Accès rapides :

Vous êtes ici :

  1. Accueil
  2. Publications et outils
  3. Bases de données
  4. Fiches toxicologiques
  5. Sulfate de diméthyle (FT 78) (rubrique sélectionnée)

Sulfate de diméthyle

Fiche toxicologique n° 78

Sommaire de la fiche

Édition : Avril 2021

Recommandations

En raison de la toxicité du sulfate de diméthyle, des mesu­res sévères de prévention s’imposent et des exigences par­ticulières sont à respecter lors de son stockage et de sa manipulation.

Au point de vue technique

Information et formation des travailleurs

  • Instruire le personnel des risques présentés par la substance, des précautions à observer, des mesures d’hygiène à mettre en place ainsi que des mesures d’urgence à prendre en cas d’accident.
  • Former les opérateurs à la manipulation des moyens d’extinction (extincteurs, robinet d’incendie armé…).
  • Former les opérateurs au risque lié aux atmosphères explosives (risque ATEX) [16].
  • Observer une hygiène corporelle et vestimentaire très stricte : Lavage soigneux des mains (savon et eau) après manipulation et changement de vêtements de travail. Ces vêtements de travail sont fournis gratuitement, nettoyés et remplacés si besoin par l’entreprise. Ceux-ci sont rangés séparément des vêtements de ville. En aucun cas les salariés ne doivent quitter l’établissement avec leurs vêtements et leurs chaussures de travail.
  • Ne pas fumer, vapoter, boire ou manger sur les lieux de travail.

 

Manipulation

  • N’entreposer dans les ateliers que des quantités réduites de substance et ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Éviter l’inhalation de vapeurs. Effectuer en système clos toute opération industrielle qui s’y prête. Dans tous les cas, prévoir une aspiration des vapeurs à leur source d’émission, ainsi qu’une ventilation des lieux de travail conformément à la réglementation en vigueur [35].
  • Réduire le nombre de personnes exposées au sulfate de diméthyle.
  • Éviter tout rejet atmosphérique de sulfate de diméthyle.
  • Evaluer régulièrement l’exposition des salariés au sulfate de diméthyle présent dans l’air (§ Méthodes de détection et de détermination dans l’air).
  • Les équipements et installations conducteurs d’électricité utilisant ou étant à proximité du sulfate de diméthyle doivent posséder des liaisons équipotentielles et être mis à la terre, afin d’évacuer toute accumulation de charges électrostatiques pouvant générer une source d’inflammation sous forme d’étincelles [36].
  • Les opérations génératrices de sources d’inflammation (travaux par point chaud type soudage, découpage, meulage…) réalisées à proximité ou sur les équipements utilisant ou contenant du sulfate de diméthyle doivent faire l’objet d’un permis de feu [37].
  • Au besoin, les espaces dans lesquels la substance est stockée et/ou manipulée doivent faire l’objet d’une signalisation [38].
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du sulfate de diméthyle sans prendre les précautions d’usage [39].
  • Supprimer toute source d’exposition par contamination en procédant à un nettoyage régulier des locaux et postes de travail.

 

Équipements de Protection Individuelle (EPI)

Leur choix dépend des conditions de travail et de l’évaluation des risques professionnels.

Les EPI ne doivent pas être source d’électricité statique (chaussures antistatiques, vêtements de protection et de travail dissipateurs de charges) [40, 41]. Une attention particulière sera apportée lors du retrait des équipements afin d’éviter toute contamination involontaire. Ces équipements seront éliminés en tant que déchets dangereux [42 à 45].

  • Appareils de protection respiratoire : Si un appareil filtrant peut être utilisé, il doit être muni d’un filtre de type A, combiné à un filtre P3 en cas d'activité générant des aérosols [46].
  • Gants : Les matériaux préconisés pour un contact prolongé sont les caoutchoucs butyle et néoprène, Viton® et Viton®/Caoutchouc butyle (élastomères fluorés). Certains matériaux sont à éviter : caoutchouc naturel ou nitrile, polychlorure de vinyle [47 à 49].
  • Vêtements de protection Seul le fabricant peut confirmer la protection effective d’un vêtement contre les dangers présentés par la substance. Dans le cas de vêtements réutilisables, il convient de se conformer strictement à la notice du fabricant [50].
  • Lunettes de sécurité : La rubrique 8 « Contrôles de l’exposition / protection individuelle » de la FDS peut renseigner quant à la nature des protections oculaires pouvant être utilisées lors de la manipulation de la substance [51].

 

Stockage

  • Stocker le sulfate de diméthyle dans des locaux frais, à l'abri de l'humidité et sous ventilation mécanique permanente. Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes, de toute source d’inflammation (étincelles, flammes nues, rayons solaires…).
  • Le stockage du sulfate de diméthyle s'effectue habituellement dans des récipients en acier, en plastique ou en verre pour de petites quantités. Dans tous les cas, il convient de s’assurer auprès du fournisseur de la substance ou du matériau de stockage de la bonne compatibilité entre le matériau envisagé et la substance stockée.
  • Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter conformément à la réglementation. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement.
  • Le sol des locaux sera imperméable et formera une cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement, la substance ne puisse se répandre au dehors.
  • Mettre le matériel électrique et non-électrique, y compris l’éclairage et la ventilation, en conformité avec la réglementation concernant les atmosphères explosives.
  • Mettre à disposition dans ou à proximité immédiate du local/zone de stockage des moyens d’extinction adaptés à l’ensemble des produits stockés.
  • Séparer le sulfate de diméthyle des produits oxydants, des bases fortes ainsi que des produits comburants. Si possible, la stocker à l’écart des autres produits chimiques dangereux.

 

Déchets

  • Le stockage des déchets doit suivre les mêmes règles que le stockage des substances à leur arrivée (§ stockage).
  • Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le sulfate de diméthyle.
  • Conserver les déchets et les produits souillés dans des récipients spécialement prévus à cet effet, clos et étanches. Les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation en vigueur.

 

En cas d’urgence

  • En cas de déversement accidentel de liquide, se munir impérativement d'un appareil de protection respiratoire isolant pour récupérer le produit en l’épongeant avec un matériau absorbant inerte (diatomite, vermiculite, sable). Laver à grande eau la surface ayant été souillée [52].
  • Si le déversement est important, aérer la zone et évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs entrainés et munis d’un équipement de protection approprié. Supprimer toute source d’inflammation potentielle.
  • Des appareils de protection respiratoire isolants autonomes sont à prévoir à proximité et à l’extérieur des locaux pour les interventions d’urgence.
  • Prévoir l’installation de fontaines oculaires et de douches de sécurité.
  • Si ces mesures ne peuvent pas être réalisées sans risque de sur-accident ou si elles ne sont pas suffisantes, contacter les équipes de secours interne ou externe au site.

Au point de vue médical

Suivi médical

  • Lors des visites initiale et périodiques
    • Examen clinique : celui-ci comportera notamment, un examen soigneux de la peau et des yeux. On évitera d’exposer au sulfate de diméthyle les personnes ayant une atteinte oculaire, pulmonaire ou cutanée, en raison de la grande toxicité du produit.
    • Examens complémentaires : on recherchera particu­lièrement des signes d’irritation oculaire, pulmonaire ou cutanée. Sauf si le médecin l’estime nécessaire, il n’est pas indispensable dans l’état actuel de nos connaissances de pratiquer des examens complémentaires à la recherche d’une atteinte hépatique ou rénale, en dehors des épreu­ves fonctionnelles respiratoires (dont la fréquence est à apprécier en fonction de l’exposition).
  • Fertilité / Femmes enceintes et/ou allaitantes
    • L’exposition au sulfate de diméthyle doit être évitée pendant toute la grossesse et l’allaitement du fait de sa génotoxicité sur les cellules germinales. Si malgré tout, une exposition durant la grossesse se produisait, informer la personne qui prend en charge le suivi de cette grossesse, en lui fournissant toutes les données concernant les conditions d’exposition ainsi que les données toxicologiques.
    • Informer les salariées exposées des dangers de cette substance pour la fertilité et la grossesse et de l’importance du respect des mesures de prévention.
    • Rappeler aux femmes en âge de procréer l’intérêt de déclarer le plus tôt possible leur grossesse à l’employeur, et d’avertir le médecin du travail.

 

Conduite à tenir en cas d’urgence

  • En cas de contact cutané : appeler immédiatement un SAMU. Retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et laver la peau immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes. Dans tous les cas consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire : appeler immédiatement un SAMU. Rincer immédiatement et abondamment les yeux à l’eau courante pendant au moins 15 minutes, paupières bien écartées ; En cas de port de lentilles de contact, les retirer avant le rinçage. Dans tous les cas consulter un ophtalmologiste, et le cas échéant signaler le port de lentilles
  • En cas d’inhalation : appeler immédiatement un SAMU, faire transférer la victime par ambulance médicalisée en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Transporter la victime en dehors de la zone polluée en prenant les précautions nécessaires pour les sauveteurs.  Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, la maintenir au maximum au repos. Si nécessaire, retirer les vêtements souillés (avec des gants adaptés) et commencer une décontamination cutanée et oculaire (laver immédiatement et abondamment à grande eau pendant au moins 15 minutes). Prévenir du risque de survenue d’effets retardés, notamment d'un œdème pulmonaire lésionnel dans les 48 heures suivant l'exposition.
  • En cas d’ingestion : appeler immédiatement un SAMU ou un centre antipoison, faire transférer la victime en milieu hospitalier dans les plus brefs délais. Si la victime est inconsciente, la placer en position latérale de sécurité et mettre en œuvre, s’il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Si la victime est consciente, faire rincer la bouche avec de l’eau, ne pas faire boire, ne pas tenter de provoquer des vomissements.
EN SAVOIR PLUS SUR LES FICHES TOXICOLOGIQUES