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Peroxyde de dibenzoyle

Fiche toxicologique n° 33

Sommaire de la fiche

Édition : 2013

Recommandations

En raison de sa grande instabilité et de sa forte réactivité, des mesures très strictes de prévention et de protection s'imposent lors du stockage et de l'utilisation du peroxyde de dibenzoyle.

Au point de vue technique

Stockage
  • Stocker le peroxyde de dibenzoyle dans des locaux bien ventilés dont la température est inférieure à 25 °C (la tempé­rature de stockage doit respecter les préconisations du fabri­cant indiquées sur la fiche de données de sécurité). Le stockage se fera à l'abri de la chaleur et de toute source d'ignition (rayons solaires, flammes, étincelles, objets très chauds...) et à l'écart de tout autre produit chimique, notam­ment produits combustibles ou oxydables, acides, bases, alcools, accélérateurs de polymérisation, agents réducteurs... La zone de stockage devra être signalée par des panneaux reproduisant le pictogramme de danger « Comburant ».
  • Mettre le matériel électrique et l'éclairage en confor­mité avec la réglementation en vigueur.
  • Prévenir toute accumulation d'électricité statique.
  • Interdire de fumer.
  • Maintenir les récipients soigneusement fermés et éti­quetés correctement. Stocker le produit dans son embal­lage d'origine et ne pas le transvaser à l'intérieur du local de stockage.
  • Le stockage du peroxyde de dibenzoyle est limité dans le temps. Les récipients devront porter la date d'entrée dans la zone de stockage et les plus anciens devront être utili­sés en priorité.
Manipulation

Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé le peroxyde de dibenzoyle. En outre :

  • Instruire le personnel des risques présentés par le pro­duit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident. Les procédures spéciales en cas d'ur­gence feront l'objet d'exercices d'entraînement.
  • Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail à réaliser.
  • Ne pas exposer les récipients contenant le produit à des chocs ou à des frictions.
  • Utiliser du matériel propre ; la contamination du produit par des impuretés ou des substances étrangères risque de déclencher sa décomposition. Lors de l'utilisation du pro­duit, s'assurer que le nouveau récipient est compatible avec le peroxyde de dibenzoyle. L'aluminium pur, l'acier inoxydable et le polyéthylène seront prioritairement utili­sés alors que l'acier, certains alliages ou métaux galvani­sés sont à éviter.
  • Prévenir toute inhalation de poussières ou d'aérosols. Effectuer en appareil clos toute opération industrielle qui s'y prête. Prévoir une aspiration des poussières à leur source d'émission ainsi qu'une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains travaux de courte durée. Leur choix dépend des conditions de travail ; si un appareil fil­trant peut être utilisé, il doit être muni d'un filtre de type P3 en cas de formation de poussières ou d'aérosols. Pour les interventions d'urgence, le port d'un appareil respira­toire isolant autonome est nécessaire.
  • Éviter tout contact de produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail (combinai­son, bottes), gants imperméables (de type caoutchouc naturel, polychlorure de vinyle, polyéthylène [6]) et lunet­tes de sécurité à protection latérale. Ces effets seront maintenus en bon état et nettoyés immédiatement en cas d'éclaboussures.
  • Prévoir l'installation de fontaines oculaires.
  • Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu du peroxyde de dibenzoyle sans prendre les précautions d'usage [30].
  • Ne pas rejeter à l'égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par le peroxyde de dibenzoyle.
  • En cas de déversement accidentel liquide, récupérer immédiatement et prudemment le produit après l'avoir recouvert d'un matériau absorbant inerte et incombusti­ble (comme du sable, de la vermiculite, de la perlite) en utilisant des instruments en polyéthylène ou en polypropylène. La sciure de bois est à proscrire.
    En cas de déversement de peroxyde de dibenzoyle solide, étendre le produit avec de l'eau et le récupérer après l'a­voir recouvert d'un matériau absorbant inerte et incom­bustible.
  • Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
    Si le déversement est important, aérer la zone, évacuer le personnel et ne laisser intervenir que des opérateurs entraînés munis d'un équipement de protection appro­prié.
  • Conserver les déchets dans des récipients incombusti­bles spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation.

Au point de vue médical

  • Éviter d'affecter à un poste comportant un risque d'ex­position au peroxyde de dibenzoyle les sujets atteints de dermatoses chroniques évolutives ou présentant des signes évolutifs de bronchopneumopathie chronique obs­tructive avérée. L'examen clinique à l'embauche peut être complété par des épreuves fonctionnelles respiratoires qui serviront d'examen de référence.
  • Lors des examens périodiques, rechercher plus particu­lièrement des atteintes de la peau et des voies respiratoi­res. La fréquence des examens médicaux périodiques et la nécessité ou non d'effectuer des examens complémentai­res seront déterminées par le médecin du travail en fonc­tion de l'importance de l'exposition. Les examens complémentaires d'embauchage pourront être répétés à intervalles réguliers.
  • Lors d'accidents aigus, demander dans tous les cas l'avis d'un médecin ou du centre antipoison régional ou de ser­vices de secours médicalisés d'urgence.
  • En cas de projection cutanée, retirer immédiatement les vêtements souillés et laver la peau à grande eau pendant 15 minutes. Ne réutiliser les vêtements qu'après les avoir décontaminés. Si des lésions cutanées apparaissent ou si la contamination est étendue ou prolongée, consulter un médecin.
  • En cas de projection oculaire, laver immédiatement et abondamment à l'eau tiède pendant 15 minutes. La sur­venue ou la persistance d'une rougeur, d'une douleur ou de troubles visuels après ce lavage impose un examen par un ophtalmologiste.
  • En cas d'inhalation de fortes concentrations de poudres, retirer le sujet de la zone polluée après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour les sauveteurs. Mettre en œuvre, s'il y a lieu, des manœuvres de réanimation. Dans tous les cas, faire transférer la victime à l'hôpital en ambu­lance médicalisée pour bilan clinique et éventuellement radiologique, surveillance et traitement symptomatique, si nécessaire.
  • En cas d'ingestion, faire rincer la bouche avec de l'eau ; ne pas tenter de provoquer des vomissements. Faire transférer en milieu hospitalier pour bilan, surveillance et traitement symptomatique si besoin.
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