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Benzidine

Fiche toxicologique n° 87

Sommaire de la fiche

Édition : 2007

Recommandations

En raison du pouvoir cancérogène de la benzidine, il faut, chaque fois que l’usage ou le procédé le permettent, la remplacer par un produit moins nocif.

Si une telle substitution est impossible, des mesures extrêmement sévères de prévention et de protection s’im­posent lors de la fabrication, du stockage ou de la mani­pulation de la benzidine. Tout contact avec le produit doit être rigoureusement évité, que ce soit par voie respira­toire, cutanée ou orale.

Au point de vue technique

Stockage
  • Les zones exposées à la benzidine seront délimitées et balisées, et leur accès limité aux personnes dont la fonc­tion l’exige.
  • Pour les petites quantités utilisées en laboratoire, stocker la benzidine à l’abri de la lumière et de la chaleur et à l’écart des produits oxydants, dans des récipients bien fermés et correctement étiquetés. Effectuer toutes les opérations dans une sorbonne spécifique efficacement ventilée ou une boîte à gants.
Manipulation
  • Le personnel recevra une formation portant sur les risques auxquels il est exposé, ainsi que sur les moyens mis en œuvre pour les éviter. Il connaîtra les procédures spéciales à suivre en cas d’urgence et fera des exercices d’entraînement.
  • La production et l’utilisation de la benzidine en tant que produit intermédiaire devront impérativement avoir lieu dans un seul circuit fermé ; la substance ne pourra être prélevée que dans la mesure nécessaire au contrôle du processus ou à l’entretien du système.
  • Dans ce type d’opération, on devra s’assurer périodi­quement du parfait état de fonctionnement des installa­tions (notamment de leur étanchéité) et des dispositifs de sécurité. En cas d’ouverture occasionnelle indispensable, des dispositions particulières (aspiration, ventilation...) seront prises pour éviter la dispersion de la benzidine dans les locaux de travail.
  • Procéder fréquemment et régulièrement à des contrôles de l’atmosphère en benzidine ; le contrôle sera permanent dans les zones particulièrement dangereuses.
  • Des équipements de protection individuelle adaptés aux risques seront mis à la disposition du personnel : appareils de protection respiratoire, gants, lunettes de sécurité, combinaisons. Les travailleurs seront familiari­sés avec le port de ces équipements qui seront convena­blement entretenus par un personnel spécialisé.
  • Les équipements de protection contaminés devront être remplacés et conservés dans des récipients spéciale­ment prévus à cet effet jusqu’à leur destruction.
  • Prévoir des douches de sécurité et des fontaines oculaires dans les locaux où le personnel est susceptible d’être exposé à la benzidine.
  • Ne pas fumer, boire et manger dans les locaux de travail.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : passage à la douche, changement de vêtements chaque jour après le travail. Deux armoires-vestiaires seront mises à la disposition de chaque travailleur pour éviter toute possibilité de souillure des vêtements de ville par les vêtements de travail ; elles seront situées de part et d’autre de la salle de douches.
  • Nettoyer et décontaminer immédiatement les surfaces souillées selon une procédure spéciale, préalablement testée et validée [20].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de la benzidine sans prendre les précautions d’usage [21].
  • Ne jamais rejeter la benzidine dans l’atmosphère ou dans les égouts.
  • Récupérer tous les déchets et les conserver dans des récipients clos spécialement prévus à cet effet. Les éli­miner dans les conditions autorisées par la réglementa­tion (traitement dans l’entreprise ou dans un centre spécialisé).

Au point de vue médical

  • Avant l'embauchage, rechercher des antécédents fami­liaux et personnels pouvant accroître une susceptibilité particulière vis-à-vis du risque urologique, ainsi que des atteintes cutanées, hématologiques ou hépatiques chro­niques. L'examen clinique sera complété par un examen cytologique urinaire, une recherche d'hématurie microscopique, une numération formule sanguine et, éventuel­lement, des tests hépatiques (ASAT et ALAT). Seront écartés du risque les sujets atteints de bilharziose urinaire, ceux ayant reçu une irradiation pelvienne ou une chimiothérapie anticancéreuse.
  • Les mêmes examens biologiques que ceux demandés lors de l'embauchage seront renouvelés tous les six mois, et éventuellement complétés, compte tenu de leurs résul­tats et à l'initiative du médecin, par d'autres investiga­tions.
  • Il est souhaitable de procéder régulièrement, en tant qu'indicateur biologique d'exposition, à la recherche de dérivés aminés libres urinaires.
  • La surveillance médicale sera maintenue pendant une durée de vingt ans pour tout salarié ayant été exposé au moins trois ans, ayant changé d'entreprise ou d'établissement, ou encore ayant cessé son activité professionnelle, et devrait comporter sur le plan biologique un examen cytologique régulier des urines.
  • En cas de contact cutané, laver immédiatement à grande eau. Retirer les vêtements souillés. S'il s'agit d'un contact prolongé et que des symptômes apparaissent, consulter un médecin.
  • En cas de projections oculaires, laver immédiatement à grande eau pendant quinze minutes. Consulter un ophtal­mologiste.
  • En cas d'inhalation importante, retirer la victime de la zone polluée et la maintenir au repos. Si elle ne respire pas, entreprendre une ventilation assistée avec oxygénothéraphie si besoin. Transférer en milieu hospitalier.
  • En cas d'ingestion, tenter de faire vomir si le sujet est parfaitement conscient puis administrer du charbon médical activé. Diriger la victime dans un centre hospita­lier où pourront être effectués un lavage gastrique, une recherche et un traitement de la méthémoglobinémie
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