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Bromochlorodifluorométhane

Fiche toxicologique n° 165

Sommaire de la fiche

Édition : 2005

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Peu de données ont été publiées sur la toxicocinétique et le métabolisme du bromochlorodifluorométhane. Il est vraisemblable toutefois que, comme pour les autres fluo­roalcanes, le produit soit éliminé très rapidement sous forme inchangée dans l’air expiré, aucune métabolisation n’intervenant pratiquement dans l’organisme.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale [7-12]
    Toxicité aiguë

    Le bromochlorodifluorométhane a une toxicité aiguë faible. Les études réalisées, essentiellement par inhalation, chez de nombreuses espèces animales, ont montré que son action s’exerce essentiellement sur les systèmes nerveux central et cardiovasculaire et qu’il faut atteindre des concentra­tions très élevées pour que se manifestent ces effets. Il n'est pas irritant pour la peau et l'oeil.

    Le bromochlorodifluorométhane est un peu moins nocif que le trichlorofluorométhane (rapport des concentrations équiactives : 2 à 4 pour l’ensemble des effets neurolo­giques et cardiaques et pour la létalité) ; il est en revanche un peu plus nocif que le bromotrifluorométhane.

    La concentration létale la plus basse pour une exposition de 15 minutes est de 30 % chez le rat, de 23 % chez le cobaye ; pour une exposition de 30 minutes, elle est de 22 % chez le rat. Pour les deux espèces, la seule anomalie mise en évidence à l’autopsie des animaux morts est une congestion pulmonaire.

    Pour toutes les espèces étudiées, 10 minutes d’exposition à une concentration de 10 % de produit provoquent de légers tremblements. Si l’exposition est prolongée, les tremblements s’accentuent et on observe des convulsions et de l’ataxie. À plus forte concentration, ces symptômes apparaissent plus rapidement et sont suivis d’une pro­fonde dépression du système nerveux central, avec ralen­tissement de la respiration, coma et éventuellement mort. D’une façon générale, chez les animaux survivants, le retour à la normale est très rapide lorsqu’ils sont retirés de l’atmosphère toxique (même après 6 à 7 heures d’exposi­tion à 9,4 %).

    Les effets cardiovasculaires du bromochlorodifluorométhane se traduisent par un abaissement de la contractilité du myocarde, une hypotension artérielle, mais surtout par une sensibilisation du cœur aux effets de l’asphyxie (bra­dycardie sinusale, bloc auriculo-ventriculaire, dépression de l’onde T) et à l’action arythmogène de l’adrénaline (tachycardie et fibrillation ventriculaire). Une injection de 5 µg/kg d’adrénaline provoque une arythmie cardiaque chez un chien exposé 5 minutes à une atmosphère conte­nant 1 à 2 % de bromochlorodifluorométhane ; le même effet est obtenu à la concentration de 4 % chez le lapin, au-delà de 10 % chez le rat. Le seuil d’action est nettement plus élevé pour une décharge d’adrénaline endogène (exercice intense ou stress sévère) : chez le chien, il faut, dans ce cas, dépasser 25 minutes d’exposition à 5 % pour obtenir une fibrillation ventriculaire. La sensibilisation est fugace puisque, 10 minutes après la fin de l’exposition, l’injection d’adrénaline est sans effet.

    Localement, le bromochlorodifluorométhane est bien toléré par la peau du lapin et ne provoque pas d’irritation oculaire sévère.

    Toxicité subchronique, chronique

    Chez le rat, l’exposition répétée par inhalation peut induire un ralentissement de la croissance pondérale et une légère leucopénie chez la femelle.

    L’exposition de rats, 6 heures/jour, 5 jours/semaine, pen­dant 3 semaines, à une concentration atmosphérique de 0,33 % de bromochlorodifluorométhane ne fait apparaître aucun signe d’atteinte clinique, biologique ou histolo­gique. Dans les mêmes conditions, à la concentration de 1%, on observe chaque jour après 3 heures d’exposition une légère léthargie. Aucune autre anomalie n’est mise en évidence chez les mâles. Chez les femelles, on note un ralentissement de la croissance pondérale et une leucopé­nie discrète.

    L’exposition de chiens, 5 minutes/jour, 3 jours/semaine, pendant 4 semaines, à une concentration de 1%, n’accroit pas leur susceptibilité à une sensibilisation cardiaque (pas d’effet arythmogène d’une injection d’adrénaline en fin de traitement).

    Effets génotoxiques

    Les tests réalisés in vitro et in vivo sont négatifs. Seul un test de mutation génique in vitro est positif.

    Le bromochlorodifluorométhane est mutagène pour la souche TA 1535 de Salmonella typhimurium, mais non mutagène pour 4 autres souches. In vitro, il n’induit pas de mutation génique sur des cellules de lymphome de souris.

    Administré à des souris par inhalation (6 heures à 0,5 ou 5 %), il est sans effet sur la fréquence des micronoyaux au niveau de la moelle osseuse.

    Effets cancérogènes

    Aucune donnée n’est disponible pour les effets cancérogènes.

    Aucune publication n’a fait état d’étude sur les effets cancérogènes du produit.

    Effets sur la reproduction

    Aucune donnée n’est disponible pour les effets sur la reproduction.

    Aucune publication n’a fait état d’étude sur les effets sur la reproduction du produit.

  • Toxicité sur l’Homme [8, 16, 17]

    L’exposition aiguë par inhalation est responsable de troubles neuropsychiques, parfois sévères à des concentrations élevées. Des troubles du rythme cardiaque ont été rapportés dans un cas. Ces effets sont rapidement réversibles en dehors de l’atmosphère toxique. Aucune donnée n’est disponible sur les effets chroniques, génotoxiques, cancérogènes ou sur la reproduction.

    Toxicité aiguë

    En raison de son utilisation comme agent extincteur, le bromochlorodifluorométhane a fait l’objet de plusieurs études chez des volontaires, mais toujours avec des durées d’exposition très courtes (de l’ordre de quelques minutes).

    Pour une exposition d’une minute, la limite des concen­trations sans effet chez l’homme se situe à 4 %. À une concentration comprise entre 4 et 5 %, des étourdisse­ments, des vertiges apparaissent après 30 à 40 secondes ; ils s’intensifient ensuite et, si l’exposition est prolongée au-delà d’une minute, on peut voir apparaître une pares­thésie des doigts et des orteils, des défauts de coordina­tion, une réduction de l’acuité mentale et une sensation de perte de conscience prochaine. Des troubles spontanés du rythme cardiaque ont été observés chez un sujet après 2 minutes d’exposition. À des concentrations comprises entre 5 et 10 %, les troubles neurologiques sont d’emblée sévères.

    Tous ces effets sont rapidement réversibles sans séquelle lorsque les sujets sont retirés de l’atmosphère toxique.

    La projection de gaz liquéfié peut provoquer sur la peau des gelures limitées, sur l’œil une irritation conjonctivale et un larmoiement.

    Toxicité chronique

    Aucune publication ne fait état d’étude sur la toxicité chronique du produit, sur son pouvoir cancérogène ou sur ses effets sur la reproduction. Aucun élément ne permet de retenir l’hypothèse d’une accumulation du produit dans l’organisme, même en cas d’expositions répétées.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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