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Métasilicate de disodium

Fiche toxicologique n° 259

Sommaire de la fiche

Édition : 2006

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [1, 4, 12]

    Le 31Si]-métasilicate de disodium est rapidement absorbé par voie digestive et excrété dans l’urine.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale [1, 4, 12]
    Toxicité aiguë

    Le métasilicate de disodium est fortement corrosif ; des réactions de déshydratation cellulaire et tissulaire et de saponification des lipides peuvent survenir. Il s’agit également d’un allergène faible.

    La DL 50 orale chez le rat d’une solution aqueuse à 10 % est de 1280 mg/kg (elle va de 847 mg/kg chez le mâle à 1350 mg/kg chez la femelle); chez la souris, elle est de 770 mg/kg chez la femelle à 820 mg/kg chez le mâle.

    Les animaux présentent des hémorragies de l’estomac et du duodénum et une érosion de l’intestin grêle. Le chien et le porc, exposés par voie orale, montrent des lésions du tractus digestif supérieur (nécrose ulcérative aiguë de la paroi épithéliale), des poumons (œdème) et des reins (nécrose des tubes rénaux proximaux) à des doses supérieures ou égales à 250 mg/kg. Ces effets sont indé­pendants de l’âge de l’animal et dus à l’alcalinité de la substance.

    Les détergents contenant du métasilicate de disodium et d’autres matériaux alcalins sont des irritants forts pour la peau, les yeux et le tractus respiratoire. Le métasilicate de disodium, en solution à 50 %, est corrosif sur la peau du lapin ; en poudre anhydre, il est non irritant car le lapin ne transpire pas et donc ne libère pas d’alcalinité. Chez la souris, une irritation cutanée apparaît à des concentra­tions supérieures ou égales à 6 %. Du fait de sa corrosivité, de fortes concentrations n’ont pas été testées sur l’œil de lapin; on estime que des concentrations supérieures ou égales à 10 % sont corrosives pour l’œil. L’inhalation de poussières de métasilicate de disodium peut déclencher une irritation du tractus respiratoire et des lésions corrosi­ves de la muqueuse olfactive [13].

    Le métasilicate de disodium, appliqué sur la peau de la souris à la concentration de 6 %, provoque une irritation importante et une réponse d’hypersensibilité positive dans le test MEST (gonflement de l’oreille). Une faible aug­mentation de la prolifération cellulaire, sans atteindre la signification statistique, est observée dans le test LLNA (prolifération cellulaire des ganglions lymphatiques auri­culaires) ainsi qu’une augmentation des populations de lymphocytes B ganglionnaires. En fonction de ces résul­tats, les auteurs évaluent le métasilicate de disodium comme un allergène faible [14].

    Toxicité subchronique, chronique [1, 4, 12]

    L'exposition prolongée par voie orale entraine une atteinte cutanée, muqueuse et potentiellement rénale.

    Des expositions prolongées par voie orale conduisent à des modifications inflammatoires et ulcératives de la bou­che et des muqueuses ainsi que des dermites. Polydipsie, polyurie et lésions des tubes rénaux sont observées chez le chien (2 400 mg/kg/j dans la nourriture pendant 4 sem.) mais pas chez le rat.

    La NOAEL est égale à 792 mg/kg/j chez le rat exposé pen­dant deux ans dans l’eau de boisson.

    Effets génotoxiques

    Les tests in vitro et in vivo sont négatifs.

    Le métasilicate de disodium n’est pas mutagène dans le test d’Ames (+/- activateurs métaboliques) et n’induit ni lésion, ni réparation de l’ADN chez B. subtilis [1].

    In vivo, il ne provoque pas d’aberrations chromosomiques dans la moelle osseuse de souris (740-1340 mg/kg, voie orale) [15].

    Effets cancérogènes [1, 12]

    Aucun effet n’est observé par voie orale ou par inhalation.

    Le métasilicate de disodium est un agent corrosif et, en tant que tel, il a un potentiel d’induction de cancer à cel­lules squameuses de l’œsophage. Toutefois, le rat exposé pendant deux ans dans l’eau de boisson (≥ 792 mg/kg/j) ne présente pas d’augmentation de tumeurs.

    L’exposition par inhalation aux poussières de silice cristal­line insoluble est irritante pour le tractus respiratoire supérieur et provoque le développement d’une silicose; cette pathologie n’est pas observée avec le métasilicate de disodium qui, du fait de sa solubilité, est éliminé rapide­ment et complètement de l’organisme.

    Effets sur la reproduction

    Le métasilicate de disodium entraîne une baisse de la fertilité.  

    L’exposition du rat à du métasilicate de disodium (790 et 1580 ppm dans l’eau de boisson, du sevrage à la fin de la reproduction) diminue le nombre de descendants de 80 % et le nombre de petits survivant au sevrage de 24 % [1].

    Il n’y a pas d’effet sur le développement chez la souris (gavage, 12,5-50-200 mg/kg du 1er au 18e jour de gesta­tion) [15].

  • Toxicité sur l’Homme [1, 2, 13, 16]

    On ne dispose pas d’évaluation des effets toxiques chez l’homme. Les risques principaux sont une irritation (+/- allergie) cutanée et des lésions oculaires par contact.

    Les effets observés s’expliquent par le caractère alcalin de la substance.

    Il n’existe pas d’évaluation des effets toxiques (aigus ou chroniques) chez l’homme.

    L’inhalation de poussières de dérivés solubles de la silice s’avère irritante pour les voies respiratoires supérieures. Il n’est pas rapporté de cas de silicose après exposition à ces dérivés.

    Du fait de son alcalinité, les contacts cutanés provoquent une forte irritation ; de même des lésions oculaires sévères sont prévisibles. Un cas de dermatose complexe chez un homme exposé de façon chronique au silicate de sodium a été décrit. Il s’agit d’une lésion eczématiforme survenue sur une peau irritée associée à un urticaire avec réaction cutanée immédiate au métasilicate de disodium lors d’un test ouvert; l’association d’un mécanisme irritatif et aller­gique peut expliquer ces lésions.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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