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N-Méthylformamide

Fiche toxicologique n° 244

Sommaire de la fiche

Édition : Mise à jour 2010

Recommandations

En raison de la toxicité du N-méthylformamide, des mesures très sévères de protection collective, ou à défaut individuelle, s'imposent lors de la manipulation de cette substance. Chaque fois que l'usage et le procédé le per­mettent, il est recommandé d'utiliser un autre produit moins dangereux, après une étude comparative approfon­die des risques encourus.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le N-méthylformamide dans des locaux frais et bien ventilés, à l'abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d'ignition (flammes, étincelles...) et à l'écart des produits oxydants forts.
    Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et for­mera cuvette de rétention, afin qu'en cas de déversement accidentel le liquide ne puisse se répandre au-dehors.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l'étiquetage en cas de fraction­nement des emballages.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le N-méthylformamide. En outre :

  • Instruire le personnel des dangers présentés par le N-méthylformamide, des moyens de prévention et des précautions élémentaires d'hygiène individuelle à respec­ter. Une information spécifique devra être organisée en liaison avec le médecin du travail pour les femmes en âge de procréer.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d'une journée.
  • Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer en appa­reil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains tra­vaux de courte durée ; leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d'un filtre de type A. Pour des interventions d'ur­gence, le port d'un appareil respiratoire autonome isolant est nécessaire.
  • Contrôler régulièrement la teneur de l'atmosphère en N-méthylformamide.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail, gants imperméables (par exemple en caoutchouc butyle ou en polychloroprène [3]) et lunettes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
  • Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers. Obser­ver une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, lavage soigneux des mains après manipulation et changement de vêtements après le tra­vail, rangement séparé des vêtements de ville et des vête­ments de travail. L'employeur assurera l'entretien et le lavage fréquent des vêtements de travail qui devront res­ter dans l'entreprise.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du N-méthylformamide sans prendre les précautions d'usage [15].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le N-méthylformamide.
  • En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l'avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, terre). Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d'ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection approprié.
  • Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions auto­risées par la réglementation (incinération contrôlée, par exemple).

Au point de vue médical

  • Éviter d'affecter à des postes comportant un risque d'exposition importante et répétée au N-méthylformamide les sujets atteints d'affections cutanées ou d'affec­tions hépatiques chroniques.
  • La visite d'embauchage comportera un interrogatoire et un examen clinique soigneux dont les données pour­ront être complétées par un bilan hépatique.
  • La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d'effectuer des examens complémentaires (notamment le bilan hépatique) seront déterminées par le médecin du travail en fonction de l'importance de l'ex­position.
  • Les femmes enceintes et les femmes allaitantes ne peuvent être affectées ou maintenues à des postes de travail les exposant à du N-méthylformamide, au vu de la réglemen­tation.
  • Le médecin du travail avertira les femmes en âge de procréer du danger du N-méthylformamide pour la repro­duction, leur rappellera l'importance du respect des mesures de prévention et les informera de la nécessité de l'avertir dès le début de leur grossesse.
  • En cas de contact cutané, laver la peau à grande eau, immédiatement et pendant 15 minutes au moins ; retirer en même temps les vêtements souillés ou suspectés de l'être, qui ne seront réutilisés qu'après avoir été déconta­minés. Consulter un médecin s'il apparaît des lésions cutanées ou si la contamination est étendue ou prolon­gée.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant 15 minutes au moins, paupières bien écartées. S'il apparaît une douleur, une rougeur et un œdème locaux ou une gêne visuelle, consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d'ingestion du produit pur, si la victime est par­faitement consciente, on pourra tenter de la faire vomir.
  • En cas d'inhalation massive, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les intervenants.
  • Dans ces deux derniers cas, si elle est inconsciente, maintenir la victime au repos et en position latérale de sécurité. Mettre en œuvre, s'il y a lieu, une assistance respiratoire et transférer dès que possible en milieu hospi­talier à l'aide des organismes de secours d'urgence.
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