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Dieldrine

Fiche toxicologique n° 189

Sommaire de la fiche

Édition : 2007

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [10, 12]

    La dieldrine est facilement absorbée par voies cutanée, digestive et pulmonaire et s’accumule dans les tissus graisseux. Après passage hépatique, elle est éliminée sous formes de métabolites ou inchangée dans les fèces et l’urine. 

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [11, 12]

    La toxicité aiguë, marquée par des signes neurologiques, est importante chez le rat par voies orale, cutanée et inhalatoire.

    La DL50, par voie orale, chez le rat, est de 46 mg/kg.

    La DL50, par voie transcutanée, est de 10 mg/kg chez le rat et de 250 mg/kg chez le lapin.

    La CL50, chez le rat, est de 43 mg/m3, pour une exposition de 4 heures.

    Les signes observés sont une hyperexcitabilité neuromuscu­laire avec irritabilité accrue, tremblements et convulsions.

    Toxicité subchronique, chronique [6, 12]

    Chez l’animal (rat, chien), l’exposition chronique par voie orale provoque des atteintes hépatiques et rénales.

    L’administration orale de doses supérieures ou égales à 0,5 mg/kg/j, pendant deux ans chez le chien et l’intro­duction, dans l’alimentation de rats, de 2,5 ppm pendant deux ans, ont été responsables d’une toxicité hépatique caractérisée par une infiltration graisseuse du foie et une prolifération du réticulum endoplasmique des cellules du parenchyme hépatique.

    La dieldrine est apparue également comme un inducteur enzymatique hépatique (cytochrome P 450) chez le rat, la souris, le chien et le singe.

    Des rats, nourris avec une alimentation contenant 50 à 150 ppm de dieldrine pendant deux ans, ont présenté une néphrite avec hyperplasie tubulaire rénale et nécrose aux doses les plus élevées.

    Effets génotoxiques [12]

    Des tests se sont révélés positifs in vitro et in vivo.

    Alors que les tests de mutation sur micro-organismes ont donné des résultats négatifs, d’autres tests se sont révélés positifs : mise en évidence de lésions de l’ADN par un test de réparation, test sur cultures de cellules embryonnaires humaines in vitro et étude sur cellules de la moelle osseuse de souris in vivo.

    Le caractère mutagène de cette substance paraît donc probable.

    Effets cancérogènes [3, 12]

    Les études par voie orale montrent un effet cancérogène pulmonaire et hépatique chez la souris. Chez le rat, les résultats sont plus difficilement interprétables.

    Plusieurs expériences, effectuées chez des souris recevant une alimentation contenant 2,5 à 10 ppm pendant 2 ans ont montré une augmentation significative de l’incidence des tumeurs hépatiques et pulmonaires.

    Les résultats des études chez le rat sont plus difficilement interprétables ; aux plus faibles concentrations (0,1 à 30 ppm), on a observé un accroissement notable de l’inci­dence des tumeurs qui, ici, n’étaient pas uniquement loca­lisées au foie et aux poumons (glandes mammaires, thyroïde, système lymphatique, surrénales, pancréas) ; à des doses plus élevées (10 à 150 ppm), la cancérogenèse était négative.

    Effets sur la reproduction [12, 13]

    Des effets embryo- et fœtotoxiques sont décrits chez le hamster et le rat. Aucun effet tératogène n’a été mis en évidence chez le rat, la souris et la truie.

    L’administration orale de 15 mg/kg/j durant le dernier mois de gestation chez la truie et de 3 à 6 mg/kg/j du 7e au 16e jour de gestation chez la souris n’a pas montré d’effet tératogène.

    Ces résultats ont été confirmés par plusieurs expériences chez le rat, à des doses et des périodes d’administration semblables.

    Par contre, l’administration orale de doses plus élevées (30 mg/kg/j du 7e au 9e jour de gestation chez le hamster et de 15 mg/kg le 9e jour chez le rat) a révélé une élévation de l’incidence de la mortalité fœtale et de quelques mal­formations embryonnaires.

  • Toxicité sur l’Homme

    L’exposition aiguë à la dieldrine peut provoquer des signes neurologiques parfois accompagnés de prodromes ainsi que de rares atteintes hépatiques et rénales. Le caractère faiblement irritant cutanéomuqueux est renforcé par la présence de solvants ou d’huiles végétales. Une exposition répétée peut entrainer des effets neurologiques centraux, périphériques ou non spécifiques, et des atteintes hépatiques. Des irritations bronchiques et des dermatoses de contact sont également rapportées. Les données observées en cancérogénèse ne permettent pas de conclure. Aucun effet mutagène, embryotoxique ou tératogène n’est rapporté.

    Toxicité aiguë [6, 12]

    Après une latence de 20 minutes à 24 heures, l’intoxica­tion se manifeste par la survenue de secousses musculai­res puis d’un coma convulsif, parfois précédés de :

    • céphalées, vertiges, flou visuel ;
    • nausées, vomissements, diarrhée (surtout après inges­tion) ;
    • fatigue importante.

    Ces phénomènes peuvent récidiver plusieurs jours après, ce qui correspond à une libération de la substance à partir des stocks graisseux.

    De rares cas d’atteinte hépatique ou rénale ont été signa­lés au cours d’intoxications aiguës.

    Le caractère faiblement irritant cutané et muqueux de la dieldrine est souvent renforcé par la présence de solvants. Ces derniers, ainsi que les huiles végétales, en favorisant l’absorption de la dieldrine, augmentent sa toxicité.

    Toxicité chronique [6, 12]

    Ont été notés, chez les personnes exposées à long terme :

    • un syndrome identique à une épilepsie idiopathique, cessant après arrêt de l’exposition ;
    • des atteintes neurologiques périphériques, type syn­drome de Guillain et Barré ;
    • des symptômes neurologiques divers tels que vertiges, insomnie, diplopie, nystagmus, incoordination motrice, flou visuel ;
    • une fréquence plus élevée d’atteintes hépatiques cli­niques ou subcliniques (cirrhose portale, augmentation des phosphatases alcalines et des transaminases) ;
    • une fréquence plus grande d’irritations bronchiques ;
    • des cas de dermatoses de contact.
    Effets génotoxiques [3, 12]

    Une étude de mutagénicité chez vingt-deux personnes n’a pas montré d’accroissement de la fréquence des anoma­lies chromosomiques des lymphocytes.

    Effets cancérogènes [3, 6, 12]

    Deux études ont pu mettre en évidence une hausse des concentrations de dieldrine dans les tissus adipeux de per­sonnes atteintes de tumeurs malignes, de leucémies et de la maladie de Hodgkin. Toutefois, ces résultats ne permet­tent pas d’établir une relation formelle de cause à effet, d’autant qu’une étude épidémiologique sur des person­nes exposées pendant 3 à 14 ans n’a pas apporté d’élé­ment positif.

    Effets sur la reproduction

    Aucun effet tératogène ou embryotoxique chez l’homme n’a été rapporté dans la littérature.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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