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2-Nitropropane

Fiche toxicologique n° 199

Sommaire de la fiche

Édition : Février 2023

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Les métabolites principaux sont l’acé­tone, l’acide nitreux et l’eau oxygénée. Des dérivés N-nitrosés pourraient être engendrés au cours des transformations.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité expérimentale

    La toxicité aiguë du 2-nitropropane comprend surtout des troubles pulmonaires, neurologiques (fonction de l’espèce testée), hématologiques et hépatiques à doses élevées. La toxicité chronique (rat, lapin) comprend une atteinte hépatique qui peut conduire à la formation de tumeurs. Tous les tests de mutagénicité réalisés (sauf test d’Ames) sont négatifs. Une étude menée chez la rate rapporte des effets reprotoxiques (mortalité fœtale, retard de développement) sans effet tératogène.

    Toxicité aiguë [11-13]

    Chez le lapin et le rat, la plus faible dose létale orale est d’environ 500 mg/kg.

    Le 2-nitropropane a surtout été étudié par inhalation : chez le rat, la CL50 est de 400 ppm (1460 mg/m3) pour une exposition de 6 heures et de 3712 ppm (13 550 mg/m3) pour une exposition de 1 heure.

    Les signes observés sont dyspnée, cya­nose, torpeur et coma parfois convulsif. La rapidité d’apparition et la gravité des signes dépendent beaucoup de l’espèce animale testée. Le chat, très sensible, présente en plus des signes indiqués une hypersialorrhée, un larmoiement et des vomissements.

    Les examens biologiques mettent en évidence une élévation de la méthémo­globinémie, la présence de corps de Heinz et une diminution du taux de prothrombine, ceci essentiellement chez le chat et le lapin.

    Lors des examens anatomiques, on constate un œdème pulmonaire, des lésions tissulaires multiples, une des­truction des cellules nerveuses et une atteinte hépatique à partir de 2353 ppm (8500 mg/m3).

    Les essais de tolérance cutanée mon­trent que le 2-nitropropane n’est pas irritant et que, par ailleurs, il pénètre peu par cette voie.

    Toxicité subchronique, chronique [14-16]

    Toxicité chronique et cancérogénèse

    Plusieurs expérimentations à moyen et long terme, réalisées chez le rat et le lapin, donnent des résultats concor­dants :

    • chez le lapin, absence d’effet toxique après inhalation de 99 à 755 mg/m3, 7 heures par jour, pendant 24 semaines ;
    • chez le rat, la dose sans effet se situe à 99 mg/m3.

    Les doses plus élevées provoquent une atteinte hépatique qui se traduit par une élévation des aminotransférases et des lésions histologiques (nécrose, dégéné­rescence, nodules intrahépatiques).

    Les atteintes hépatiques sont impor­tantes pour les doses de 755 mg/m3 et peuvent conduire à la formation de tumeurs hépatiques. Ces lésions cancé­reuses sont interprétées comme un dérèglement du phénomène de régéné­ration des cellules hépatiques.

    Effets génotoxiques [17]

    Le potentiel mutagène du 2-nitropropane a été testé par de nombreuses méthodes (recherche d’anomalie de réparation de l’ADN, mise en évidence de mutations ponctuelles ou d’anoma­lies de structure des chromosomes). Tous les tests sont négatifs sauf le test d’Ames (avec et sans activation métabolique) sur deux souches (TA 98, TA 100).

    Effets sur la reproduction [18]

    L’ingestion intrapéritonéale de 170 mg/kg de 2-nitropropane à des rates durant les 15 premiers jours de la gestation provoque une augmentation significative de la mortalité fœtale ainsi qu’un retard de développement. Aucun effet térato­gène n’est constaté.

  • Toxicité sur l’Homme

    La toxicité aiguë comprend des signes d’abord digestifs puis neurologiques et enfin, une atteinte hépatique. L’exposition répétée entraîne essentiellement des troubles neurologiques et digestifs. Une irritation cutanée et muqueuse est possible. Les données observées ne mettent pas en évidence d’augmentation du risque de tumeur hépatique chez les personnes exposées, mais ces résultats demandent à être confirmés.

    Toxicité aiguë [19, 20]

    De nombreux accidents d’inhalation de 2-nitropropane à forte concentration ont été relatés. Les signes sont avant tout digestifs (nausée, vomissement, douleur diges­tive) puis neurologiques (céphalées, vertiges, ébriété ou coma), enfin survient une atteinte hépatique (cytolyse et insuf­fisance cellulaire).

    Dans les cas bénins, l’élévation des aminotransférases est le seul témoin temporaire de l’intoxication. Des sé­quelles hépatiques peuvent néanmoins persister.

    Dans les cas mortels, les autopsies révèlent une nécrose étendue du foie, une atteinte pulmonaire, cérébrale (œdème, hémorragie), rénale et parfois pancréatique.

    Toxicité chronique [13, 21, 22]

    Les personnes exposées de façon répé­tée se plaignent essentiellement de céphalées, de difficultés de coordination et de troubles digestifs (perte d’appétit, nausée). Une irritation cutanée et mu­queuse est possible. Sur l’œil, celle-ci se manifeste de manière notable à partir de 150 ppm.

    Effets cancérogènes [17, 21]

    Les enquêtes épidémiologiques actuel­lement effectuées ne mettent pas en évidence d’augmentation du risque de tumeur hépatique chez les personnes exposées au 2-nitropropane. Ces résul­tats demanderaient à être confirmés.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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