupérer le produit immé­diatement par aspiration mécanique et laver à grande eau la surface souillée.
  • Les rejets de manganèse à l'égout et dans l'atmosphère doivent être limités.
  • Conserver les déchets dans des récipients clos, spécia­lement prévus à cet effet. Éliminer les déchets dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • À l'embauchage, l'examen clinique recherchera plus particulièrement l'existence de troubles respiratoires chroniques ainsi que d'anomalies neurologiques extrapy­ramidales ou d'antécédents psychiatriques.
  • Au cours des examens périodiques, qui devraient se dérouler tous les 6 mois en cas d'exposition habituelle, l'interrogatoire recherchera l'apparition de troubles sub­jectifs (nervosité, irritabilité, perte de mémoire...), tra­duisant les premiers signes de l'atteinte neurologique et d'une atteinte respiratoire (toux, dyspnée). Il sera effec­tué un examen neurologique soigneux, à la recherche de signes extrapyramidaux et un examen pulmonaire.
  • Il appartiendra au médecin du travail de juger de l'op­portunité d'effectuer des examens complémentaires en fonction, notamment, des résultats de l'examen clinique et de l'importance de l'exposition. Certains examens s'avèrent intéressants, en complément de la surveillance clinique, comme, par exemple, les tests psychomoteurs (notamment pour objectiver un tremblement), les explo­rations fonctionnelles respiratoires (au minimum courbe débit-volume) et la numération-formule sanguine.
  • Surveillance biologique [26] : le dosage du manganèse sanguin serait le paramètre à privilégier pour la surveillance biologique de salariés exposés. Lors d'une exposition au manganèse et composés inorga­niques (dont le dioxyde de manganèse), la Commission allemande (DFG) a fixé une BAT (Biologische Arbeitsstoff­-Toleranzwerte) pour le manganèse sanguin total en fin de poste après plusieurs postes (sans valeur définie). Des taux sanguins de manganèse non nuls sont retrou­vés dans la population générale non professionnellement exposée ; une valeur de référence dans la population en âge de travailler non professionnellement exposée (ou valeur BAR) a été établie par la DFG pour le manganèse sanguin total à 15 µg/L en fin de poste après plusieurs postes.

    Pour les dosages de manganèse, on se méfiera d'une contamination du prélèvement et dans l'interprétation des résultats, on tiendra compte des variabilités indivi­duelles.

  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin, du centre antipoison régional ou de ser­vices de secours d'urgence médicalisés.
  • En cas de contact cutané important, les vêtements souillés doivent être retirés et la peau lavée à grande eau pendant quinze minutes. Les vêtements ne seront réutili­sés qu'après décontamination.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau, paupières bien écartées, pendant 10 à 15 minutes. Une consultation ophtalmologique sera indispensable s'il apparaît une douleur, une rougeur ocu­laire ou une gêne visuelle.
  • En cas d'inhalation massive, évacuer le sujet de la zone polluée, après avoir pris toutes les précautions néces­saires pour les intervenants. Si la victime est incons­ciente, la placer en position latérale de sécurité ; en cas d'arrêt respiratoire, commencer les manœuvres d'assis­tance respiratoire ; même si l'état initial est satisfaisant, un transfert en milieu hospitalier s'impose, si nécessaire par ambulance médicalisée, où il pourra être pratiqué au minimum une radiographie pulmonaire ; une surveillance pulmonaire, neurologique, cardio-vasculaire et hépatorénale peut s'avérer nécessaire.
  • En cas d'ingestion, si le sujet est parfaitement conscient, tenter de provoquer des vomissements et prévenir un médecin.
  • En cas d'intoxication chronique, aux premiers stades de l'atteinte neurologique, les sujets peuvent bénéficier d'un traitement chélateur par I'EDTA ou le DTPA, celui-ci ne sera effectué qu'en milieu hospitalier spécialisé[16].
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