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Persulfate d'ammonium, Persulfate de potassium, Persulfate de sodium

Fiche toxicologique n° 260

Sommaire de la fiche

Édition : 2006

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [3-6]

    Aucune donnée publiée n’est disponible sur la toxicocinétique, le métabolisme ou la distribution des persulfates étudiés.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale [3-6]
    Toxicité aiguë

    Les persulfates sont essentiellement irritants pour les yeux, le tractus respiratoire et le tractus gastro-intestinal mais pas pour la peau des animaux.  

    Une administration aiguë induit, chez les animaux expo­sés, essentiellement une irritation (nez et yeux) quelles que soient la voie et la nature du persulfate. Après exposi­tion orale à forte dose, les animaux présentent ataxie, dyspnée, diarrhée, hypotonie musculaire et mydriase; l'autopsie révèle, dans le cas d'une exposition au persul­fate de sodium, une décoloration du parenchyme hépatique et rénal, une hémorragie et une ulcération de l'estomac et des parois de l'intestin ainsi qu'une coloration brun-verdâtre des poumons. Par inhalation, les trois com­posés provoquent, en sus de l'irritation, dyspnée et détresse respiratoire ; on observe, à l'autopsie, des lésions du foie, de l'estomac, des poumons, des reins et de la rate.

    Les trois sels ne sont pas irritants pour la peau du lapin, intacte ou abrasée. Le persulfate de potassium n'est pas irritant pour l'œil du lapin, le persulfate de sodium induit une légère conjonctivite 48 heures après exposition, le persulfate d'ammonium est faiblement irritant (conjonc­tivite et iritis) si l'œil n'est pas lavé après instillation. Le persulfate de sodium est un irritant respiratoire pour la souris ; la RD50 est égale à 2 250 mg/m3.

    Un test de sensibilisation respiratoire, pratiqué in vitro, donne un résultat négatif avec le persulfate de sodium. In vivo, chez le cobaye, les résultats sont également négatifs (test de Buehler) ou faiblement positifs (test de maximali­sation avec déclenchement épidermique) ; le persulfate d'ammonium n'est pas sensibilisant.

    Une hyperréactivité bronchique à l'acétylcholine est déclenchée, chez le lapin, par une exposition pendant 4 heures soit à du persulfate d'ammonium (50 mg/m3) soit à un aérosol formé d'un mélange (6,8 mg/m3 de per­sulfate de potassium, 4,21 mg/m3 de persulfate d'ammo­nium et 1,4 mg/m3 d'H2O2).

    CL50/DL50

    Espèce

    Persulfate d’ammonium

    Persulfate de sodium

    Persulfate de potassium

    CL50 inhalatoire

    Rat

    2950 mg/m3/4 h

    5100 mg/m3/4h

    > 42 900 mg/m3/1 h

    DL50 orale

    Rat

    495 à 850 mg/kg

    895 à 930 mg/kg

    802 à 1162 mg/kg

    DL50 cutanée

    Rat

    > 2000 mg/kg

     

     

    Lapin

    > 10 000 mg/kg

    > 10 000 mg/kg

    > 10 000 mg/kg

    Tableau 1. DL50/CL50 des persulfates d'ammonium, de sodium et de potassium.
    Toxicité subchronique, chronique

    Les persulfates, quel que soit le sel, produisent des lésions irritatives au site de contact par voie orale (tractus gastro-­intestinal) et inhalatoire (bronches).

    Une exposition du rat par inhalation (persulfate d'ammo­nium, 5 - 10 - 25 mg/m3, 6 h/j, 5 j/sem., 13 sem.) provoque râles et augmentation de la fréquence respiratoire, inflammation réversible de la trachée, des bronches et des bronchioles, baisse de poids corporel et augmentation du poids des poumons.

    Par voie orale, le persulfate d'ammonium (82 mg/kg/j) dans la nourriture pendant 28 jours provoque une aug­mentation du poids des surrénales. Administré dans la nourriture pendant 90 jours, le persulfate de sodium (23­ - 100 - 225 mg/kg/j) engendre une baisse de poids et, à la plus forte dose, une nécrose épithéliale et une atrophie de la membrane muqueuse du tractus gastro-intestinal.

    Voie

    NOAEL

    Persulfate d’ammonium

    Persulfate de sodium

    Persulfate de potassium

    Inhalatoire (6 h/j, 5 j/sem., 90 j)

    10,3 mg/m3

     

     

    Orale

    (28 j dans la nourriture)

    41 mg/kg/j

    137 mg/kg/j

    131,5 mg/kg/j

    Orale

    (90 j dans la nourriture)

     

    100 mg/kg/j

     

    Tableau 2. NOAEL (dose sans effet toxique observé).

    Effets génotoxiques

    Les persulfates, dans les tests pratiqués, ne sont pas géno­toxiques in vitro et in vivo.

    Les résultats des tests de génotoxicité pratiqués in vitro (Ames sur S. typhimurium TA98, TA100, TA1535, TA1537, TA1538 avec et sans activateurs métaboliques ; synthèse non programmée de l’ADN sur hépatocytes de rat ; aberra­tions chromosomiques sur fibroblastes de hamster chi­nois) sont négatifs avec les persulfates de sodium et d'ammonium; le persulfate de potassium n'a pas été étudié.

    In vivo, le persulfate de sodium n'induit pas de micro­noyaux dans les érythrocytes de souris (338 mg/kg, ip) ni de synthèse non programmée de l’ADN chez le rat (820 mg/kg, gavage).

    Effets cancérogènes

    Aucun potentiel promoteur tumoral par application cutanée de persulfate d'ammonium n'a été observé chez la souris.

    Le persulfate d'ammonium n'a pas de potentiel promo­teur tumoral par application sur la peau abrasée de souris (induction diméthylbenzanthracène 20 mM ; promotion 0,2 ml d'une solution à 200 mg/ml, 2 fois/sem., 51 sem.).

    La même dose, appliquée sans induction, ne provoque pas l'apparition de tumeurs cutanées chez cet animal.

    Effets sur la reproduction

    Aucune atteinte de la fertilité et du développement à la dose maximale de 250 mg/kg/,j non toxique pour les parents,  n'a été observée.

    Le persulfate d'ammonium (0 - 40 - 100 - 250 mg/kg/j dans la nourriture) administré aux rats mâles (2 sem. avant accouplement, 3,5 sem. après) et femelles (2 sem. avant accouplement, pendant la gestation et jusqu'au 4e jour de lactation) n'est pas toxique pour les parents et n'a pas d'incidence sur leur fertilité ou le développement des petits. La NOAEL est de 250 mg/kg/j.

  • Toxicité sur l’Homme

    L'exposition aiguë est responsable d’irritations cutanées. Une exposition répétée entraîne des allergies cutanées et respiratoires. Une étude a montré un potentiel effet de sensibilisation au produit et de possibles effets sur la fonction respiratoire. Il n’existe pas de données concernant les effets mutagènes, cancérogènes ou toxiques sur la reproduction.

    Toxicité aiguë

    Irritation cutanée[6, 15]

    Plusieurs publications rapportent des phénomènes irrita­tifs lors de l'application de patch tests à 5 % de persulfates. Des cas d'érythèmes de la face et de la tête ont été rap­portés suite à l'utilisation de décolorants capillaires à base de persulfates.

    Des éruptions cutanées ont été observées dans une usine de fabrication de persulfates d'ammonium et de potas­sium. Elles consistaient en des papules rouges entraînant des démangeaisons et des plaques eczématiformes sur les poignets et les avant-bras, les mains, le cou et la face. Les éruptions survenaient généralement un mois après le début du travail. 70 % des nouveaux employés étaient atteints. L'application de mesures simples d'hygiène tels que le port et l'entretien des gants a permis de réduire drastiquement ces cas.

    Toxicité chronique

    Allergie cutanée [10 à 14]

    Au début du XXe siècle, les persulfates avaient été intro­duits dans la fabrication du pain pour inhiber les enzymes protéolytiques. Ces additifs ont été retirés dans de nomb­reux pays du fait de l'apparition d'eczéma des mains chez les boulangers.

    Des eczémas cutanés avec positivité des tests épicutanés ont été observés dans plusieurs professions : technicien dans un laboratoire de contrôle des eaux, dans une usine de fabrication de farines de pommes de terre, chez un fer­mier appliquant un désinfectant sur des moutons et chez des coiffeurs. Les sels de potassium et d'ammonium étaient généralement en cause. Chez les coiffeurs, les sels d'ammonium sont utilisés comme décolorant. Selon les études, de 8 à 18 % des dermatoses allergiques chez les coiffeurs sont dues à ce produit, avec des patch tests fréquemment positifs. Une étude espagnole montre un doublement des réactions positives au persulfate d'am­monium lors de patch tests réalisés sur 300 coiffeurs de 1994 à 2003 par rapport à une population de 379 person­nes de 1980 à 1993.

    Un cas non professionnel de chéilite allergique suite à l'u­tilisation d'un produit de lavage des prothèses dentaires contenant du persulfate de potassium a également été décrit.

    Des réactions anaphylactiques dues à des expositions au persulfate d'ammonium ou de potassium, ainsi que des urticaires ont été publiées. Lors d'application de décolo­rants capillaires, des réactions type rougeurs de la face, œdèmes, généralement 30 à 60 minutes après l'applica­tion, ont été décrites ; des urticaires généralisées, durant 24 heures, complétant le tableau.

    Pathologies respiratoires allergiques [7, 16]

    Un certain nombre de publications rapportent des cas documentés d'asthmes et de rhinites aux persulfates. Les symptômes surviennent au travail ou le soir, ils sont amé­liorés par le week-end ou les vacances et réapparaissent lors de nouvelles expositions. La rhinite précède souvent l'apparition de l'asthme.

    Autres pathologies respiratoires [8, 9]

    De rares études épidémiologiques ont été publiées en dehors du milieu de la coiffure. L'une concerne une usine de production de persulfates d'ammonium et de potas­sium. 52 employés, dont 12 directement exposés aux per­sulfates plus 13 témoins, ont fait l'objet de cette étude. Chaque salarié a rempli un questionnaire sur ses condi­tions de travail et ses symptômes médicaux. Des prick tests avec du persulfate d'ammonium et de potassium (dilué de 1 et 5 %) ont été effectués, ainsi qu'un dosage sérique d'IgE totaux et des tests de dépistage in vitro de pneumallergènes (phadiotop). 8 personnes ont développé une réaction positive aux prick tests, dont aucune parmi les témoins. Seuls 3 étaient directement exposées, les aut­res pouvant l'être par une pollution indirecte des locaux. Parmi eux, 6 se plaignaient de symptômes tels que pico­tements des yeux, nez qui coule, crises d'éternuements, toux et essoufflement. 9 personnes dont les résultats étaient négatifs aux prick tests rapportaient les mêmes signes. Les épreuves fonctionnelles respiratoires met­taient en évidence des débits expiratoires plus faibles pour les employés ayant des prick tests positifs. Ceci est d'autant plus significatif qu'il est signalé par ailleurs qu'il existe une sélection à l'embauche très stricte écartant les personnes présentant des pathologies respiratoires. Le fai­ble effectif concerné par cette étude ne permet toutefois pas de tirer des conclusions fermes. Elle tend cependant à montrer la sensibilisation possible au produit et la possi­bilité d'effets sur les fonctions pulmonaires.

    Une autre étude a été réalisée selon un protocole assez semblable dans une usine de production de persulfates d'ammonium et de sodium. 32 employés exposés et 18 témoins ont été étudiés. Aucun asthme n'a été rap­porté, les épreuves fonctionnelles respiratoires étaient normales ainsi que les prick tests cutanés. Aucune réac­tion dermatologique n'a été signalée. Les auteurs ont cependant contacté les 7 employés qui ont quitté la pro­duction pour des raisons médicales et qui ne faisaient donc pas parti de l'étude. 6 sont partis du fait de derma­toses. Il est probable, d'après les auteurs, que l'absence de pathologie cutanée actuelle s'explique par un strict port des gants. Des prélèvements atmosphériques ont été réalisés montrant des niveaux généralement inférieurs à 1 mg/m3 avec des concentrations maximales de 3,6 mg/m3.

    Effets génotoxiques

    Il n'existe aucune donnée humaine publiée.

    Effets cancérogènes

    Il n'existe aucune donnée humaine publiée.

    Effets sur la reproduction

    Il n'existe aucune donnée humaine publiée.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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