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1, 2, 3, 4-Tétrahydronaphtalène

Fiche toxicologique n° 112

Sommaire de la fiche

Édition : 2005

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Le tétrahydronaphtalène est absorbé par inhalation, inges­tion et contact cutané. Il est rapidement métabolisé et éli­miné essentiellement sous forme conjuguée dans les urines.

    Chez l'animal
    Métabolisme

    Chez l’homme comme chez l’animal, le tétrahydronaphtalène est métabolisé, dans le foie, par oxydation enzyma­tique sur le cycle aliphatique selon la figure 1.

    Schéma métabolique

    Excrétion

    Le 1-tétralol (1,2,3,4-tétrahydro-1-naphtalénol) et le 2- tétralol (1,2,3,4-tétrahydro-2-naphtalénol), ainsi que leurs conjugués, ont été identifiés comme métabolites urinai­res principaux chez l’homme ; ils seraient responsables de la coloration brun-vert de l’urine.

    Le tétrahydronaphtalène et ses métabolites sont rapide­ment éliminés dans l’urine: il n’y a pas d’accumulation même après exposition répétée. Après administration de 14C-tétrahydronaphtalène à des lapins, 87-90 % des molé­cules radiomarquées sont éliminées dans l’urine en 48 heures; les fèces contiennent 0,6-1,8 % de la dose, aucune radioactivité n’a été mesurée dans l’air expiré et des quantités négligeables restent dans la carcasse.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [5, 7, 10]

    Les études chez l’animal indiquent une faible toxicité aiguë avec des DL 50 de 2 860 mg/kg par voie orale chez le rat et 16 710 mg/kg par voie cutanée chez le lapin. L’effet principal est une irritation de la peau, des yeux et des muqueuses; le tétrahydronaphtalène n’est pas sensibili­sant pour le cobaye dans le test de maximisation.

    Toxicité subchronique, chronique [5, 7, 10, 11]

    L’exposition répétée au tétrahydronaphtalène provoque, à forte dose, une dépression du système nerveux central, des lésions hépatiques et rénales partiellement associées à la formation d’une cataracte et une modification de l’apparence de l’urine et du sang.

    Les effets d’une exposition répétée sont variables selon l’espèce animale :

    • chez le rat mâle (0,5 ml/kg tous les 2 jours par inocula­tion intra-gastrique ou 120 ppm par inhalation, pendant 13 semaines), l’organe cible est le rein (formation de gout­telettes hyalines dans les cellules épithéliales des tubes contournés proximaux et dégénérescence cellulaire) ; l’in­halation provoque aussi des effets hématologiques (aug­mentation du nombre de globules rouges nucléés, des réticulocytes et des plaquettes à la forte concentration) et une irritation du système respiratoire;
    • chez la souris (inhalation 7,5-120 ppm, 13 semaines), l’effet principal est hématologique (semblable au rat); il est accompagné d’une irritation nasale objectivée par une métaplasie de l’épithélium olfactif (> 60 ppm) et une dégénérescence de l’épithélium respiratoire;
    • chez le cobaye, quelle que soit la voie d’exposition, on observe une dépression du système nerveux central, une anémie et une leucopénie légères, une atrophie centrolobulaire toxique du foie et une néphrose nécrotique avec oli­gurie, albuminurie, hématurie et présence de cylindres urinaires. L’exposition par inhalation (1,48 mg/l, 8 h/j, 17 à 22 jours) provoque une bronchopneumonie, par voie orale (1 000 mg/kg/j, 22 à 35 j) des diarrhées intenses et une gas­trite ulcéreuse, et par voie cutanée un eczéma squameux.

    Le tétrahydronaphtalène induit la formation d’une cata­racte, par inhalation chez le cobaye et par voie orale chez le lapin, mais pas chez le rat (20 000 ppm dans la nourri­ture, 2 mois). L’effet cataractogène serait lié à un métabo­lite du tétrahydronaphtalène, le 2-tétralol, peu présent chez le rat (4 % dans l’urine contre 25 % chez le lapin).

    Effets génotoxiques [5, 11, 12]

    In vitro, le tétrahydronaphtalène, avec et sans activation métabolique, donne des résultats négatifs dans le test d’Ames et positifs sur cellules de lymphome de souris.

    In vivo, il n’induit pas la formation de micronoyaux dans le sang périphérique de la souris mâle ou femelle (inhalation 7,5-120 ppm, 24 h).

    Effets cancérogènes [11]

    Un test de cancérogenèse à long terme est en cours au National Toxicology Program sur rats et souris exposés par inhalation (0-30-60-120 ppm).

  • Toxicité sur l’Homme

    Après ingestion ou inhalation de fortes concentrations, le tétrahydronaphtalène provoque des troubles digestif et neurologique ; une atteinte hépatique est possible. Il est irritant pour la peau et les muqueuses oculaire et respiratoire. On ne dispose pas de donnée sur les effets à termes de cette substance.

    Toxicité aiguë [5, 7, 9, 13]

    Plusieurs cas d’intoxications domestique et/ou profes­sionnelle lors d’expositions à des vapeurs de vernis ou des cires contenant du tétrahydronaphtalène ont été décrits; les symptômes associent céphalées, malaises, nausées, vomissements et coloration gris-vert des urines. Le rôle possible des autres expositions ne peut pas être claire­ment apprécié.

    Une ingestion volontaire d’une préparation (250 ml) contenant 30 % de tétrahydronaphtalène a été responsa­ble de nausées, vomissements, d’une coloration gris-vert des urines, d’une élévation de la bilirubine, des phospha­tases alcalines, des transaminases et de la créatinine et d’une protéinurie. Ces anomalies furent réversibles après deux semaines.

    Le produit est irritant pour la peau lors de contacts répé­tés. L’inhalation de vapeurs peut entraîner des irritations des muqueuses nasales, oculaires et respiratoires.

    Quatre semaines après le contact avec du tétrahydro­naphtalène utilisé pour le graissage de moules (exposition 2 fois 30 min/jour), une dermatite allergique et/ou irrita­tive des doigts est apparue chez un salarié de l’industrie du caoutchouc, malgré le port de gants; cette dermatite, réversible après arrêt de l’exposition, a récidivé à la reprise du travail. Des patchs tests réalisés avec le tétrahydro­naphtalène à différentes concentrations (25, 10, et 2,5 % dans l’huile d’olive) étaient positifs après 48 heures (1 sujet contrôle sur 10 a eu une réaction positive avec le tétrahydronaphtalène à 25 et 10 % à 3 jours). La nature de l’effet (irritant et/ou sensibilisant) du tétrahydronaphta­lène dans cette réaction reste discutée [13].

    Toxicité chronique [7]

    Aucune étude épidémiologique sur les effets de l’exposi­tion répétée au tétrahydronaphtalène n’est disponible; quelques rapports de cas font état d’atteintes neurolo­giques (céphalées, malaise) associées à des nausées, diar­rhées et asthénie chez des sujets professionnellement exposés.

    Effets cancérogènes

    Aucune donnée n’a été rapportée concernant le risque de cancers chez l’homme.

    Effets sur la reproduction

    Aucune donnée n’a été rapportée concernant des effets sur la reproduction chez l’homme.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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