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Phosphite de tris(nonylphényle)

Fiche toxicologique n° 275

Sommaire de la fiche

Édition : 2009

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Il n’y a pas d’étude spécifique de toxicocinétique menée avec le phosphite de tris(nonylphényle) (TNPP).

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë

    La toxicité aiguë du phosphite de tris(nonylphényle) est faible; c'est un irritant modéré pour la peau et faible pour les yeux, mais un sensibilisant cutané.

    La toxicité aiguë du TNPP est faible ; la DL50 est égale à 19 500 mg/kg par voie orale chez le rat et > 2000 mg/kg par voie cutanée chez le rat et le lapin.

    De très fortes doses orales (> 11 000 mg/kg), administrées par gavage chez le rat, provoquent prostration et inconti­nence urinaire; l’autopsie révèle des lésions de la muqueuse gastrique et/ou du duodénum ainsi que des poumons hémorragiques. Par voie cutanée, une dose de 2000 mg/kg pendant 24 heures n’induit, chez le rat ou le lapin, ni toxicité systémique ni érythème ou œdème au site de dépôt.

    Irritation

    Le TNPP pur est un irritant faible à modéré pour la peau du lapin selon les conditions expérimentales : une exposition de 4 heures sur peau intacte en semi-occlusion induit une très faible irritation, réversible en 24 heures, alors qu’un dépôt sur peau intacte ou abrasée sous occlusion pendant 24 heures provoque une irritation plus sévère (érythème et œdème, réversibles en 7 jours pour la peau intacte, et nécrose). Instillé dans l’œil du lapin, il n’est que faiblement irritant (rougeur et chémosis) avec une réversibilité en 24 à 48 heures.

    Sensibilisation

    Chez le cobaye, les résultats des tests sont contra­dictoires : positifs dans le test de maximisation (60 % des animaux à 24 heures) et négatifs dans le test de Buehler. Une classification comme sensibilisant cutané a été pro­posée par l’Union europénne.

    Toxicité subchronique, chronique

    La toxicité chronique du phosphite de tris(nonylphényle) est limitée aux fortes doses ; l'organe cible, pour le rat mâle, est le rein (inflammation avec foyers de minérali­sation).

    La toxicité du TNPP, en exposition répétée par voie orale (dans la nourriture), est limitée chez le rat :

    • une exposition de 90 jours à 0,2-1-5 % (soit 200-1000-­5000 mg/kg/j) dans la nourriture n’est toxique qu’à la forte dose ; elle induit une létalité due à une pathologie pulmonaire non liée au traitement, une baisse de prise de nourriture et de poids, ainsi que des modifications inflam­matoires des reins (pyélonéphrite aiguë et chronique avec foyers de calcification). La NOAEL est de 1000 mg/kg/j ;
    • une exposition de 2 ans (trois générations) à 1000-­3300-10 000 ppm (soit 50-167-500 mg/kg/j) provoque, à la forte dose uniquement, un léger retard de croissance pour les mâles des trois générations et une légère aug­mentation de poids du foie chez les femelles de la 1re. La NOAEL est de 167 mg/kg/j ;
    • une exposition lors d’un test de reproduction (50-200­-1000 mg/kg/j, 7 j/sem, 2 semaines avant l’accouplement et 2 semaines pendant l’accouplement, puis les femelles F0 pendant la gestation et la lactation et les petits de la génération F1 du sevrage à l’âge de 85 jours) provoque à la plus forte dose une létalité chez les femelles F0 au 22e jour de gestation due à une dystocie (anomalies de la dilata­tion du col pouvant apparaître au cours d’une mise bas dyshormonale). Chez les mâles F0 et F1, elle induit une modification du comportement (fouissement accru) liée probablement à un effet neurotoxique (qui n’a pas été confirmé par un test sur le poulet), une tendance à la baisse de poids et de prise de nourriture, une augmenta­tion du poids des reins liée à une minéralisation de la jonc­tion corticomédullaire rénale, réversible après 15 jours de récupération. Cette minéralisation est commune chez le rat femelle naïf, mais pas chez le mâle, et serait dans ce cas liée au traitement ; elle a été également observée lors d’expositions au nonylphénol. La NOAEL est de 200 mg/kg/j.

    Chez le chien, une exposition à 1000-3300-10 000 ppm pendant 2 ans n’a pas d’effet sur la croissance, le compor­tement ou l’apparence ; les réactions neurologiques sont normales. Seules apparaissent une inflammation du pel­vis rénal chez un mâle et une hyperplasie de la thyroïde légère à modérée chez deux femelles. La NOAEL est de 3300 ppm.

    Effets génotoxiques

    Le phosphite de tris(nonylphényle) n'est pas génotoxique in vitro.

    Les tests de mutagenèse, réalisés in vitro avec ou sans activateurs métaboliques (mutation bactérienne sur Sal­monella typhimurium TA98, TA100, TA1535 et TA1537 et Escherichia coli WP2 urvA - mutation cellulaire sur cellules de lymphome de souris L5178Y/TK+/- et cellules de hams­ter V79 - aberrations chromosomiques sur cellules ova­riennes de hamster chinois), n’ont pas révélé d’effet génotoxique du TNPP.

    Il n’y a pas de résultat disponible in vivo.

    Effets cancérogènes

    Le phosphite de tris(nonylphényle) n'induit pas d'augmen­tation du taux de tumeurs chez le rat et le chien.

    Il n’y a pas d’étude de cancérogenèse disponible; cepen­dant, une étude à long terme par voie orale chez le rat et le chien (1000-3300-10 000 ppm de TNPP dans la nourri­ture pendant 2 ans) n’a pas montré d’augmentation du taux de tumeurs due à l’exposition.

    Effets sur la reproduction

    Le phosphite de tris(nonylphényle) n'est pas toxique pour la reproduction du rat jusqu'à une dose orale de 200 mg/kg/j.

    Les effets observés au-delà de 200 mg/kg/j pourraient être liés à l'hydrolyse en nonylphénol, classé toxique pour la reproduction (Repr. 2 ; H361fd).

    Fertilité

    Chez le rat, une étude sur trois générations (1000-3300-­10000 ppm dans la nourriture, soit 50-167-500 mg/kg/j), n’a pas montré d’effet du TNPP sur les paramètres de la reproduction. Un retard de croissance est noté chez les mâles F2 et F3 et les femelles F3 à la forte dose, en relation avec une diminution de la prise de nourriture. Basée sur un effet toxique possible, mise en évidence à la plus forte dose par la baisse du nombre de petits par portée dans les générations F1 et F2 et par une légère baisse des index de viabilité et de fertilité en F2, la NOAEL pour la reproduc­tion est de 167 mg/kg/j.

    Une autre étude chez le rat (50-200-1000 mg/kg/j, gavage, 7 j/sem, 2 semaines avant l’accouplement et 2 semaines pendant l’accouplement, puis pour les femelles F0 pendant la gestation et la lactation et pour les petits de la génération F1 du sevrage à l’âge de 85 jours) n’a pas montré d’effet du TNPP sur les index de fertilité (nombre de sites d’implantation, pertes post-implantatoires, nombre de petits vivants à la naissance). À la forte dose, 30 % des femelles de la génération F0 meurent de dystocie (cf. § Toxicité chronique) au 22e jour de gestation ; le poids des ovaires est significativement diminué dans cette génération, mais pas dans la suivante. Il y a une toxi­cité pour les petits F1 à la forte dose (baisse de la taille des portées), mais aucun effet sur la reproduction en dehors d’une baisse de poids des épididymes. La modification de poids des organes génitaux pourrait être liée à un effet de type œstrogénomimétique de la substance elle-même ou de ses métabolites; ce mode d’action a par ailleurs été signalé pour le nonylphénol. La NOAEL pour la toxicité maternelle et fœtale est de 200 mg/kg/j.

    Développement

    L’exposition du rat pendant trois générations n’a révélé aucun effet sur le développement. La NOAEL pour la tératogenèse est ≥ 1000 mg/kg/jour.

  • Toxicité sur l’Homme

    Il n’existe aucune donnée publiée chez l'homme.

    Toxicité aiguë

    Il n’existe aucune donnée publiée.

    Toxicité chronique

    Il n’existe aucune donnée publiée.

    Effets génotoxiques

    Il n’existe aucune donnée publiée.

    Effets cancérogènes

    Il n’existe aucune donnée publiée.

    Effets sur la reproduction

    Il n’existe aucune donnée publiée.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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