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Deltaméthrine

Fiche toxicologique n° 193

Sommaire de la fiche

Édition : 2007

Recommandations

En raison de la toxicité élevée de la deltaméthrine (toxique par inhalation et par ingestion, dangereux pour l’environnement), des mesures rigoureuses de prévention s’imposent.

La deltaméthrine est le plus souvent délivrée sous forme de préparations commerciales ; les recommandations de stockage et d’utilisation devront prendre en compte leur composition et leur forme physique.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker la deltaméthrine dans des locaux frais, bien ventilés, à l’abri de toute source d’ignition ou de chaleur (flammes, étincelles, rayons solaires...) et à l’écart des pro­duits oxydants. Le sol de ces locaux sera incombustible, imperméable et sera réalisé de façon à permettre le lavage et l’évacuation contrôlée des eaux de nettoyage.
  • Conserver de préférence le produit dans son emballage d’origine soigneusement fermé et correctement étiqueté. Si le transvasement ne peut être évité, il est impératif de reproduire l’étiquette sur le nouvel emballage.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux ateliers où est manipulée la deltamé­thrine. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par la sub­stance, des précautions à observer et des mesures à pren­dre en cas d’accident.
  • Entreposer dans les locaux de travail des quantités ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Ne pas boire ou manger sur les lieux de travail.
  • Éviter l’inhalation de vapeurs ou d’aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s’y prête (fabrication de la deltaméthrine et préparation des insec­ticides). Prévoir une aspiration des émissions à leur source ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir éga­lement des appareils de protection respiratoire ; leur choix dépend des conditions de travail; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type P3 lors la manipulation de la deltaméthrine seule. Pour des inter­ventions d’urgence, le port d’un appareil respiratoire auto­nome isolant est nécessaire.
  • Procéder périodiquement à des contrôles de l’atmos­phère.
  • Éviter tout contact avec le produit. Mettre à la disposi­tion du personnel des vêtements de protection, des gants (par exemple des gants en caoutchouc nitrile non jetables lors la manipulation de deltaméthrine seule) et des lunet­tes de sécurité. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés après usage.
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire stricte : lavage soigneux des mains et du visage à l’eau et au savon après manipulation, passage à la douche et changement de vêtements après le travail, rangement séparé des vêtements de travail qui seront régulièrement lavés et entretenus.
  • L’application des préparations insecticides doit être faite en respectant scrupuleusement les doses d’emploi et les précautions indiquées par le fabricant (protection des applicateurs, protection des consommateurs et de l’envi­ronnement).
  • Lors de l’application des préparations insecticides par pulvérisation, le port d’un équipement de protection indi­viduelle approprié est nécessaire : vêtement de travail, gants, bottes, lunettes, appareil de protection respiratoire (APR) ; le choix de l’APR dépend des conditions de travail ; si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A2P3.
  • Ne pas traiter par forte chaleur ou contre le vent et ne jamais procéder par vent violent [17].
  • Les appareils servant à l’application des insecticides seront vidés et nettoyés sur les lieux de travail.
  • Ne pas procéder à des travaux sur et dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de la deltamé­thrine sans prendre les précautions d’usage [18].
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les effluents pollués par la deltaméthrine.
  • En cas de déversement accidentel, récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte puis laver à grande eau la surface ayant été souillée. Si le déver­sement est important, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entraînés munis d’un équi­pement de protection approprié.
  • Conserver les déchets, y compris les emballages vides et les eaux de nettoyage du matériel, dans des récipients spécialement prévus à cet effet. Éliminer les déchets dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • Éviter d’affecter à des postes comportant un risque d’exposition importante et répétée les sujets atteints d’af­fections cutanées chroniques ou d’atteintes neurolo­giques périphériques.
  • La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d’effectuer des examens complémentai­res seront déterminées par le médecin du travail en fonc­tion de l’importance de l’exposition. Lors des examens systématiques, rechercher plus particulièrement l’exis­tence de paresthésies et de signes d’atteintes cutanées ou respiratoires.
  • Lors d’accidents aigus, demander dans tous les cas l’avis d’un médecin ou du centre antipoison.
  • En cas de contact cutané, laver immédiatement et abondamment avec de l’eau et du savon pendant 15 minutes. Retirer les vêtements souillés et ne les réutiliser qu’après décontamination. Si des lésions cutanées appa­raissent ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l’eau pendant 10 à 15 minutes. S’il appa­raît une douleur, une rougeur et/ou un œdème locaux ou une gêne visuelle, consulter un ophtalmologiste.
  • En cas d’inhalation massive de vapeurs ou d’aérosols, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires. Mettre en œuvre s’il y a lieu des manœuvres de réanimation et transférer le patient en milieu hospitalier.
  • En cas d’ingestion, ne pas faire boire et ne pas tenter de provoquer des vomissements ; faire transférer rapide­ment, si possible par ambulance médicalisée, en milieu hospitalier.
  • Si la victime est inconsciente, la placer en position laté­rale de sécurité ; en cas d’arrêt respiratoire, commencer les manœuvres de respiration assistée. Une surveillance médicale et un traitement symptomatique en milieu hospitalier peuvent s’avérer nécessaires.
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